Québec facilite l'émergence de produits du terroir

Les récriminations ont été entendues. Avec l'entrée en vigueur cette semaine du nouveau Règlement sur les appellations réservées, Québec espère atténuer plusieurs irritants exprimés dans les campagnes et permettre du coup à un plus grand nombre de produits de terroir de faire leur apparition.
Depuis 2008, plusieurs acteurs des campagnes se plaignaient en effet du manque d'ouverture de la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants qui, après des années de discussion et de consultant, a vu le jour pour donner un cadre légal aux terroirs agroalimentaires du Québec. À ce jour, seul l'agneau de Charlevoix a pu se prévaloir de cette reconnaissance en devenant le premier produit à afficher une Indication géographique protégée (IGP).Pour le directeur du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV), Denis-Paul Bouffard, le règlement doit faciliter la reconnaissance de certaines spécificités de production qui distinguent plusieurs produits des aliments dits de masse. «On peut penser à du boeuf élevé à l'herbe ou au miel de bleuetières», dont les producteurs vont pouvoir demander une reconnaissance officielle afin de pouvoir vanter leur caractère distinctif lors de leur mise en marché, a-t-il expliqué plus tôt cette semaine au Devoir.
Les techniques de fumage, les méthodes particulières de pêche au homard, pourraient aussi se prévaloir de la chose. «En fait, désormais, c'est au milieu agricole et agroalimentaire de définir les produits du terroir qui pourraient profiter de cette reconnaissance», ajoute-t-il.
Pour Benoît Girouard, président de l'Union paysanne, cette décision est une bonne nouvelle et va certainement venir régler un problème d'accès à la reconnaissance des terroirs, a-t-il indiqué hier. «Nous demandions ces aménagements depuis plusieurs années, dit-il. Les attestations de spécificité [des méthodes de production et de transformation] étaient un élément clé pour stimuler les terroirs.»
L'adoption du nouveau règlement vise à huiler la mécanique d'approbation des produits du terroir, et ce, dans la foulée du rapport Pronovost sur l'avenir de l'agriculture au Québec. Le document, remis il y a plus d'un an au gouvernement, recommandait entre autres au gouvernement de soutenir davantage les produits du terroir et d'assurer une mise en marché cohérente et transparente de ces aliments dont le potentiel économique est jugé important.