Le Jardin Daniel A. Séguin

Grâce à l'appui de la communauté locale, du milieu des affaires et à l'engagement de son personnel, l'ITA, l'Institut de technologie agroalimentaire, campus de Saint-Hyacinthe, est parvenu à rendre accessible à la communauté un jardin public de 4,5 ha, unique par sa vocation, intégrant 20 jardins thématiques. Ouvert au public depuis 1995, le Jardin Daniel A. Séguin a pour mission de développer en partenariat un parc ornemental de grande envergure ayant une vocation pédagogique et récréotouristique pour le bénéfice des élèves et de la communauté. Chaque année le jardin attire plus de 15 000 visiteurs passionnés d'horticulture, mais plus que cela, il est un laboratoire d'enseignement polyvalent pour la formation collégiale et technologique en horticulture ornementale.
Les élèves de première année se familiarisent avec le site, puis, en deuxième année, ils conçoivent leur projet avec les professeurs du programme et organisent sur papier le chantier, qu'ils réaliseront en troisième année grâce aux liens qu'ils ont tissés avec des représentants de l'industrie horticole. C'est ainsi que les parterres de l'ITA et le Jardin Daniel A. Séguin s'enrichissent année après année d'un nouveau jardin entièrement créé et réalisé par les élèves.En visitant le jardin, vous découvrirez, entre autres: l'entrée principale, la rocaille, le grand étang, le jardin Élixir, le jardin de démonstration, les «Exceptionnelles», le jardin d'oiseaux André Dion, la spirale de haies, le jardin français, le jardin Zen Asahi, le jardin du Soleil-Levant, l'éco-jardin, le jardin de couvre-sols, le jardin de plantes indigènes, le jardin Exodus et le potager. Cette année, grâce aux finissants en horticulture ornementale, la façade du jardin s'est refait une beauté; leur projet pédagogique s'intitule Les Portes du temps. Le jardin est ouvert au public sept jours sur sept, de 10h à 17h, jusqu'au dimanche 12 septembre. Adresse: 3215, rue Sicotte, à Saint-Hyacinthe. Entrées: 10 $ pour les adultes, 5 $ pour les enfants. Pour information: 450 778-0372 ou www.itasth.qc.ca/jardindas.
Membre de l'Association des grands jardins du Québec.
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De-o-ha'-ko, les «trois soeurs»
Les astucieux jardiniers mohawks et hurons-wendates, peuples semi-sédentaires puisqu'ils devaient défricher de nouvelles terres tous les 12, voire tous les 15 ans, après que celles-ci se sont appauvries, avaient donc opté pour une culture sur brûlis et butte de terre. Les hommes défrichaient, les femmes travaillaient le sol, semaient et entretenaient les cultures. Ils maîtrisaient parfaitement la culture intercalaire, dite des «trois soeurs»: maïs, haricots grimpants et courges.
Lors des récoltes, ils sélectionnaient les meilleurs sujets, en conservaient précieusement les semences afin d'améliorer les rendements. Les champs comptaient des milliers de petites buttes, chaque butte accueillant de 12 à 15 semences de maïs, quelques graines d'haricots grimpants et de courges. Minutieusement, les femmes choisissaient les meilleures semences de maïs, qui étaient préalablement gonflées dans l'eau avant d'être semées.
Lorsque les plants de maïs étaient suffisamment développés, elles semaient les haricots grimpants, qui évidemment s'agrippaient aux fortes tiges du maïs. Les légumineuses — haricots, trèfle, luzerne... — sont connues pour leur faculté d'améliorer les sols, car elles fixent l'azote de l'air. Cette fixation est due à des bactéries du genre Rhizobium leguminosarum, présentes dans les nodosités des racines du haricot. Le Rhizobium prélève dans la plante les glucides nécessaires à sa nutrition carbonée, tandis que la plante profite des substances azotées produites par la bactérie. Jolie symbiose! Un bon tuteur, de l'azote... il ne restait qu'à trouver une plante qui assurerait le maintien de la fraîcheur au sol et un contrôle sur les herbes indésirables. Ce fut la courge. C'était joliment pensé, car la courge, sensible au vent, était protégée par les maïs et, d'un point de vue diététique, ce trio constitue un régime équilibré, les haricots apportant les deux seuls acides aminés qui ne sont pas présents dans le maïs. Cette association ternaire était encore pratiquée en France en 1950, mais l'arrivée et l'usage des désherbants chimiques sur le maïs l'a fait disparaître, ou presque.
Nombre de jardiniers pratiquent encore cette approche de culture en association, en compagnonnage, puisqu'elle nécessite moins d'interventions culturales et assure un rendement satisfaisant.
Trois soeurs, ou De-o-ha'-ko, qui signifie «notre vie», «notre soutien» en langue iroquoienne. Références: jardin des Premières Nations, au jardin botanique de Montréal, et la Maison des cultures amérindiennes, 510, montée des Trente, à Mont-Saint-Hilaire: www.maisonamerindienne.com.
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Joli duo de vivaces
L'Heuchera x villosa «Caramel» Plant Patent 1656, une belle obtention de Thierry et Sandrine Delabroye, pépiniéristes en France, est plus résistante à un hiver humide que la variété plus connue «Amber Waves» Coral Bells, Plant Patent 13,348, qui lui ressemble. Les heuchères, plantes d'ombre et de mi-ombre, préférant le soleil du matin, aiment les sols un peu argileux, frais, humide sans excès, riche en humus. Elles ne supportent guère les sols secs et pauvres, même si elles acceptent une sécheresse estivale passagère.
Disponible, notamment, à la pépinière Vivaces du merle bleu (www.vivacesmerlebleu.com).
Le Kniphofia «Bressingham Sunbeam» (Kniphofia est souvent nommé Tritoma) est une vivace à floraison spectaculaire. Au bout d'une hampe florale se développe une sorte de goupillon au dégradé rouge du plus bel effet. Originaire de Madagascar et d'Afrique du Sud, il en existe de nombreuses espèces et variétés. Hélas, plante moyennement rustique, elle est réservée aux jardiniers avertis... car il est parfois nécessaire de protéger ses pieds, soit en attachant comme une momie les feuilles afin de protéger le coeur de la plante, soit en installant un voile d'hivernage ou un tipi de branches de conifères. Mais la magnificence de son goupillon floral n'en vaut-elle pas la chandelle? Disponible, entre autres, sur les sites www.jardinjasmin.com et www.jardinsmichelcorbeil.com.
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La semaine du jardinier
- Samedi 14 août - Saint-Evrard. Deux tiers de maïs et un tiers de haricots donnent un rapport glucides-protéines de 14 %, idéal pour l'alimentation humaine. Y ajouter une soupe de courge ou de potiron permet d'obtenir un équilibre quasi idéal en acides aminés: d'où l'intérêt des trois soeurs.
- Dimanche 15 août - Assomption. Aujourd'hui, à Val-David, entre 9h et 15h, prenez La Clef des champs... Pour une troisième année, les amateurs de jardins pourront se régaler les yeux en visitant cinq superbes jardins privés. Puis, après votre pique-nique, Marie Provost vous fera visiter ses jardins de plantes médicinales en terrasses de La Clef des champs. L'inscription a lieu de 9h à 10h au bureau touristique de Val-David le long de la piste linéaire du P'tit Train du Nord. Pour information et réservation: Suzanne Bougie, 819 322-3106. Coût: 15 $, au profit du journal communautaire SKI-SE-DIT.
- Lundi 16 août - Sainte-Armelle, Saint-Roch. Il est grand temps de couper les gourmands sur les arbres fruitiers. «Gourmands», ou branches vigoureuses et verticales qui éventuellement peuvent reformer des branches charpentières; dans la majorité des cas, ils sont mal placés et encombrent l'arbre. Coupez-les au ras de leur point de croissance.
- Mardi 17 août - Saint-Hyacinthe. Les gourmands ne sont pas des drageons, qui eux croissent à partir du sol et doivent être éliminés au plus prêt des racines, et ce en tout temps.
- Mercredi 18 août - Sainte-Hélène. Oui, cette année est une année exceptionnelle! Mais rappelez-vous! En 1745, à la suite d'un hiver particulièrement doux, le blé fut semé le 25 avril à Québec et récolté le 22 août! Soit trois semaines plus tôt qu'une année dite «normale». On se régalait de fraises le 22 juin! D'ailleurs, ces conditions furent semblables en 1801. Mais on ne parlait pas de réchauffement climatique en ces temps-là!
- Jeudi 19 août - Saint-Jean-Eudes. En 1528, le pape Clément VII reçut d'Amérique les premières semences de haricots grimpants. Cultivées par Piero Veleriano, celui-ci en offrit à la future reine de France, Catherine de Médicis, qui en octobre 1533 épousa Henri II. Les haricots faisaient partie de sa corbeille de mariage! Voilà donc ce grain d'Amérique dans le jardin potager du roi, à Blois. Quelques mois plus tard, Cartier, lors de son deuxième voyage, en vit des champs entiers dans Hochelaga (aujourd'hui Montréal)!
- Vendredi 20 août - Saint-Bernard. Il y a toujours eu une confusion entre la fève et le haricot. D'ailleurs, au Québec, ne dit-on pas «des petites fèves» en parlant des haricots verts (Phaseolus). Quant à la gourgane, ou fève des marais, c'est une véritable fève (Vicia faba) au goût caractéristique, probablement originaire de la Perse. Le mot «gourgane» viendrait de «Gourganiers», habitants d'un village breton gros mangeurs de fèves...
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