La table potagère

Il faut éviter les mini-tables, car elles demandent des arrosages trop fréquents.
Photo: Claude Vallée Il faut éviter les mini-tables, car elles demandent des arrosages trop fréquents.

Facile à fabriquer, mais aussi disponible sur le marché, la table potagère permet de jardiner sans s’éreinter. Elle est idéale pour les gens qui ont mal au dos ou pour ceux qui commencent à prendre de l’âge. Un autre atout est qu’elle permet la création d’un potager sur le balcon, sur la terrasse ou là où le sol est bétonné, de mauvaise qualité ou contaminé. Mais qu’est-ce qu’une table potagère ? Bien, c’est simple, c’est un bac de culture… sur pattes.

L’été dernier, le TechnoLAB d’agriculture urbaine à Saint-Hyacinthe a testé plusieurs types de tables potagères. Résultat ? Abondance et rapidité de maturation ! Voici donc quelques conseils dénichés sur la fiche écrite par Claude Vallée, professeur à l’Institut de technologie agricole, à la suite de ces essais.

D’abord, il faut éviter les mini-tables, car elles demandent des arrosages trop fréquents. La grandeur minimale tourne autour de 30 cm de profondeur par un mètre carré de surface. Ensuite, choisissez des végétaux compacts, c’est-à-dire des cultivars nains de tomates, de piments, d’aubergines, etc. Et n’oubliez pas les plantes à port retombant, comme les capucines ou les concombres, pour occuper les bords de la table.

Si la table reçoit plus de six heures d’ensoleillement par jour, vous pouvez planter des tomates, des piments et des aubergines (des légumes-fruits). Avec moins de six heures, choisissez plutôt des laitues, du kale, des bok choy (des légumes-feuilles) et des aromates.

Vous pouvez aussi tenter votre chance avec des légumes racines, comme les radis, les navets, les betteraves, etc.

Pour le sol, il est recommandé d’utiliser un substrat pour la culture en pot, parce que celui-ci a une bonne rétention d’eau et d’air et que son ph a été équilibré. S’il ne contient pas de compost, ajoutez-en une petite quantité afin de l’enrichir en matière organique et en microorganismes.

Les légumes sont des grands consommateurs d’engrais ; pour avoir un bon rendement, on doit en mettre. Voici les engrais bios utilisés au TechnoLAB : un engrais granulaire 4-3-7 à base de fumier de volaille et l’engrais organique soluble Nature Source 14-4-3.

Le premier est appliqué début juin et à la mi-juillet et le second, à partir du mois d’août, une fois toutes les deux ou trois semaines.

Pour réaliser sa table soi-même, la fiche se trouve ici : agrireseau.net.

Au jardin cette semaine

Vous n’avez pas encore commencé vos semis intérieurs ? Il n’est pas trop tard. La plupart des semis de légumes se font jusqu’à la fin d’avril et, en étirant un peu, jusqu’au début mai. Pour réussir, il faut des fenêtres très ensoleillées ou de l’éclairage artificiel, sinon on obtient des plants étiolés qui sont un mauvais départ au potager. Parfois, mieux vaut acheter !

Autre activité à faire : le rempotage et le bouturage des plantes tropicales. Elles auront ainsi toute la belle saison pour se rétablir et s’établir. Elles n’ont pas besoin de rempotage ? Ajoutez-leur au moins un peu de compost en surface. Enfin, j’aime tailler les arbustes maintenant, car on voit bien leurs branches. La technique est simple : on enlève seulement les branches cassées, celles qui se croisent et quelques vieilles pour le rajeunir. Pour faire une belle coupe et travailler moins fort, il faut un bon sécateur bien aiguisé.

À lire

La bible de la tomate, voilà comment je décrirais ce livre. Tout y est couvert, de l’histoire de la tomate à la botanique en passant par leur diversité, les semis, leur culture et bien plus. Un chapitre entier se concentre sur la prévention et le contrôle des dommages car, malheureusement, les tomates sont sensibles aux maladies. Mais qu’à cela ne tienne, on les aime quand même. Pour faire durer le plaisir, des techniques de conservation sont expliquées et de savoureuses recettes sont proposées. Passionnée des tomates, Lili Michaud, agronome, est l’auteure de plusieurs autres livres sur le jardinage.

La tomate. De la terre à la table
Lili Michaud, éditions Multimondes, Montréal, 2018, 304 pages

À l’agenda

Au début d’août, quand les tables potagères seront luxuriantes et regorgeront de légumes, une visite pour découvrir le TechnoLAB d’agriculture urbaine, installé sur le toit du Pavillon horticole écoresponsable, auquel on a accès par le jardin Daniel A. Séguin. D’abord un laboratoire pour les étudiants de l’Institut de technologie agricole, il est également une vitrine fantastique pour l’amateur, car on y voit mille et une façons de cultiver des légumes.


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