Montréal 2005 - Synchro Canada perd son appel

Avant même d'apprendre officiellement que son appel avait été rejeté par la Fédération internationale de natation (FINA), l'équipe canadienne de nage synchronisée avait déjà tourné la page hier sur la controverse survenue la veille lors du programme technique de la compétition par équipes même si cette décision est lourde de conséquences.
Rappelons les faits: d'abord classée 4e, l'équipe canadienne avait ensuite été pénalisée de deux points parce qu'une de ses nageuses avait touché le fond de la piscine pendant la routine, une violation du règlement. Cette pénalité avait relégué l'équipe au sixième rang. Une solide performance lors du programme libre plus tard dans la journée — 4e place — lui a finalement valu la cinquième position en prévision de la finale, samedi.Synchro Canada a fait appel de la décision de l'arbitre de maintenir la pénalité parce qu'on estimait que le geste n'était pas délibéré et qu'il n'a pas contribué à améliorer la performance.
«La décision de faire appel était justifiée par l'interprétation que nous faisons de l'infraction, a expliqué Nadine Landry, présidente de Synchro Canada. Nous avons une opinion et le jury d'appel est d'opinion contraire. Nous aurions certes préféré un autre dénouement, mais nous sommes conscients que notre sport est jugé et que cela comporte une partie d'appréciation subjective qui peut donner lieu à des résultats controversés.
«Nous prétendons que le mouvement ne consistait pas à une utilisation volontaire du fond de la piscine. Nous n'avons jamais contesté que nous ayons touché le fond de la piscine. Mais nous soutenons que le mouvement n'a pas servi à améliorer la performance. La FINA n'a pas la même interprétation. Elle estime que cela représente une utilisation délibérée du fond de la piscine.»
Évidemment, une pénalité de deux points est un lourd handicap lorsqu'on tente d'obtenir un podium.
«C'est effectivement une déduction majeure, a poursuivi Landry. Cela a un impact sur notre classement puisque l'écart est plus grand. Mais nous préférons mettre l'accent sur la performance à ces championnats et les notes reçues par les juges.»
Les filles de l'équipe refusaient de se laisser abattre hier par ce contretemps. «Il faut tenir compte du travail que nous avons accompli en dépit de cette erreur, a confié Marie-Pier Boudreau Gagnon, qui participe aussi à la compétition en solo. Ça fait quatre ans et plus que le Canada est classé cinquième au monde. De prouver deux fois de suite que nous sommes quatrièmes, toutes les filles sont heureuses.»
Denise Sauvé, l'une des entraîneures de l'équipe, refuse elle aussi de broyer du noir. «Pour moi, c'est du passé. Je n'y pense même pas. La vie continue et, chaque jour, nous avons une nouvelle compétition. De toute façon, nous avons prouvé lundi lors du programme libre que nous étions capables de nous remettre sur la bonne voie.»
Sans cette déduction, l'équipe canadienne occuperait la quatrième position avant la finale. La Russie, médaillée d'or de la compétition par équipes lors des trois précédentes éditions des Mondiaux, domine l'épreuve avant la finale avec 99 points, suivie par l'Espagne et le Japon, ex aequo avec 97,5 points. Les États-Unis occupent le quatrième rang avec 95,3 points et le Canada suit avec 94,5 points.