

Un passé impérial
La grande séduction: Marrakech et Kyoto
Deux villes plutôt qu’une ici, ex aequo ! Celles qui m’ont le plus enthousiasmée : pur hasard, ce sont deux anciennes capitales impériales, MARRAKECH et KYOTO. La marocaine m’a envoûtée dès le premier séjour. Pourquoi ? Pour tout ce qu’Eugène Delacroix y a vu avant moi : la violence de la lumière, l’ocre de la médina, le brouhaha des souks, la langueur des hammams, les charmeurs de serpents de la place Jemaa el-Fna (les a-t-on bannis, comme à Delhi ?), les palais de pachas reconvertis en oasis hôtelières, le thé à la menthe, de mystérieux monuments…
La nippone est aux antipodes de la sensuelle ville rouge. Elle est calme, ordonnée et récurée. Elle est cernée de montagnes et émaillée de parcs qui servent d’écrins à des temples séculaires. J’y ai appris à méditer, à apprécier l’austérité d’un jardin sec, à préparer des douceurs appelées kyogashis.
J’y ai découvert la cérémonie de l’encens, l’univers des maikos, une formidable bibliothèque dédiée aux mangas et des ryokans au raffinement suprême… À Marrakech comme à Kyoto, j’ai eu le sentiment de lever le voile — oh, mais si peu… — sur des mondes d’une rare richesse.
Une destination légendaire
Paradis cité: Samarkand
La ville où je rêve d’aller : Samarkand, en Ouzbékistan. Pourquoi ? Mais pour faire mon intéressante ! Non, plutôt parce que c’est un coin du monde dont j’ignore tout. Parce que je suis attirée par les destinations légendaires. Parce que ce mythomane qu’était Marco Polo l’a dite « splendide »… même s’il n’y a jamais mis les pieds ! Peut-être, en fait, parce qu’on en voit très peu d’images — non, ce pays d’Asie centrale n’a pas la cote sur Instagram ! — et qu’en conséquence, je peux la rêver à ma guise.
Quand on se compare…
La ville idéale: Montréal
La ville idéale : c’est évidemment une ville où il fait bon vivre, ce que Montréal sera encore plus dans 10 ou 15 ans, j’en suis persuadée. Ne s’affaire-t-on pas depuis quelque temps déjà à réparer les erreurs d’urbanisme du passé ?
« Parce que nous sommes en 2016 », on envisage de recourir à des modes de transports alternatifs plus efficaces et non polluants, et on protège davantage patrimoine et espaces verts. Tout n’y est pas parfait, mais quand on se compare, on se console…
Le cabinet d’experts-conseils Mercer, qui dresse un palmarès annuel mondial des centres urbains en fonction de la qualité de vie qu’ils offrent, accordait cette année à Montréal le 23e rang sur 230. (Vienne a ravi la première place.)
L’étude portait sur une quarantaine de critères tangibles, comme l’environnement politique, la qualité des transports publics et l’accès aux services médicaux.
Par contre, tout ce qui constitue l’âme d’un coin de pays et ne peut être mesuré n’est donc pas pris en compte. Or, à ce chapitre, Montréal n’a rien du tout à envier à l’austère autrichienne !