Vie de ville: les coups de coeur d'Hélène Clément

Photo: Hélène Clément Il n'y a pas que dans les films de James Bond («Skyfall») qu'on circule sur les toits à Istanbul!

Un bouillon de culture

 

La grande séduction: Istanbul
 

J’adore l’énergie qui règne dans cette ville. ISTANBUL est un bouillon de culture où s’entremêlent l’ancien et le nouveau. Entre trois gratte-ciel modernes, un minaret. Tout semble possible dans cette cité de 15 millions d’âmes, à cheval sur l’Europe et l’Asie.

D’un côté du détroit du Bosphore, l’Orient, de l’autre, l’Occident. Bien qu’à 98 % musulmane, toutes les religions s’y côtoient. Et on ne s’y sent pas dépaysé. Méditer sur les banquettes en bois de la place Sultanahmet, entre la Mosquée bleue et la basilique Sainte-Sophie, à l’heure de l’appel à la prière, laisse sans mot. Et quels beaux jardins que ceux du palais de Topkaki.

Il y a aussi le quartier Taksim avec ses artistes et ses universités, ses grilleurs de marrons, ses cireurs de chaussures, ses marchands ambulants de kébab et de simit — pain au sésame. Puis les fameuses glaces turques, si élastiques qu’elles permettent aux glaciers de faire damner (ou rire) le visiteur.

Le jeu ? Étirer et faire tourner la boule en tous sens avec un long bâton, avant de l’offrir au client médusé.

Cette ville éblouit l’humanité depuis l’Empire byzantin.

 

Un vieux rêve

 

Paradis cité: Moscou
 

«Des clichés à n’en plus finir », comme le souligne Le Routard, mais aussi de l’histoire à revendre à MOSCOU, des écrivains et des artistes en quantité, de jolies bulbes-berlingots qui coiffent les églises par gousses entières, des monastères qui se mirent dans les lacs, des opéras… Oui, un vieux rêve depuis l’adolescence que d’aller dans cette ville. J’ai une fascination pour l’histoire tourmentée du pays, sa musique, sa littérature…

J’ai d’ailleurs fait un bac en russe et langues slaves et quelques grands écrivains m’ont fait voyager et rêver bien avant les guides touristiques : Pouchkine, Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï, Gorki, Soljenitsyne…

Je rêve d’une soirée au Bolchoï par une nuit d’hiver, de marcher sur les traces des héros de Boulgakov dans Le maître et Marguerite, d’arpenter la place Rouge et de visiter le Kremlin en imaginant le tsar de Russie remettre à Michel Strogoff la lettre qui sauvera Irkoutsk des hordes tartares. De me baigner aux bains Sadounov et de déguster un chocolat chaud au café Pouchkine.

Je rêve de prendre le métro, de visiter le musée Pouchkine, d’aller aux Sept Soeurs, de méditer dans le cimetière arboré du monastère Novodiévitchi. Je rêve vraiment de Moscou.
 

Le «LoDo» et le bien-vivre écolo

 

La ville idéale: Denver
 

Je n’ai jamais vécu à DENVER, mais j’ai visité la ville à plusieurs reprises et, chaque fois, j’y ai passé du très bon temps. Une petite ville à l’échelle humaine, sans trop de gratte-ciel, moderne et tournée vers l’avenir, qui cultive l’art du bien-vivre écolo à environ une heure des Rocheuses. Vu du ciel, l’aéroport international ressemble à un gigantesque iceberg. Plutôt original !

Pour se rendre au centre-ville, un train mène à l’Union Station, une gare historique abritant un hall Art déco avec de grands chandeliers et une salle d’attente magnifique avec cafés, restaurants, brasseries et un charmant hôtel branché : le Crawford.

Et vous êtes vite au centre historique. Le « LoDo », pour Low Downtown. On y trouve des librairies charmantes, comme le Tattered Cover Book Store, où l’on passerait la journée à bouquiner dans un coin intime de ce fleuron de la librairie indépendante depuis plus de 40 ans, et des musées à l’architecture originale comme le Denver Art Museum, qui abrite l’une des plus belles collections d’art amérindien au monde.

Et pour les gourmets, des restaurants, bios ou non, proposent une cuisine inventive, des brasseries et des cafés à la pelle. Cette ville a été proclamée en 2016 par l’US News Real Estate« meilleure ville américaine où il fait bon vivre ». L’enquête annuelle du journal en ligne établit la cote des villes états-uniennes en fonction du nombre de personnes qui y vivraient. Pour mille raisons, dont sa situation géographique, son dynamisme économique, son taux de chômage quasi inexistant, ses bonnes universités…

J’ajouterais : des rues bien aménagées, des pistes cyclables partout, un système de transport efficace et la promesse du soleil 300 jours par année.

À voir en vidéo