Café-boulangerie Merci la vie: incontournable adresse croustillante dans les Basses-Laurentides

Déjà, un établissement qui s’appelle Merci la vie, ça donne le goût d’être de bonne humeur. Ça rassure également sur la simplicité comme vertu mise en avant. Et, comme le dit mon ami François L., riche retraité qui avait accepté de m’accompagner dans cette virée gastronomico-laurentienne, « ça crée un certain équilibre avec d’autres enseignes, ailleurs en ville, qui sont d’une éloquente vulgarité ».
On est encore de meilleure humeur après avoir goûté la cuisine de cette maison, où l’on fait beaucoup plus que boulanger. Il faut en effet lire le nom complet de ce Merci la vie, qui s’appelle « Café-boulangerie » et où le mot « café » est aussi important que « boulangerie ».

Jusqu’à tout récemment, Merci la vie vivait très à l’étroit dans une jolie maisonnette de Prévost. Très étroit voulant dire entre autres : clientèle frustrée de ne pas trouver de place, plus de pain, plus de viennoiserie et, avant même de se rendre à la porte de la jolie maisonnette, pas de place de stationnement. Boulanger là devait aussi relever d’un périlleux exercice d’équilibriste. Un jour, le boulanger, la boulangère et tous les petits mitrons en ont eu assez : faute de pouvoir agrandir la jolie maisonnette, ils ont pris la décision de s’installer ailleurs.
Si vous poussez un peu vers le nord sur la 117, vous quittez Prévost et entrez dans Piedmont. Sur la droite, un peu en contrebas, vous verrez une belle grande maison blanche, aux lignes épurées ; c’est la nouvelle adresse de Merci la vie. À l’extérieur, beaucoup de places de stationnement et ce que l’on devine être une future grande terrasse et un grand potager ; à l’intérieur, un comptoir où passer commande de pains et viennoiseries divins, une grande cuisine et de la place pour les ébats du boulanger. Une cinquantaine de places assises pour les clients, toutes occupées lors de notre passage un mardi midi grisouillet. En arrière-plan, un mur vitré occupant tout le fond de salle et donnant sur la forêt et les montagnes. Dès l’entrée, de la lumière, beaucoup, et de délicieux effluves apéritifs.

Le menu de Merci la vie est assez succinct pour que les 18 ronds de poêle que l’on aperçoit en cuisine ne soient jamais en surchauffe, mais assez généreux pour entrevoir un parfait rassasiement. On y trouve aussi quelques petites choses tendant à prouver que le patron et la patronne ont un vrai sens de l’humour. Des intitulés comme « J’ai peur de m’aventurer… » (un ou deux œufs sur le plat avec rôties camping), « P’tit déj de fille » (un œuf et accompagnements délicats) ou « P’tit déj de gars » (deux œufs et accompagnements plus virils) prêtent forcément à sourire. Nos voisines de table en ont pleuré de rire.
Quelqu’un dans ce café-boulangerie a beaucoup de talent en cuisine, et certains des plats proposés ici pourraient très bien se trouver au menu d’une grande maison. Certains ont même des qualités gastronomiques que l’on aimerait trouver dans bien des établissements autrement prestigieux que ce « café-boulangerie » sur le bord de la 117. Comme quoi, le prestige…

Goûtés pour vous : Risotto Bugs Bunny, Sandwich Kevlar Construction, Herbivore pour Panos et Gaufre multi-blés. Aucune erreur, choix d’éléments éclairé, assemblages impeccables, degré de recherche intelligent et propice à la découverte d’ingrédients peu communs.
Le risotto n’en porte que le nom, car point de riz dans cette très belle assiette, mais plutôt un mélange de kamut et de blé rouge. La cuisine agrémente ce mélange moelleux de carottes en très fines rondelles et en bâtonnets ainsi que d’un peu d’oignons. Lait de coco, citronnelle et gingembre apportent une série de saveurs réjouissantes. Pour couronner le tout, quelques pousses de coriandre aussi belles que bonnes.
Le sandwich s’appelle « Kevlar Construction » en hommage aux ouvriers qui se sont échinés pour mener à bien ce projet. Et c’est tout un sandwich ; un pain plat, semblable à un nan, passé sur le gril, de belles tranches de capicollo, un peu de salsa poblano et de mayonnaise relevée à la harissa afin de dynamiser le tout et, en plein centre de l’assiette, un délicieux mélange de salades et d’herbes, fines ou moins fines, qui complète parfaitement cette belle assiettée.

Rendus là, nous aurions pu sortir de table, repus que nous étions. Le boulanger-cuisinier nous a envoyé deux plats pour nous achever : « Herbivore pour Panos » et « Gaufre multi-blés ». Comme c’était offert, par principe, je vous passerai les détails, mais vous dirai simplement qu’à une prochaine visite chez Merci la vie, je commanderai ces deux plats sans hésitation. Et repartirai, les bras chargés de pains. Vraiment merci la vie !
Ouvert du mercredi au vendredi de 8 h à 18 h, ainsi que le samedi et le dimanche de 8 h à 17 h. Une douzaine de choix de plats gourmands pour la très modique somme moyenne de 11,25 $ ; si vous décidiez d’y aller en groupe et que preniez toutes les irrésistibles propositions au menu, le repas vous coûterait 146,50 $, autrement dit une chanson pour 13 plats. Et les pains de la maison ! Comment vous dire ? Éblouissants !
Légendes
★ Je regrette de devoir vous en parler★★ Pas mauvais, mais on n’est pas obligés de s’y précipiter
★★★ Bonne adresse
★★★★ Très bonne adresse
★★★★★ Adresse exceptionnelle pour la cuisine, le service et le décor
$ Le bonheur pour une vingtaine
$$ Une quarantaine par personne
$$$ Un billet rouge par personne
$$$$ Un billet brun par personne
$$$$$ Le bonheur n’a pas de prix