Après l'arc-en-ciel, le soleil brille à Brossard

Ne s'improvise pas chef japonais qui veut. En fait, la cuisine japonaise dépend autant d'une philosophie que des principes fondamentaux de l'art culinaire nippon, pratiqué d'ailleurs le plus souvent dans les restaurants par des hommes. Qui aurait pu penser découvrir un des meilleurs restaurants japonais de la province dans le dédale aseptisé du quartier Dix30?
Niji, qui signifie arc-en-ciel en français, est en fait plutôt un soleil réjouissant, qui me réconcilie, de même que mon invité, avec les sushis, qui se démarquent ici de ceux des supermarchés ou de certains restaurants qui les fabriquent parfois 48 heures à l'avance.Si le restaurant Niji présente un style zen, il demeure très contemporain avec ses comptoirs circulaires modernes, le décor lumineux, des tables bien mises et d'apparat. Serviettes de coton, verres fins et coutellerie choisie annoncent d'emblée la signature des lieux. Une grande table de style tatamis permet d'asseoir une dizaine de personnes.
Le chef officie devant nous et démontre une grande dextérité dans l'art et la manière de manipuler les couteaux japonais, la découpe des poissons et les préparations qui découlent de la carte. Les clients peuvent ainsi apprécier tout le talent du chef propriétaire, bien présent aux fourneaux.
Pour le midi, il existe bien peu de restaurants qui peuvent offrir un tel rapport qualité-prix, avec en prime les meilleurs produits.
Le menu du midi propose différentes tables d'hôte, dont les prix varient de 14 $ à 18 $, avec soupe miso et salade romaine, et des carottes arrosées délicatement d'une sauce vinaigrette au Mirin.
Il était important pour mon invité et moi de commencer par un test qui pourrait nous réconcilier avec les sushis, sashimis et autres makis que l'on offre pour 14 $.
Un magnifique plateau de sushis brillants de fraîcheur et de makis fins et délicats réussit habilement la mise en bouche du repas, pris sur la terrasse, pourtant troublé par le va-et-vient de camions trop bruyants pour un tel environnement.
Tant la soupe miso que la petite salade en entrée sont simples et appétissantes. La trilogie du midi offre un mélange de techniques de cuisson et de préparations japonaises diversifiées. Deux crevettes tempura d'une légèreté exemplaire ainsi que des tranches de patates douces accompagnaient merveilleusement un poulet teriyaki bien cuisiné et parfaitement assaisonné, plus cinq morceaux de maki de riz et légumes enjolivés d'une fine et délicate petite salade japonaise.
Le poulet Katsu est une poitrine de poulet de grain assaisonnée et passée dans la chapelure panko, qui rend la volaille croustillante. Le poulet était cuit à la perfection, tendre et juteux, et contrastait avec le croustillant de la peau enrobée de chapelure panko. Le tout était accompagné de riz cuit à la vapeur et d'une salade japonaise. Dans les deux cas, aucune correction à apporter, tant sur le plan de la cuisson qu'en ce qui concerne les assaisonnements.
Si le service est avenant et sans prétention, il serait souhaitable, lors de la commande de vin au verre, de présenter au client le vin choisi et de le servir à la bonne température. En ce qui nous concerne, on a dû échanger, sans difficulté, un pinot noir qui sortait dignement du réfrigérateur.
Le restaurant offre une belle et consistante carte de vins et de sakés, qui se détaillent au prix courant.
Voilà pour les amateurs de cuisine japonaise une destination sans faille et qui permet, le temps d'un repas, une belle évasion dans la gastronomie nipponne.
-Restaurant sushi bar Niji, quartier Dix30, 9385, boulevard Leduc, à Brossard, 450 443-6454
-Prix payé pour deux personnes le midi avec trois verres de vin, avant service mais taxes comprises: 92 $.
-Plus: une cuisine de qualité dans un endroit des plus agréables.
-Moins: le bruit du midi sur la terrasse avec les camions et autres véhicules bruyants.
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Les bonnes fourchettes du mois
L'Épicier - 311, rue Saint-Paul Est, Montréal, 514 878-2232.
Ce restaurant du Vieux-Montréal a une belle constance. Il offre une cuisine inventive, une épicerie, et des vins d'importation privée, le tout sous l'égide du chef Laurent Godbout. Il faut y découvrir les tables d'hôte du midi, que l'on propose à des prix très abordables.
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La Colombe - 554, avenue Duluth Est, Montréal, 514 849-6686.
Rares sont les «bons» restaurants où l'on peut apporter son vin. La Colombe, qui offre une cuisine métissée aux accents du Maghreb, est un endroit sûr pour ce qui est de la qualité de sa table. Un cadre agréable permet l'évasion romantique, avec votre bouteille favorite.
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Carte blanche - 1159, rue Ontario Est, Montréal, 514 313-8019.
André Loiseau fait montre de son professionnalisme et de la qualité de sa table rue Ontario, à Montréal. Une cuisine fraîcheur axée sur les produits du marché, et surtout de saison. Donnez carte blanche au chef et laissez-vous surprendre par ses plats, sans omettre les frites maison, toujours bonnes.
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Au bon blé riz - 1437, boulevard Saint-Laurent, Montréal, 514 844-1447.
Jacques est le chef «chinois» le plus francophone de Montréal. Même si un changement de décor serait bénéfique, les habitués s'y retrouvent pour sa cuisine qui jouxte les saveurs de Chine adaptées depuis longtemps au goût des Québécois. On aime la constance de ce restaurant, et spécialement le canard aux épices.
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Collaborateur du Devoir