Cuba après l’ouragan «Irma»

Les Cubains ont travaillé jour et nuit, sept jours sur sept, pour remettre les Cayos en état.
Photo: Hélène Clément Les Cubains ont travaillé jour et nuit, sept jours sur sept, pour remettre les Cayos en état.

Si chaque génération d’habitants des îles de la Caraïbe garde en mémoire au moins un cyclone exceptionnel, la Dominique, Saint-Martin, Barbuda, Anguilla, Porto Rico, les îles Vierges, les Bahamas, Cuba et les Keys de Floride se souviendront d’Irma.

Les images de désolation liées à ces événements ont été marquantes, sans compter les pertes de vie, les logements et les biens détruits, la nature et l’agriculture qui en prennent un coup et les privations qui s’ensuivent pour les gens des îles touchées.

Pour certaines, il faudra attendre neuf mois avant de goûter de nouveau au bonheur populaire des ti-nains — bananes vertes bouillies —, comme il a fallu attendre huit ans avant que les muscadiers de la Grenade, détruits à 90 % par Ivan en 2004, produisent des fruits.

Un coup sévère aussi pour l’industrie touristique, qui est pour les îles de la Caraïbe un des grands moteurs de l’économie et qui subit la puissance des images de dévastation passées en boucle sur les chaînes d’information. Certes, il y a des îles où un tourisme de masse est pour le moment impossible. On pense entre autres à Saint-Martin, mais d’autres s’en remettent plutôt bien, Cuba par exemple.

À l’invitation d’Air Transat et du ministère du Tourisme de Cuba, Le Devoir s’est rendu sur place afin de rendre compte des travaux de réfection des infrastructures des Cayos — région du nord de l’île fortement endommagée par Irma.

Fidel Castro a dit : « Les mots n’ont pas de sens si on ne peut voir la réalité. » Cette phrase, nous l’avons entendue à quelques reprises durant notre visite. Pour les hôteliers, il est d’une grande importance d’encourager les vacanciers à revenir.

Et les nouvelles sont bonnes. La plupart des hôtels endommagés, aussi bien dans les Cayos qu’à Varadero, ont profité d’Irma pour améliorer leurs infrastructures. On a réparé les digues et les ponts qui relient les îles et remis en fonction l’électricité et l’eau. Aussi, l’aéroport Jardines del Rey, à Cayo Coco, a rouvert le 1er novembre.

333 000
C’est le nombre d’emplois qui dépendent, de façon directe ou indirecte, de l’industrie touristique à Cuba.

Quant à la presqu’île de Varadero, touchée avec une moindre intensité par l’ouragan, la vie dans les hôtels, les restaurants et sur les plages a vite repris son cours.

Conscients de l’importance du tourisme, les Cubains ont travaillé jour et nuit, sept jours sur sept, pour remettre les Cayos en état.

On a utilisé les matériaux destinés à la construction de 14 hôtels pour réparer ceux qui existent déjà. Du jardinier aux cuisiniers, aux sauveteurs, plus de 8000 Cubains ont mis la main à la pâte.

« Le tourisme est la première industrie de l’île avec plus de 3,5 milliards de dollars de recettes en 2016. Et plus, 333 000 emplois en dépendent de façon directe ou indirecte », a souligné le ministre du Tourisme, Manuel Marrero.

Et son message a été très clair dès le lendemain du passage d’Irma : « La saison touristique reprendra comme à l’habitude le 15 novembre. » Un défi que certains hôteliers ont décidé de relever en devançant cette date au 1er novembre 2017.

« La meilleure façon d’aider Cuba est d’y venir en vacances », a aussi dit Manuel Marrero. Un message qui s’applique à l’ensemble de la Caraïbe, dont on connaît peu la géographie, et qui a été répété à plusieurs reprises lors d’une conférence de trois jours organisée par la Caribbean Tourism Organization sur l’état de l’industrie touristique dans la Caraïbe, qui se tenait à la Grenade — une région épargnée tant par Irma que par Maria — du 10 au 13 octobre dernier.

Quant à Air Transat, le transporteur a annoncé la reprise de ses vols et de ses opérations, au départ de Montréal vers Cayo Santa Maria (SNU), le 11 novembre prochain, et à Cayo Coco (CCC), le 15 novembre.

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