Aménager un espace pour les pollinisateurs

Saviez-vous que 33 % des fruits et légumes que nous consommons dépendent des pollinisateurs pour leur fécondation ? Et aussi que 80 % des plantes à fleurs se reproduisent grâce à eux ? Leur déclin, démontré par de nombreuses études, inquiète, car il a un impact sur l’alimentation et la biodiversité. C’est pourquoi Virginie Michaud, coordonnatrice du programme Save the Bees de la Fondation Sierra Club, nous invite à leur faire une place au jardin.
Quelles sont les activités de la section canadienne de Save the Bees au Québec ?
Cette année, nous avons commencé à monter une bibliothèque de semences de plantes indigènes mellifères. Comme ces dernières et les pollinisateurs ont évolué ensemble, ils sont parfaitement adaptés l’un à l’autre.
C’est pourquoi on les privilégie. L’objectif avec la bibliothèque est d’obtenir un effet boule de neige en favorisant le partage afin que les gens sèment, récoltent et partagent de nouveau.
Ensuite, les ateliers de tri des semences, par exemple, réalisés avec des bénévoles, sont un prétexte idéal pour discuter des causes du déclin des pollinisateurs et d’actions possibles à mener.
Des ateliers de sensibilisation sont également offerts dans les écoles, les jardins et les groupes communautaires, etc.
Comment favoriser la santé des pollinisateurs ?
En soutenant l’agriculture sans pesticides et en ayant une réflexion sur l’utilisation du territoire. On doit également revoir la fonction écologique des pollinisateurs, car ils sont indispensables dans les écosystèmes, pollinisant 80 % des végétaux.
Finalement, on doit élargir notre vision à tous les pollinisateurs et arrêter de mettre l’accent sur l’abeille mellifère, une espèce introduite. Cette dernière joue un rôle essentiel dans les plantations comme les vergers et les bleuetières, mais nos espèces indigènes sont plus efficaces de manière générale pour la pollinisation.
Comment leur aménager un coin dans nos jardins ?
Avec la culture des plantes indigènes, on leur fournit de la nourriture. Puis, en laissant un coin de terrain non touché, on leur permet de se créer un habitat.
À l’automne, on évite de faire le grand ménage afin qu’ils puissent se reproduire et hiverner dans les tiges sèches. Si chacun d’entre nous leur fait une petite place dans nos jardins, on peut vraiment avoir un impact.
Quels sont les bénéfices pour nos jardins ?
La présence des bourdons favorisera une abondance de fruits sur les tomates, les piments et les aubergines. Tandis que celle des guêpes, dont 99 % des espèces ne sont pas agressives, limitera le nombre d’insectes nuisibles.
Pour une liste de plantes indigènes : espacepourlavie.ca/flore-du-quebec
Au jardin cette semaine
Alors que les indésirables sont encore jeunes, il est beaucoup plus facile de les juguler. Dans les platebandes et dans le potager, on les arrache avant qu’elles ne s’enracinent profondément et on étend un paillis. Celui-ci permet de réduire énormément la fréquence des désherbages et de l’arrosage. Sur les surfaces inertes, plusieurs produits à faible impact environnemental vendus en magasin peuvent être utilisés. Néanmoins, pour être efficace, on doit les employer quand les plantes sont tendres et par une journée ensoleillée. Par ailleurs, maintenant que les températures sont enfin au-dessus de 10 degrés la nuit, du moins dans la région de Montréal, on peut sortir les plantes tropicales à l’extérieur et planter les tomates, les poivrons et les aubergines !À l’agenda
Cette année, le 21e Rendez-vous horticole du Jardin botanique, la plus grande foire du genre au Québec, a pour thème les pollinisateurs. Environ 65 exposants présenteront des végétaux, des produits de la nature, des accessoires de jardin et bien plus. Pendant trois jours, sept conférenciers partageront leur savoir-faire à propos du jardinage respectueux de l’environnement. Ce sera aussi l’occasion d’apprendre à accueillir la biodiversité chez vous en vous renseignant sur le programme Mon jardin d’Espace pour la vie au chapiteau du Jardin. L’événement se tient du 25 au 27 mai. Il est important de noter que le Jardin botanique et l’Insectarium ne participent pas à la Journée des musées montréalais.À lire
Ce livre fait découvrir la culture des légumes autrement qu’au potager. Que ce soit pour la production en contenants, dans un climat contrôlé ou sur le toit de bâtiments, il propose des projets surprenants à faire soi-même, comme la culture en jeans, la gouttière de fines herbes ou la palette végétalisée. Il aborde le food scaping, une tendance à la portée de tous, puis la ferme urbaine. Les suggestions de végétaux facilitent la vie de l’amateur.
Le nouveau potager. Le jardin comestible pour tous les espaces
Albert Mondor, Éditions du Journal, Montréal, 2018