Le grand retour des Lauriers de la gastronomie québécoise

Catherine Lefebvre
Collaboration spéciale
Le chef et propriétaire du restaurant Mastard, Simon Mathys, est le lauréat du prix meilleur chef de l’année des Lauriers de la gastronomie québécoise.
Photo: Gala Les Lauriers Le chef et propriétaire du restaurant Mastard, Simon Mathys, est le lauréat du prix meilleur chef de l’année des Lauriers de la gastronomie québécoise.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

La 4e édition des Lauriers de la gastronomie québécoise se tenait lundi dernier à Montréal. En plus de souligner le talent des plus grands artistes et artisans culinaires de la province, c’est l’occasion de célébrer une cuisine unique.

Le meilleur restaurant du Québec est à Québec

Élu meilleur restaurant de l’année, le Battuto a remporté l’un des plus prestigieux prix de la soirée. Le trio à l’origine de cet établissement réputé de Québec — Guillaume St-Pierre, Paul Croteau et Pascal Bussières — a une mission toute simple, mais menée avec finesse : servir des plats d’inspiration italienne à base d’ingrédients locaux de grande qualité dans une ambiance conviviale. Pari réussi.

« Au départ, on voulait juste avoir des gens chez nous et les servir chaleureusement, raconte Paul Croteau, copropriétaire du Battuto. Guillaume [St-Pierre] voulait vraiment mettre la main à la pâte et être présent au restaurant qu’il avait en tête. »

Leur présence est certainement pour quelque chose dans leur réussite puisque le restaurant accumule les honneurs depuis ses débuts. En 2017, il a été nommé « meilleur nouveau restaurant » au pays par le magazine enRoute d’Air Canada. En 2019, il s’est retrouvé sur la liste des 100 meilleurs restaurants au Canada, place qu’il maintient depuis lors. À cela s’ajoute maintenant la reconnaissance des Lauriers comme meilleur restaurant de la province, rien de moins !

Un chef extraordinaire

 

Dans la catégorie tout aussi convoitée du chef de l’année, le Laurier a été remis à Simon Mathys, du restaurant Mastard à Montréal. Visiblement ému au moment de recevoir son prix — sous une pluie d’applaudissements —, le chef a été d’une humilité aussi grande que ses talents en cuisine.

« Ce prix ne revient pas qu’à moi, a-t-il dit. Sans mon équipe, je ne suis rien. Et je n’ai jamais eu une équipe aussi solide et aussi honnête que celle que j’ai en ce moment. Ils n’ont pas peur de me le dire si une de mes idées n’est pas géniale. »

Lorsqu’ils conçoivent des plats, le chef raconte qu’ils ont une tradition. « Il faut absolument que ça nous fasse danser en prenant une première bouchée », explique-t-il.

Quand on goûte aux merveilles qui sortent de cette cuisine, on convient qu’il y a certainement de quoi danser et chanter les louanges de tout le travail qui se cache derrière ces plats sublimes. Comme quoi, lorsqu’un chef rassemble tous les ingrédients d’une équipe gagnante, cela ne peut que se refléter partout dans la cuisine et la salle à manger. « Je suis enfin chez nous », a-t-il dit en soulevant fièrement son Laurier.

L’ingrédient clé : la constance

Le prix hommage, particulièrement bien mérité, a été remis à l’incontournable restaurant L’Express, installé rue Saint-Denis depuis près de 42 ans. « Quand on a ouvert L’Express, on voulait simplement un endroit où aller manger après le théâtre », raconte Pierre Villeneuve qui est l’un des cofondateurs du restaurant.

Ils se sont donc entourés de jeunes qui n’avaient pas vraiment d’expérience en restauration, mais qui avaient envie de travailler dans un restaurant de quartier, un bistrot français, avec un service plus décontracté qu’à la française. Ils ont créé une institution.

« C’était très important pour nous que tout le monde se sente à l’aise de venir manger chez nous, tant l’acteur du premier rôle que le costumier, ajoute-t-il. On voulait aussi que les gens viennent manger au bar, même si on nous disait que ça ne se faisait pas. »

Quelques codes du traditionnel bistrot français ont donc été transgressés pour donner à L’Express cette identité singulière tant appréciée de tous ses clients, d’ici ou d’ailleurs. Résultat : il s’agit sans doute de l’un des établissements les plus constants et les plus réconfortants de la métropole.

Coup de toque à tous les lauréats et finalistes des Lauriers 2022 !

Les lauréats des Lauriers 2022

Meilleur sommelier
Pier-Alexis Soulières, Le Clan, Québec


Mixologue de l’année
Claudia Doyon, Distillerie de la Chaufferie, Granby


Meilleur service
Pierre Julien, Graziella, Montréal


Prix du rayonnement de la culture culinaire
Caribou


Révélation de l’année
Dominic Labelle, Parcelles, Austin


Cheffe pâtissière de l’année

Chloé Migneault-Lecavalier, Lecavalier Petrone, Montréal


Boulangers de l’année
Seth Gabrielese et Julien Roy, Automne Boulangerie, Montréal


Prix du tourisme gastronomique
Gourmet sauvage, Mont-Blanc


Entreprise de l’année
Les Filles Fattoush, Montréal


Artisane de l’année
Chloé Gervais-Fredette, Les Chocolats de Chloé, Montréal


Événement de l’année
Cuisine, cinéma et confidences, Baie-Saint-Paul


Brasseur, vigneron ou producteur de boisson de l’année
Grégoire Bluteau, Charles Boissonneau, Enrico Bouchard et Martin Brisson, Menaud, Clermont


Le Laurier du public
Ricardo

Producteur de l'année
Christian Lefebvre et Carole Marcoux, Le Porc Beaurivage, Saint-Patrice-de-Beaurivage

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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