Gastronomie, spectacle de cirque et danse à bord

Le spectacle final sur le pont, celui spectaculaire du cirque et celui de Montréal tout en lumières, vue du fleuve.
Photo: Hélène Clément Le spectacle final sur le pont, celui spectaculaire du cirque et celui de Montréal tout en lumières, vue du fleuve.

Virée inédite à bord de l’AML Cavalier Maxim pour une croisière gourmande, visuelle et festive sur le fleuve, entre le Vieux-Port de Montréal et Varennes. Au menu de la soirée : bonne bouffe, spectacle de cirque et danse. Et vogue — pendant quatre heures — le navire…

Premier arrivé, premier placé dans la salle à manger. C’est ainsi à bord de l’AMLCavalier Maxime. Sauf si l’on opte pour le forfait « tapis rouge », qui assure un embarquement prioritaire et, peut-être, une table près de la baie vitrée. Génial pour voir défiler la vie sur le Saint-Laurent et ses berges.

Quatre joyeux matelots à la formation particulière accueillent sur le quai les passagers avec un sourire aussi large que ce navire, qui depuis 1972 offre des croisières et des excursions sur le fleuve. « Nous sommes les matelots artistes de cirque à bord », précise le folâtre quatuor.

La voilà donc, la nouveauté à bord du Cavalier Maxime ! La formule « Soirées urbaines » propose un menu gastronomique en trois, cinq ou six services, de la musique live, des prestations de cirque entre les services à table et sur le pont en soirée, un DJ et de la danse.

Si les matelots spécialistes du trapèze, du cerceau et des tissus — qui au long de la soirée tiennent en haleine les gourmands explorateurs — s’entraînent au Château de Cirque à Montréal, leur prestation à bord du Cavalier Maxime est signée « Productions MysterAct ». Un gage d’émotions.

Avant que le bateau largue les amarres, le croisiériste bec fin prend place à sa table. D’abord, l’apéro. Un kir royal pour ceux qui ont opté pour le tapis rouge. Ce soir, la salle panoramique n’affiche pas complet. « C’est une petite soirée », confirme Damien, notre sympathique maître de cérémonie, en nous tendant le menu. « Lorsque les trois ponts — la Salle panoramique, le Club Maxim et la Grande Verrière — fonctionnent au maximum de leur capacité, le Cavalier Maxim accueille jusqu’à 800 passagers. »

Plaisir des yeux et du palais

Photo: Hélène Clément Dos de saumon rôti, genièvre et gin Ungava, accompagné d’une queue de homard

Oooh ! le choix du plat principal ne sera pas facile ! La joue de boeuf au jus des sous-bois, suprême de volaille farci façon duxelles, glace d’érable et Kikkoman, ou la soupe de gourganes et fèves édamame à l’orge perlée, façon ragoût de Charlevoix. À moins d’opter pour le filet de porc, glace de viande au vin de Bourgogne, ou encore pour le dos de saumon rôti, genièvre et gin Ungava.

Le forfait « tapis rouge » propose aussi au menu le filet mignon de boeuf, demi-glace au romarin. Et peu importe le plat principal choisi, il sera accompagné d’une queue de homard.

Toute la nourriture à bord est préparée dans l’immense coquerie du pont inférieur. La cuisine est dirigée par le chef Santino Testani, qui concocte la plupart de ses plats avec des produits du Québec. Avant de devenir chef corporatif de Croisières AML, le chef Testani a travaillé au Château Montebello, au Café Meliès et à l’hôtel Saint-Sulpice, dans le Vieux-Montréal.

La croisière débute à 19 h au quai des Convoyeurs, à droite du Centre des sciences. Au bout de l’embarcadère s’élève le squelette d’une vieille tour de onze étages qui servait à vider les bateaux de leurs grains. Construite en 1957, la tour est protégée en tant que bâtiment patrimonial.

Au niveau d’Habitat 67 mugit une première fois la corne de brume du Cavalier Maxime. Elle rugira trois fois durant la croisière. Elle prévient d’une annonce et d’un numéro de cirque. « Nous longerons le Vieux-Port, puis le port industriel, le parc Bellerive, Pointe-aux-Trembles, Boucherville et ses îles, puis Varennes, à temps pour le coucher du soleil », fait part l’animateur.

Au niveau de Pointe-aux-Trembles, un moulin à vent attire notre attention. Nous en trouvons l’explication sur Internet. Construit entre 1719 et 1721 par les Sulpiciens, il est l’un des plus anciens du Québec. Il servait à moudre les grains, mais aussi de forteresse en cas d’attaque.

Puis, à Varennes, surgit dans toute sa splendeur la basilique Sainte-Anne, de style romano-byzantin. Construite entre 1884 et 1889, elle a remplacé l’église précédente, jugée impropre au culte pour des raisons jamais mentionnées. Elle serait riche des oeuvres de François Beaucourt, premier peintre canadien couronné à Paris, et de Guido Nincheri.

Si certaines croisières focalisent sur la présentation des principaux points d’intérêt en cours de route, la croisière « Soirées urbaines » mise avant tout sur la bonne chère et le plaisir de la fête à bord. Donc, ni anecdote ni explication des lieux ou des vieux bâtiments au fil de l’eau.

Grande finale

 

En guise de trou normand, entre bonbon de saumon fumé à l’érable, ketchup aux fruits et wakamé, rémoulade de céleri-rave, carpaccio de Pieux des viandes biologiques de Charlevoix et Virgin César et tartare de crevettes de Sept-Îles, limette et sauce sriracha, un numéro de cirque.

À Varennes, le bateau fait demi-tour, l’obscurité recouvre le fleuve. Les lumières de la raffinerie puis des bateaux chargés de conteneurs se reflètent en guirlandes orangées sur l’eau sombre. Au loin, le phare de la Place Ville-Marie balaie le ciel de Montréal. Il s’éteindra vers 1 h.

Une fois le soleil couché, une ambiance « lounge » s’installe dans la salle à dîner. Les lumières passent du mauve, au bleu, au gris. Mais c’est le temps de monter sur le pont pour le spectacle final : celui spectaculaire du cirque et celui de Montréal tout en lumières, vue du fleuve.

La promesse de réveiller la bête de la fête en nous est tenue. Tous sur la piste de danse.

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