Caroline du Nord - L'or apporte l'art à Raleigh
Caroline. Un nom de femme. Caroline du Nord. Un nom d'État. D'État-providence car il y a ici tous les climats, toutes les rives, toutes les ondulations qu'on puisse désirer. Et il y a Raleigh, la capitale, une ville riche où les arts triomphent. Une ville idéale pour aller en congrès, savourer un long week-end ou faire étape entre le Québec et la Floride.
La Caroline du Nord, c'est le début du Sud. Pas le sud des plages gorgées de soleil et dépourvues de culture régionale; plutôt le sud des Sudistes, de l'accent traînant, de la nourriture relevée, de la musique qui se rapproche des racines du blues et du jazz. Il y a aussi des plages: des petites à l'abri de tout, des grandes qui proposent tout.Les routes rurales dévoilent une culture du tabac qui se meurt, des maisons mobiles immobiles et des villages aux commerces placardés. En Caroline du Nord, la richesse s'est déplacée vers les villes. Plus précisément vers Raleigh et ses soeurs urbaines: Durham et Chapel Hill. Ces trois agglomérations constituent le Research Triangle, un tissu urbain hétéroclite doté de poches de richesse nouvelle, de pauvreté traditionnelle et d'un éclat intellectuel formidable avec les très célèbres University of North Carolina et Duke University.
Imaginez: plus de la moitié de la population de Raleigh détient un diplôme universitaire! Raleigh rivalise avec Seattle à titre de ville la plus éduquée des États-Unis. Beaucoup de ces cerveaux caroliniens ont été transplantés, d'ailleurs, du nord-est des États-Unis en particulier, ce qui explique que Raleigh est un marché viable pour une équipe de la Ligue nationale de hockey comme les Hurricanes de la Caroline.
Malgré tout, Raleigh conserve des airs de capitale provinciale. Les magasins, les musées, le Capitole, la grande bibliothèque, même les préposés au stationnement du centre-ville lèvent le camp sur le coup de 17h. Ensuite, il faut déposer de l'argent dans un boîte métallique qui se ferait voler dans la plupart des autres États...
La Caroline du Nord a conservé un côté rural attendrissant. Mais ça change, évidemment. D'ici quelques années, la rue principale sera rénovée et dotée d'un grand hôtel. Mais Raleigh devrait demeurer gentille, c'est dans sa nature. Les gens de Raleigh démontrent toute l'efficacité made in USA mais ils sont relax et pas prétentieux pour deux sous. Ils aiment rire, s'amuser. Il y a de quoi. La scène musicale est hyperactive. Et tous les arts majeurs ont des compagnies ici: orchestre symphonique, opéra, théâtre et un délicieux ballet. Merci la prospérité: l'or apporte l'art, c'est bien connu.
Les musées de Raleigh sont également exceptionnels. À deux pas du Capitole historique: un grand et récent musée des sciences naturelles, et l'incontournable North Carolina Museum of History; à voir absolument, sa grande exposition sur la cruelle guerre de Sécession (la Caroline du Nord a été l'État martyr du Sud). Monet in Normandy, une exposition itinérante majeure, tiendra l'affiche du North Carolina Museum of Art à Raleigh à partir de demain 2006 au 14 janvier 2007.
Deux bonnes adresses... Le Big Ed's City Market Restaurant, le resto-culte de Raleigh: sauce barbecue et thé glacé d'exception; tout est bon, nourrissant et pas cher. Une trouvaille! Et Il Palio, un italo-resto de haut rang, aux plats issus de produits régionaux. À Chapel Hill, dans le superbe Siena Hotel.
- Caroline du Nord: tél. 1 800 VISIT NC, visitNC.com.
Collaborateur du Devoir