Tour de France - 17e étape - L'Italien Savoldelli s'impose avec classe

Revel — L'Italien Paolo Savoldelli (Discovery Channel) a quitté ses habits d'équipier de luxe de Lance Armstrong pour s'imposer avec classe hier au terme de l'étape marathon du Tour de France.
Double vainqueur du Giro, Savoldelli a obtenu sa première victoire sur le Tour, après avoir avalé dans la chaleur les 239,5 kilomètres de la 17e étape entre Pau et Revel.L'Italien de 32 ans, de retour à son meilleur niveau deux ans après des blessures et des problèmes de santé qui avaient failli mettre fin à sa carrière, a devancé au sprint son compagnon d'échappée Kurt-Asle Arvesen (CSC). L'Italien est revenu sur Arvesen à environ 200 mètres de la ligne avant de le passer en poursuiteur aux 50 mètres.
Savoldelli a offert à son équipe sa troisième étape depuis le départ de la course, après le succès de Discovery Channel dans le contre-la-montre par équipes et la victoire de George Hincapie à Saint-Lary-Soulan.
«En 2003-04, je n'ai presque pas couru, j'avais eu deux mauvais accidents et je me suis presque arrêté une année», a commenté le Faucon, qui avait été presque défiguré après avoir été percuté par une moto roulant à sens inverse.
«J'ai eu aussi un mauvais virus, mais j'ai réussi à revenir. Ça a été très difficile pour moi, mais je voulais absolument démontrer que ma première victoire dans le Giro n'était pas un accident de parcours.»
Arrivé en compagnie de tous ses rivaux avec un retard de 22,28 minutes sur son équipier, Armstrong, qui devrait conquérir dimanche son septième Tour consécutif, a remporté le 79e maillot jaune de sa carrière, égalant ainsi le total de Bernard Hinault. Seul le Belge Eddy Merckx a fait mieux, avec 111 maillots jaunes à son actif.
Une fois la bonne échappée de 17 coureurs partie, dès la première heure de course, le peloton a roulé à un train de sénateur et la course des gros bras ne s'est pas animée avant la Côte de Saint-Ferréol, placée à environ huit kilomètres de l'arrivée. Les T-Mobile Jan Ullrich et Alexandre Vinokourov ont alors enclenché la vitesse supérieure, faisant éclater le groupe... mais pas Armstrong.
À l'avant de la course, Savoldelli, déterminé à faire fructifier le bon de sortie accordé par son leader, a été le premier à attaquer dans cette même côte. Une fois rejoint, il a négocié le final avec une tactique parfaite et a fait parler toute sa puissance pour coiffer Arvesen, deuxième de l'étape devant l'Australien Simon Gerrans et le Français Sébastien Hinault.
«Le Tour est la plus grande course du monde», s'est réjoui le coureur de Bergame, réputé pour ses qualités de descendeur qui l'ont beaucoup aidé à remporter son deuxième Giro au printemps. «C'est une grande satisfaction. Quand je suis monté sur le podium, l'émotion était très forte. Ça manquait dans ma carrière.»
Au classement général, Armstrong devance toujours l'Italien Ivan Basso (CSC) de 2,46 minutes et le Danois Mickael Rasmussen (Rabobank), troisième à 3,09 minutes. L'Allemand Jan Ullrich, qui mise sur le contre-la-montre de Saint-Étienne samedi pour refaire une partie de son retard et monter sur le podium, est quatrième à 5,58 minutes. L'ancien vainqueur du Tour a perdu son coéquipier Andreas Kloden, deuxième de la course l'an passé, qui a abandonné hier en début d'étape au lendemain de sa fracture du poignet droit.
Aujourd'hui, le peloton traversera l'Aveyron et le Tarn lors de la 18e étape entre Albi et Mende (189 kilomètres), où Laurent Jalabert s'était imposé il y a dix ans.