Paris capitale underground, Jean Claude Lagrèze

Jean Claude Lagrèze était photographe. Un brillant chasseur d’images de l’underground des années 1980-1990 à Paris. Né à Saïgon, il n’avait que quelques mois au moment où son officier de père a quitté le Vietnam pour la France, en 1958. Et que 36 ans à sa mort, en 1994. « Mais les souvenirs restent heureux et bienveillants », écrit Pascal Lagrèze, frère de l’artiste. « Ce livre, c’est plus qu’une vie, c’est la vie de quelqu’un qui a fait, c’est plus que la majorité des vies. »
Cet ouvrage publié aux éditions de La Martinière ranime, par les portraits intimistes de ce photographe sensible et doué qui vouait un culte à la célébrité, le monde des années 1980 d’après le glam, d’après le punk, d’après le new wave, d’après le voguing, d’après la pop où se sont rencontrés les David Bowie, Orson Welles, Stevie Wonder, Mick Jagger, The Pretenders, Sparks, Afrika
Bambaataa…
On constate également, en regardant les photos de ce beau livre agrémenté de témoignages de célébrités comme Edwige Belmore, Julie Delpy, Boy George et Jean-Claude Dreyfus, que le fameux portraitiste eurasien était un passionné de musique, de cinéma, de mode et d’art. « C’était avant la crise et quand les réseaux sociaux étaient faits de gens qui se croisaient et se touchaient », écrit en début de livre Ariel Wizman, journaliste, animateur de radio et de télévision.
Un bel ouvrage qui porte en images le témoignage d’une folle décennie où tout était possible. Une époque artistique révolue, mais qui a ouvert bien des portes.