Voyager par les rails au Québec

Marie-Julie Gagnon
Collaboration spéciale
Le train Coradia iLint d’Alstom fonctionne entièrement à l’hydrogène.
Photo: Photo fournie Le train Coradia iLint d’Alstom fonctionne entièrement à l’hydrogène.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

En attendant que les trains à grande fréquence (TGF) et les trains à grande vitesse (TGV) arrivent enfin chez nous, que peut-on envisager à plus court terme ? Voici quelques pistes pour planifier de prochaines aventures sur rails.

Un train à l’hydrogène entre Québec et Charlevoix cet été

Dès le 17 juin et jusqu’au 30 septembre, il sera possible de voyager à bord du train Coradia iLint d’Alstom, qui fonctionne entièrement à l’hydrogène, entre le parc de la Chute-Montmorency et Baie-Saint-Paul. « C’est le premier des Amériques », lance fièrement Nancy Belley, directrice générale du Train de Charlevoix.

Réalisé grâce à un partenariat entre Alstom, le gouvernement du Québec, le Réseau Charlevoix, Chemin de fer Charlevoix, HTEC et Harnois Énergies, qui produira l’hydrogène à Québec, le projet sera aussi l’occasion de sensibiliser les passagers à ce type de transport. « Tout est nouveau, souligne Mme Belley. Nous voulons profiter de cette période pour éduquer et vulgariser. Il y aura notamment une exposition sur l’hydrogène dans les gares et des vidéos à bord du train. »

Ce projet survient au moment où le Train de Charlevoix doit renouveler sa flotte. Pourquoi faire l’essai d’un train à hydrogène ? « Ces trains seront pertinents pour les culs-de-sac et les régions plus éloignées. L’énergie verte est vraiment l’électricité, mais électrifier une fin de ligne serait trop cher. Un plein d’hydrogène peut avoir 1075 kilomètres d’autonomie. »

Le convoi du groupe français Alstom n’émet que de la vapeur d’eau et de l’eau condensée. Outre l’aspect écologique, en quoi se démarque-t-il ? « Il ne fait pas de bruit, souligne Mme Belley. C’est un train récent, alors il est aussi visuellement différent. […] Ça change vraiment l’expérience complète de la clientèle. »

Deux forfaits aller-retour à partir de Québec à bord du convoi vert sont déjà offerts : un simplement baptisé « Train à l’hydrogène », qui permettra de passer la journée à Baie-Saint-Paul, et « Éco-agro-tourisme », qui inclut aussi des visites agrotouristiques dans la région de Charlevoix en autobus. Deux autres trains au diesel continueront d’assurer les liaisons jusqu’à La Malbaie pendant l’été.

Au-delà du tourisme, la directrice de Train de Charlevoix entrevoit une belle complémentarité des clientèles pour ce type de transport. « Avec une population vieillissante en région, il faut y penser. »

Montréal-New York ce printemps ?

Que se passe-t-il avec le train Adirondack d’Amtrak, en pause depuis près de deux ans ? Si, comme l’autrice de ces lignes, vous rêvez de voyager à nouveau vers la Grosse Pomme par les rails, mieux vaut prendre votre mal en patience : aucune date de retour précise n’a encore été annoncée. Des problèmes de personnel semblent être au coeur de cet arrêt.

« Amtrak s’engage à restaurer le service de l’Adirondack entre New York et Montréal, avec tous les arrêts entre les deux, dès que possible », affirme Jason Abrams, directeur des relations publiques d’Amtrak. L’embauche et la formation de personnel, autant pour le service à bord que pour la mécanique, sont actuellement en cours, assure-t-il. « Tous les employés doivent être qualifiés selon les exigences de la Federal Railroad Administration. »

Des travaux de maintenance sont par ailleurs effectués en collaboration avec la délégation du Congrès de New York et ses partenaires, le Canadien National et le Canadien Pacifique. « Même si le service ne sera pas de retour avant au moins le printemps 2023, nous nous efforçons de résoudre ces problèmes afin de nous assurer de pouvoir le rétablir de la manière la plus sûre et la plus efficace possible. »

Bien que le trajet soit beaucoup plus long en train qu’en voiture — une dizaine d’heures contre sept, environ, par la route —, le voyage ferroviaire offre une tout autre perspective. En plus de partir du centre-ville de Montréal et d’arriver en plein coeur de celui de New York, les passagers traversent des zones peu accessibles autrement.

En cette époque où le slow travel séduit de plus en plus d’adeptes, espérons que l’attente, elle, ne s’étirera pas trop.

D’autres escapades au Québec

Nul besoin de parcourir les lignes d’un bout à l’autre pour profiter d’une escapade en train. Outre le classique Montréal-Québec, différents secteurs de la Mauricie sont accessibles sans voiture. On trouve entre autres des gares à Shawinigan, à Grand-Mère, à Saint-Tite et à La Tuque. Certains gîtes, hôtels et pourvoiries proposent même de venir vous chercher à la gare. Il est aussi possible de louer une voiture sur place. On s’inspire en fouinant sur les sites de Tourisme Mauricie et de Tourisme La Tuque !

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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