À la découverte des Balkans, le temps d'une croisière

Carolyne Parent
Collaboration spéciale
Les bouches de Kotor, au Monténégro, bordées de hameaux invitants
Photo: Carolyne Parent Les bouches de Kotor, au Monténégro, bordées de hameaux invitants

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Une navigation côtière d’une semaine dans les Balkans donne un formidable aperçu de la région. Quand la croisière éblouit…

Au port de Dubrovnik, en Croatie, le MV La Belle de l’Adriatique a fière allure. Le navire est blanc. Il est effilé. Il est surtout petit, et cela nous sourit, spécialement dans une ville qui, il n’y a pas si longtemps encore, souffrait de surtourisme. Si elle s’est dotée depuis d’une politique qui limite à 4000 le nombre de croisiéristes qu’elle accueille simultanément à l’intérieur de ses remparts, ce n’est certainement pas La Belle qui fera exploser son quota : voué aux navigations maritimes, ce bateau de CroisiEurope, grand nom de la croisière fluviale sur le Vieux Continent, a une capacité maximale de 197 passagers.

Photo: Carolyne Parent Un couple contemplant le panorama autour du port de Dubrovnik, dans le sud de la Croatie

En cette semaine du début de mai, nous serons 113 à bord. Au départ de la côte dalmate, nous voguerons en mer Adriatique jusqu’à notre destination la plus lointaine, l’île grecque de Corfou, en mer Ionienne, puis nous rebrousserons chemin vers Dubrovnik en faisant trois escales en Albanie et une au Monténégro. En tout, nous parcourrons 468 milles marins, soit 866 km ou l’équivalent d’un aller-retour Montréal–Rivière-du-Loup. Microtourisme maritime en mode slow, dites-vous ? Parfaitement, une croisière de sept jours dans les Caraïbes à bord d’un paquebot pouvant avaler de deux à trois fois cette distance !

Parmi les passagers, tous francophones puisque la vie sur La Belle se déroule en français, il y a une maman et ses deux filles, venues de la Touraine et pour qui « naviguer près des côtes, au soleil sur le pont, c’est le bonheur ! » Il y a Éric, d’Alsace, qui célèbre l’anniversaire de sa fiancée sur les flots. De la région parisienne, il y a aussi Martine et Robert, qui font partie des habitués de la marque (100 000 clients sur 220 000, en 2019) : « Avec mon mari, on fait ces croisières avec l’idée de revenir plus tard dans certaines destinations », dit-elle.

Voir ou faire ?

Revenir, voilà une excellente idée, car on ne voit rien en bateau, c’est bien connu… « Ah non, ce n’est pas vrai : on nous choisit justement pour la richesse de nos excursions ! » s’insurge Axel Araszkiewicz, chargé des relations extérieures pour CroisiEurope.

Ces excursions sont de deux types. Les classiques se concentrent sur les attraits majeurs, les dynamiques proposent des sorties à vélo ou, comme dans ce cas-ci, des randonnées — une option souhaitable ne serait-ce qu’en raison des festins qu’on nous sert à bord au quotidien ! Le choix est difficile… La beauté des panoramas donne envie de s’y attarder à pied, mais en même temps, la stature historique et culturelle des pays où nous débarquons est telle qu’elle pique la curiosité. Éric et Marie-Céline ont tranché : « Faudra revenir pour la culture. »

Photo: Carolyne Parent La cité haut perchée de Stari Bar, dans le sud du Monténégro

Moi, je reviendrai plutôt pour la randonnée, car les destins entrecroisés de la Grèce, de l’Albanie, du Monténégro et de la Croatie livrent une histoire fascinante n’ayant rien à envier au Trône de fer, la série de HBO qui fait la fortune de Dubrovnik. De site en site, et c’est l’intérêt d’un séjour se concentrant sur une seule région, nous en retrouvons les protagonistes : les Grecs de l’Antiquité, les Romains, les Byzantins, les Vénitiens, les Austro-Hongrois, les Ottomans ou alors, des dictateurs, Enver Hoxha en Albanie et Josip Tito en ex-Yougoslavie, le Monténégro étant le dernier territoire à s’en être détaché.

En excluant justement les Grecs de l’Antiquité et compagnie, le tourisme se développe depuis moins d’une décennie en Albanie, ce qui en fait une destination « neuve », et mon coup de cœur balkanique. D’accord, la côte de Saranda, principale station balnéaire du pays, est bétonnée. Oui, à Durrës, on se croirait dans une Vieille Havane pré-UNESCO, non restaurée. Mais l’arrière-pays est renversant et l’eau des criques est verte de jalousie.

Tarte aux figues et bonhomie

 

Chemin faisant vers le parc archéologique Apollonia, on dévale des montagnes (elles composent 75 % du territoire albanais) et on traverse une vallée fertile aux oliveraies sans âge. Entre mer, lac et lagune, le parc national de Butrint, l’un des plus beaux sites archéologiques des Balkans, clame-t-on, en met plein la vue. On y explore les vestiges bien conservés d’une cité qui aurait été fondée après la guerre de Troie par Hélénos et où Eugène Delacroix a longuement posé son chevalet.

En route vers Tirana, la capitale en mutation, on est plutôt à même d’évaluer les conséquences de la plus dure des dictatures de l’Europe de la seconde moitié du XXe siècle : un immense retard sur les pays voisins, et ce, sur tous les plans. Pour Enver Hoxha, le fondateur du Parti communiste d’Albanie, ce qui a été écrit après Zola n’existait pas, et en dépit d’un parc automobile où la robuste Mercedes, adaptée au terrain, est encore bien présente, « nous étions les plus pauvres [du bloc de l’Est], et nous ne le savions pas ! » dira la guide Poli Ikonomidhi.

Photo: Carolyne Parent La ville de Berat, dans le centre-sud de l'Albanie, surnommée la «cité aux mille fenêtres»

Entre deux parcelles cultivées, ici, l’enseigne géante d’un New York Hotel à construire, là, une fabrique de béton. Plus loin, un pseudo-château et son étang, qui se cherche une vocation. L’anarchie urbanistique des villes se répercute sur le monde rural. Mais voilà qu’au détour d’une route surgit un troupeau de moutons et qu’à l’horizon apparaît un bouquet de maisons ottomanes incrustées dans la montagne, qui « rachètent » ces bouts de paysage évoquant le chaos de la campagne chinoise.

Villes sublimes, Gjirokastër et Berat s’enorgueillissent de ces habitations traditionnelles. Avec ses nombreuses pierres, Gjirokastër a l’allure d’une citadelle d’argent, alors que Berat est surnommée « la cité aux mille fenêtres ».

Sur les hauteurs de Mangalem, le quartier de Berat aux ruelles anciennes, je me retrouve dans la cour fleurie d’une mamie. Si je décline la pointe de tarte aux figues qu’elle m’offre spontanément, je n’en goûte pas moins cet ingrédient du tourisme que l’industrie dévalue en le brandissant à tout vent, au point où j’hésite même à l’écrire ici : l’authenticité de l’accueil. Faleminderit, merci, Marusha. Je crois bien qu’on se reverra…

En famille ou en solo

Bon à savoir, en juillet et en août prochains, les croisières au Portugal, en Espagne et en Italie sont gratuites pour les enfants de 16 ans et moins et un rabais de 30 % par enfant est accordé sur d’autres croisières. Le programme CroisiFamille comprend des activités et des menus adaptés à Junior. On voyage seul ? Le supplément est annulé pour tous les départs jusqu’au 31 août. Enfin, cette croisière dans les Balkans est à nouveau proposée en septembre et en octobre.

Carolyne Parent était l’invitée de CroisiEurope

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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