Visite guidée, en bus littéraire, dans l’univers du roman policier

Le circuit littéraire longera le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où l’auteure Chrystine Brouillet (photo) lira un extrait de son livre «Les fiancées de l’enfer», dont une scène s’y déroule. «Comment peut-on faire parler les os?» demande-t-elle.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Le circuit littéraire longera le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où l’auteure Chrystine Brouillet (photo) lira un extrait de son livre «Les fiancées de l’enfer», dont une scène s’y déroule. «Comment peut-on faire parler les os?» demande-t-elle.

Le 3 juillet 1979, Chantal Dupont, 15 ans, et Maurice Marcil, 14 ans, se promenaient sur le pont Jacques-Cartier quand ils furent assaillis par deux jeunes hommes, Gilles Pimparé et Normand Guérin. Chantal Dupont est sauvagement violée. Elle et son copain sont ensuite précipités vivants dans les eaux mouvantes du fleuve Saint-Laurent, même s’ils avaient supplié leurs agresseurs de les tuer avant de les jeter à l’eau.

Ce fait divers et ces meurtres par noyade, qui ont marqué la mémoire des Québécois, font partie de ceux qui seront évoqués dans le bus littéraire, en tournée ce dimanche en compagnie de l’auteure de romans policiers Chrystine Brouillet et du biologiste François Julien.

À bord du bus, sur le pont Jacques-Cartier, perchés au-dessus des eaux noires et glacées du fleuve, on pourra tout apprendre des affres de la mort par noyade, en plus d’entendre Chrystine Brouillet lire l’extrait d’un de ses romans qui évoque ce type de mort.

Initiative de l’Association des libraires du Québec (ALQ), en collaboration avec la Société de transport de Montréal (STM), la tournée des bus littéraires propose différents itinéraires à Montréal.

Après le parcours amoureux en compagnie de Claudia Larochelle et Benoît Roberge, voici les scènes de crime, ce dimanche, avec Chrystine Brouillet et François Julien. Survol des cent mille façons de tuer un homme.

Photo: Jean Gagnon / CC Le Château Ramezay, rue Notre-Dame à Montréal, n’est pas en reste d’histoires sulfureuses. On dit que ce château, construit en 1705 puis devenu musée, serait hanté par deux personnes, dont un gardien du nom de O’Leary et une demoiselle O’Dowd.

Le Château Ramezay, rue Notre-Dame, à quelques pas de l’hôtel de ville, n’est pas en reste d’histoires sulfureuses. On dit en effet que ce château, construit en 1705 puis devenu musée, serait hanté par deux personnes, dont un gardien du nom d’O’Leary et une demoiselle O’Dowd.

Le premier aurait veillé sur l’institution à partir de 1895, la seconde y aurait été gardienne et conservatrice durant une cinquantaine d’années, avant de mourir en 1985. Le château serait aussi par moments saisi de mystérieuses odeurs de soufre…

Il n’en faut pas plus à Chrystine Brouillet pour évoquer les incendies criminels et lire un extrait de son roman Promesses d’éternité, où un pyromane est à l’oeuvre. « Je n’ai jamais utilisé ces fantômes-là dans mes romans, mais j’ai utilisé à l’occasion des fantômes. On dit qu’au Château Ramezay, il y a parfois des odeurs de soufre. Et cette histoire nous amène au feu. »

François Julien fera alors profiter au public de sa longue expérience sur les scènes de crime pour développer sur l’aspect scientifique de la question.

« Il va nous expliquer ce qui se passe quand on arrive sur des scènes de crime et qu’il y a un feu. Comment va-t-on déterminer si l’incendie est criminel ou pas ? S’il y a un corps, qu’est-ce qui est analysé sur une scène de crime par rapport au feu ? » poursuit Chrystine Brouillet.

La prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant, rue de Lorimier, a été le théâtre de morts tragiques et violentes. C’est là, entre autres, que plusieurs patriotes ont été pendus au XIXe siècle.

Chrystine Brouillet fera bénéficier les visiteurs d’une primeur puisqu’elle lira un extrait de son roman À qui la faute, qui doit paraître début juin.

« Dans ce roman, il y a une scène de pendaison, il y a une scène de suicide. Mais ce dont je veux discuter avec François, c’est le fait qu’il y a parfois des meurtres déguisés en suicides. […]. Si le noeud n’est pas fait de la bonne façon, est-ce que les spécialistes peuvent dire que quelqu’un a plutôt été étranglé et qu’ensuite on l’a pendu ? C’est dans cet esprit qu’on va faire toute la promenade. »

L’autobus se dirigera ensuite rue Fullum, vers le laboratoire judiciaire de Montréal, où François Julien a travaillé durant de nombreuses années, dans l’ancienne prison Parthenais.

On y causera ADN, balistique, trajectoires de sang et autres détails qui font le quotidien des enquêtes policières et le croustillant des livres qui s’en inspirent.

Tous les romans de Chrystine Brouillet se déroulent à Québec. Il était donc impossible ici de décrire des lieux qui y ont réellement été évoqués. « Je fais une promenade criminelle, on va aller dans des lieux où il s’est passé des histoires et on va s’en inspirer. François Julien va nous apporter le côté technique. »

Elle lira ici un extrait portant sur l’ADN. Rue Saint-Jacques, le rappel du célèbre vol de la Brink’s sera l’occasion de discuter plus en profondeur des armes à feu.

Cette fois, c’est le nouveau livre de Pierre de Champlain, Histoire du crime organisé à Montréal de 1900 à 1980, qui fera l’objet d’une lecture. Avec François Julien, on pourra aborder la différence entre un pistolet et un revolver, ou l’importance de la position des douilles sur une scène de crime. Avis aux intéressés.

L’ancien cimetière du square Dorchester entraînera une discussion sur l’anthropologie judiciaire. « Comment peut-on faire parler les os ? » demande Chrystine Brouillet.

On longera ensuite le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où l’auteure lira un extrait de son livre Les fiancées de l’enfer, dont une scène s’y déroule.

Ce sera l’occasion d’évoquer avec François Julien différentes arnaques liées aux manifestations des défunts.


Le bus littéraire. 26 mars : Parcours « Scènes de crime » avec Chrystine Brouillet et François Julien. Pour les circuits à venir.

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