Révolution robe

La robe n’est pas qu’un ouvrage de style, c’est aussi un traité féministe — car il n’est pas question que de vêtement, mais de l’histoire sociale et politique du statut de la femme. Une femme qui a toujours dû, et avec connotation, s’habiller. « Son apparence traduit ce qui est attendu d’elle », résume l’auteur en introduction. Référencé, fort éloquent malgré son académisme, l’ouvrage dresse un formidable portrait de l’évolution de la femme du XIVe siècle à 2017, précisément. Enfermée dans les corsets et les lacets au Moyen Âge, figée dans une beauté consacrée, la femme a gagné, avec les révolutions et les guerres, une liberté de mouvement, une indépendance miroir d’une lutte pour l’égalité. Cette histoire aura été marquée par l’arrivée de la bicyclette, par les poussées féministes intermittentes, par l’autonomie financière de femmes désormais en pantalon, revendiquant non seulement le choix, mais l’intériorité du vêtement. Avec sa riche iconographie — dont d’hilarants dessins ironiques sur la crinoline datés du XIXe siècle —, ce très beau livre non seulement synthétise, mais réfléchit de belle manière.

La robe. Une histoire culturelle, du Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui

★★★ 1/2

Georges Vigarello, Seuil, Paris, 2017, 216 pages

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