Petit Séoul, grands délices

Le tout nouveau restaurant sur le boulevard Saint-Laurent propose une carte presque exclusivement coréenne. 
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Le tout nouveau restaurant sur le boulevard Saint-Laurent propose une carte presque exclusivement coréenne. 

À la veille des XXIIIes Jeux olympiques d’hiver devant débuter en fanfare la semaine prochaine à Pyeongchang, j’ai pensé qu’il serait approprié de vous parler de Petit Séoul, un tout nouveau restaurant coréen qui propose une carte presque exclusivement coréenne. Et puis, ça nous reposera, vous autant que moi, des choses écrites et lues la semaine dernière.

À midi, les hordes ubisoftiennes envahissent l’endroit, signe annonciateur d’additions minimalistes entre autres choses. Vendredi midi, mon repas ici m’a coûté 23 $ pour deux, c’est vous dire que, question prix, la maison tient la route. Ces mêmes hordes ne détestent pas non plus la bonne cuisine, ce qui explique les liens d’amitié quasi instantanés établis entre elles et les gens de Petit Séoul, monsieur Jonathan Jin Shik Lee et madame Hye Jung Sim, son épouse.

Rien sur les menus du midi ou du soir ne vous fera tomber de votre chaise en raison d’une créativité débridée ou d’un énoncé alambiqué. Certaines explications mettent même de bonne humeur ; j’ai retenu pour vous « Salades asiatiques servies avec des pansements faits maison ». Savoureux. Après avoir mangé ici, vous prendrez ceci avec le sourire. L’endroit n’est ouvert que depuis quelques semaines, on suppose que ces choses seront rectifiées. La cuisine, elle, comporte peu d’erreurs, ce qui est quand même le plus important pour un restaurant.

Midi et soir

 

Le midi était si délicieux — bouillon parfaitement préparé, agrémenté de lamelles de viande de boeuf marinée et grillée, version maison de la ramen, puis quelques dumplings frits, garnis de boeuf haché, tofu et légumes, servis brûlants — que revenir en soirée n’a demandé aucun effort.

Monsieur Tremblay et l’un de ses héritiers m’accompagnent dans le coup de baguette nocturne ; deux solides appétits du Lac, amateurs de cuisine asiatique en général et coréenne en particulier. Défilent les classiques de la cuisine coréenne : bibimbap, doshirak et autres kimchi mandoo.

Dans le takoyaki, ce beignet que l’on trouve dans les cuisines de ce coin de notre planète, la touche coréenne des boulettes de pieuvre frites vient avant tout de la sauce secrète concoctée par madame Sim.

Ambiance bon enfant

 

Aux tables voisines, les assiettées disparaissent à une vitesse phénoménale ; à droite, Haemuljeon, la galette traditionnelle coréenne aux fruits de mer avec oignons verts, carottes et patate sucrée et, à gauche, Yukhoe, version coréenne du tartare de boeuf.

Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Le bibimbap, un classique de la cuisine coréenne

L’enthousiasme de nos voisins de table n’a d’égal que celui de Louis-Philippe, jeune bleuet en pleine croissance qui finit avec une élégante voracité son grand bol de Gamjatang, que la maison décrit dans son français approximatif par « ragoût d’os de porc épicé avec pommes de terre et légumes verts et un bol de riz cuit à la vapeur ».

Le jeune homme au service nous rassure, il y a de la viande autour des os. J’aurais aimé vous en parler plus en détail, mais j’avais oublié de mentionner au petit, avant le repas, de me laisser goûter. Son coup de fourchette enthousiaste m’incite toutefois à vous recommander le plat.

Même recommandation pour mon Jjeyuk, une généreuse assiette de porc épicé mariné, ravioli, vermicelle de patate douce et salade sur riz.

 

Le riz ici est particulièrement soigné, enrichi de haricots en éclats qui lui confèrent une valeur nutritive plus intéressante que le riz blanc.

L’ambiance générale au Petit Séoul est plutôt bon enfant, et la clientèle semble s’accommoder avec indulgence des quelques bémols dus sans doute à un succès peut-être un peu prématuré.

Délais raisonnables

 

La bonne volonté des patrons et des employés débouchera certainement sur diverses améliorations ramenant le temps de livraison des assiettes à des délais plus raisonnables et offrant des menus rédigés sans hilarantes approximations.

Si vous avez le bonheur de tomber dans la section de Florent, vous constaterez que l’on peut avec classe parler le français aussi bien que le coréen.

Ouvert à midi du lundi au vendredi et en soirée du lundi au samedi. À midi, une vingtaine de propositions allant de 4 $ à 12 $ ; en soirée, entrées de 5 $ à 15 $, plats principaux de 12 $ à 20 $. Un jour prochain, il y aura des desserts.

Légendes

★ Je regrette de devoir vous en parler
★★ Pas mauvais, mais on n’est pas obligés de s’y précipiter
★★★ Bonne adresse
★★★★ Très bonne adresse
★★★★★ Adresse exceptionnelle pour la cuisine, le service et le décor

$ Le bonheur pour une vingtaine
$$ Une quarantaine par personne
$$$ Un billet rouge par personne
$$$$ Un billet brun par personne
$$$$$ Le bonheur n’a pas de prix

Petit Séoul

★★★

5245, boulevard Saint-Laurent, Montréal, ☎ 514 379-4929, $ 1/2



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