Qui sont les bûcherons de l’asphalte?

Vous vivez dans l’est de Montréal ? Vous souhaitez remplacer l’asphalte par de la verdure ? Vous avez un projet qui a un impact social ? Vous pouvez vous joindre à la campagne Les bûcherons de l’asphalte du projet Interventions locales en environnement et aménagement urbain (ILEAU). À ce jour, la communauté compte déjà plus de 1000 bûcherons qui, une plante à la fois, transforment leur milieu.
Pour vous donner une idée à qui ils peuvent ressembler, voici le portrait de Pauline Wolff et de Raïs Zaidi, les instigateurs du projet Dézéry verte et Comestible, deux nouveaux bûcherons.
À mon arrivée au coin Dézéry et Rouville dans l’arrondissement d’Hochelage-Maisonneuve, Pauline Wolff et sa rayonnante petite Louise sont en train d’arroser de luxuriants bacs de légumes et de fleurs. Tout sourire, elles m’accueillent gentiment. Pauline me présente le projet, mais pour l’instant, je craque pour la petite aux yeux bleus transparents. Elle m’amène à la ciboulette, me présente l’agastache, me pointe la belle aubergine sous le feuillage ; je suis fascinée. Elle reconnaît et peut nommer déjà à 3 ans toutes les plantes ! Incroyable, ce qu’un petit bout de jardin peut être comme terrain d’apprentissage. Voilà qu’arrive Raïs Zaidi, le pirate vert, surnom qu’il a choisi depuis qu’il se consacre à nourrir les gens avec les légumes de son jardin de la rue Dézery, entre autres. Raïs est complètement dévoué à cette cause, c’est pourquoi il tenait au projet. Le partage et le don de nourriture sont ses leitmotivs dans cette zone de désert alimentaire. Il rêve qu’un jour, Dézéry verte et Comestible aient un statut particulier, qu’elles deviennent un modèle inspirant que l’on vient visiter.

Pour Pauline, la question du partage est également présente, mais aussi, il y avait la nécessité de réinvestir l’espace public. Une piquerie occupait le coin de la rue et on ne s’y sentait pas en sécurité. En se réappropriant la rue avec les plantations, on a changé l’atmosphère.
Les gens viennent lui parler. Ils sont contents. Parmi eux, quelques-uns s’investissent, participent aux corvées et plantent devant leur maison. Ça a manifestement créé un effet boule de neige, raconte-t-elle. « Une des filles qui travaillent sur la rue nous a demandé si nous allions remettre des piments forts cet été. Nous en avons donc replanté ! » Des liens sociaux se tissent, un sentiment de sécurité s’installe et les gens découvrent des légumes différents. C’est extra.
Grâce à une subvention d’ILEAU, les arbres fruitiers en bac sont la nouveauté cette saison, en bac, car la Ville nous oblige à les déplacer l’hiver pour le déneigement… Mener un projet semblable demande de la volonté, explique Pauline, car contrairement à d’autres arrondissements, ici, il y a de la résistance à l’occupation de la rue, et les fonctionnaires sont réticents à donner leur accord pour ne pas créer de précédent. « Mais nous sommes tenaces, il faut foncer pour changer les choses », disent-ils.
Vous avez un projet ? Vous avez besoin de soutien ou de conseils ? Consultez le site ileau.ca.
Au jardin cette semaine
Afin de favoriser la formation de nouvelles fleurs sur vos plants d’annuelles et de vivaces, ne négligez pas d’enlever les fleurs fanées et les fruits. Profitez-en en même temps pour éliminer les feuilles jaunes, ce sera plus joli.Dernière chance pour une dose d’azote sur les vivaces et les ligneux, car à partir d’août, comme on veut que les tissus s’endurcissent pour l’hiver, on évite d’en mettre en quantité.
Les plantes grimpantes poussent vite en ce moment, voyez à bien les palisser à leur support.
La pelouse est jaune… pas de panique, elle est entrée en dormance. Elle reverdira aussitôt qu’elle aura assez d’eau.
L’ail est arrivé à maturité dans la région de Montréal. Il est temps de la récolter. On le sait quand les trois feuilles du bas deviennent jaunes.
Dans la bibliothèque

Serge Schall, Collection Jardin, Larousse, Paris, 2018, 128 pages
Dans ce petit livre, Serge Schall, auteur de nombreux bouquins horticoles, explique sous forme de fiche la culture en pot d’une cinquantaine de plantes médicinales. On y retrouve l’information rapidement, et la présentation est aérée et soignée. Toutefois, attention ; comme l’édition est française, certaines informations ne s’appliquent pas à notre climat. J’aime, en particulier, l’index des petits maux et pathologies qui permettent de sélectionner la culture des plantes qui correspondent à nos propres problèmes de santé. Pour l’anxiété : l’agastache anisée, la passiflore ou la verveine citronnelle. Pour les coups de soleil : l’aloès, la capucine, l’origan, etc.