Rêver à l’été (et le planifier) dès maintenant

Marie-Julie Gagnon
Collaboration spéciale
Le voilier ÉcoMaris, qui devrait emmener les passagers de la Basse-Côte-Nord jusqu’à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse.
Photo: Karavaniers Le voilier ÉcoMaris, qui devrait emmener les passagers de la Basse-Côte-Nord jusqu’à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

L’incertitude autour des voyages internationaux ne semblant pas sur le point de se dissiper, de nombreux Québécois choisiront de passer leurs vacances d’été au Québec. Et si on poussait l’exploration un peu plus loin cette année ? Pistes pour planifier dès maintenant.

Selon un sondage omnibus réalisé par Léger en décembre 2020 auprès de 1000 Québécois, 41 % des répondants ont séjourné dans la province une nuit ou plus au cours de l’été 2020. De ce nombre, 76 % ont affirmé souhaiter la découvrir davantage et 68 % disent avoir l’intention de s’offrir au moins une nuitée dans un hébergement commercial pendant l’été.

« Nous prévoyons une saison équivalente à celle de l’an passé, si le Québec revient en majorité en zone verte, dit Martin Soucy, président-directeur général de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec. […] Nous constatons un mouvement de gens qui réservent plus à l’avance. Nous l’observons sur le Web, avec les recherches effectuées. »

Malgré les nombreux points d’interrogation qui subsistent, les politiques de réservation souples mises en place par la majorité des entreprises contribuent à convaincre les voyageurs de planifier plus tôt cette année.

La nature d’abord

Pas moins de 30 % des répondants de l’enquête en ligne de Léger ont indiqué avoir l’intention d’effectuer davantage de séjours en nature. Environ 42 % envisagent aussi de voyager plus localement et 23 % prévoient de prendre plus de temps pour visiter un seul lieu.

« Nous pensons que 2021 sera très semblable à 2020 », croit aussi Éric Magnan, agent de relations avec les médias de voyage et l’industrie touristique pour Parcs Canada. En plus des nouveautés de 2020 reportées à cette année, des événements seront soulignés, comme le 50e anniversaire du parc national Pukaskwa, au nord de l’Ontario. L’ajout d’hébergements uniques comme l’Ôasis, cabane en forme de goutte d’eau, dans les parcs de Forillon, en Gaspésie, et des îles Mingan, sur la Côte-Nord, risque également de piquer la curiosité. Parcs Canada a toutefois choisi d’attendre en avril plutôt qu’en janvier comme les années précédentes avant d’ouvrir les réservations pour l’été 2021, afin de réduire le nombre d’annulations potentielles.

Photo: Parcs Canada L’ajout d’hébergements uniques comme l’Ôasis, cabane en forme de goutte d’eau, risque de piquer la curiosité.

La SEPAQ permet pour sa part aux campeurs d’effectuer des réservations de terrains et d’unités de prêt-à-camper pour l’été 2021 depuis le 14 novembre dernier. L’engouement ne se dément pas : 20 % des disponibilités se sont envolées lors de cette première journée, soit 10 % de plus qu’au même moment l’année précédente. « Cela représente tout de même seulement 20 % de l’offre, précise Simon Boivin, responsable des relations avec les médias. Ce qui est réservé en premier, ce sont les fins de semaine, les longs week-ends et les vacances de la construction. » Bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pu trouver chaussure à leur pied : d’autres options seront bientôt annoncées. « De nouveaux chalets et de nouvelles boucles de camping seront dévoilés vers la fin de février, au moment où il sera possible de réserver. »

Aller plus loin

 

Après une dizaine de mois d’essais et d’erreurs, l’industrie touristique apparaît aujourd’hui mieux préparée à faire face à la situation. « Les attraits comme les hébergements seront mieux disposés à nous recevoir et plus rapidement », croit Marc-Antoine Vachon, titulaire de la Chaire de tourisme Transat.

Comme Martin Soucy, ce dernier souligne l’intérêt grandissant des Québécois pour l’exploration de secteurs méconnus. « Découvrir des régions plus éloignées a donné la piqûre à plusieurs », croit-il.

Expert en tourisme et professeur en marketing à l’ESG UQAM, Paul Arseneault espère quant à lui que les régions les plus fréquentées mettront en place des infrastructures d’accueil temporaires pour éviter les débordements de l’été dernier. L’Hôtel UNIQ, village d’hébergement éphémère qui a su tirer son épingle du jeu lors de sa première année d’activité, en 2020, pourrait-il faire partie des solutions proposées ? « Nous avons effectivement fait une demande de subvention pour remédier au manque d’hébergement en Gaspésie et dans la région de Charlevoix », confirme Myriam Corbeil, cofondatrice.

Peu importe la réponse, l’entreprise compte s’arrêter dans trois régions cet été. « Il y aura un village avec dix unités comme l’année dernière, mais qui se déplacera seulement dans trois lieux plutôt que quatre. Nous passerons deux mois dans chacun des endroits. » Le tandem espère pouvoir ouvrir les réservations dès le début du mois de mars.

Forfaits Explore Québec et Passeport Attraits

 

Lancés en juin 2020 grâce à la participation financière du ministère du Tourisme du Québec, le Passeport Attraits et les forfaits Explore Québec sont destinés aux Québécois qui souhaitent voyager dans la province. Si le premier, qui combine des entrées pour deux, trois ou quatre attractions touristiques, avec des rabais de 20 %, 30 % ou 40 %, a suscité beaucoup d’intérêt, le second, qui offre une réduction de 25 % à l’achat d’un séjour sélectionné, semble avoir un peu plus de mal à atteindre sa clientèle. « C’est un changement d’habitude plus profond, observe Martin Soucy. Nous avons l’impression de connaître notre province. Nous réservons habituellement en direct. C’est une façon d’apprécier autre chose. » Le mieux, pour découvrir l’éventail de possibilités, est d’aller sur le site d’Explore Québec, où 450 forfaits sont répertoriés, toutes saisons confondues. Voilà une option à considérer pour ceux qui recherchent des vacances clés en main.

Terres d’Aventure et Karavaniers font partie des agences qui proposent des forfaits Explore Québec. Forts de l’expérience de l’été dernier, ils ont tous deux renforcé leur offre pour l’été 2021. Terres d’Aventure mise sur deux circuits de 13 jours en fourgonnette aménagée dans les régions de Charlevoix et Saguenay, avec escales en Mauricie, et au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Chacun des circuits, axés sur l’agrotourisme, peut être adapté. « Nous fournissons aussi un carnet de voyage personnalisé avec l’itinéraire et des adresses », souligne Jad Haddad, directeur de Terres d’Aventure, précisant que tous les voyages de l’entreprise sont carboneutres.

Spécialisé dans les voyages à pied et en kayak, Karavaniers a pour sa part concocté une vingtaine de forfaits pour petits groupes en compagnie de guides expérimentés, dont certains destinés aux familles. « Nos voyages ne sont pas bon marché, prévient Richard Rémy, fondateur et directeur de Karavaniers. Ils sont aussi plus longs que ce qu’on offre généralement au Québec. » L’un des plus grands succès de l’été 2020, un séjour à bord du voilier ÉcoMaris, est de nouveau au programme avec un itinéraire différent, qui devrait emmener les passagers de la Basse-Côte-Nord jusqu’à Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse (à confirmer).

Trouver « son » Québec

Pour trouver de l’inspiration, le site de Bonjour Québec constitue un bon point de départ. Parfois oubliés, les parcs régionaux du Québec sont également à considérer pour des micro-aventures aux quatre coins de la province.

Chose certaine, dès qu’on se met à chercher au-delà des classiques touristiques, on constate rapidement que les possibilités sont infinies, qu’il s’agisse de forfaits ou de découvertes hors des sentiers battus comme celles proposées par Expérience Québec de Vaolo. « Le Québec n’a rien à envier au reste du monde, souligne Martin Soucy. Il s’agit de trouver ce qui nous correspond. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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