Dopage - Il faut continuer à traquer les tricheurs, selon Pound

Même si les présents championnats du monde de sports aquatiques ne sont pas à l'abri d'un potentiel scandale lié au dopage, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a louangé la Fédération internationale de natation (FINA) pour son rôle de chef de file dans la lutte contre les drogues.

«Il faudrait être naïf pour penser que tous les athlètes présents à Montréal à ces championnats sont "propres"», a déclaré Richard Pound hier lors d'une conférence de presse organisée par l'AMA en marge des mondiaux aquatiques qui se déroulent sur l'île Sainte-Hélène.

«La FINA a pris conscience très tôt du problème et a élaboré un important programme de tests antidopage inopinés. Bien entendu, le risque est toujours présent que certaines personnes ne respectent pas les règles. Mais je suis très satisfait de l'attitude, des progrès réalisés et de la coopération entre l'AMA et la FINA.»

Lui-même ancien nageur, Pound est incapable de chiffrer le nombre d'athlètes qui ont été convaincus de dopage dans les sports aquatiques ces dernières années mais il note que c'est très peu comparativement au football et au cyclisme.

Comme aux Jeux olympiques, Pound a rappelé que le rôle de l'AMA se limite à celui d'observateur à ces championnats puisque c'est la FINA qui administre les tests de dépistage pendant la compétition avec l'aide du Centre canadien pour l'éthique dans le sport.

Et Pound a rappelé que la FINA, comme d'autres fédérations internationales, se doit de protéger ses jeunes athlètes, qui sont plus vulnérables au dopage. «Arriveront-ils [les dirigeants de la FINA] à se débarrasser du dopage à 100 %? Certainement pas. Il y aura toujours des gens pour contourner les règles. Mais si des gens décident de tricher, nous serons là pour les punir», a-t-il déclaré.

Frustration

Pound s'est par ailleurs dit frustré du dénouement de l'affaire BALCO. Le fondateur du laboratoire, Victor Conte, a plaidé coupable la semaine dernière à des accusations de distribution de stéroïdes et de blanchiment d'argent après avoir conclu une entente avec la poursuite.

En conséquence, on risque de ne jamais connaître l'identité des athlètes de haut niveau qui ont profité des produits dopants de Conte. Les joueurs de baseball Barry Bonds, des Giants de San Francisco, et Jason Giambi, des Yankees de New York, ainsi que la sprinteuse Marion Jones ont témoigné devant le grand jury pendant l'enquête.

«Mon opinion personnelle, c'est que nous avons affaire à une personne qui a systématiquement essayé de détruire les fondements du sport en aidant les athlètes et leurs entraîneurs à tricher et il s'en sort avec une sentence minime qui ne correspond certainement pas à la gravité de l'offense. Lorsqu'un athlète est sanctionné pour la même infraction, il est suspendu pendant deux ans. Ce n'est pas très encourageant de voir ça.»

L'avocat montréalais s'est montré plus encouragé lorsqu'il a commenté les informations selon lesquelles la nouvelle convention collective de la LNH comprendrait une politique antidopage sévère.

Les joueurs seraient sujets à un minimum de deux tests inopinés par année. Un dépistage positif mènerait à une suspension de 20 matchs pour une première infraction et de 60 matchs lors d'une deuxième infraction. Une troisième infraction entraînerait une suspension à vie.

«Il s'agit d'un pas dans la bonne direction car la LNH était une des organisations qui avait vraiment la tête enfouie dans le sable, a mentionné Pound. Pour eux, il n'y avait pas de problème de dopage dans le hockey, les stéroïdes n'aideraient pas un joueur de hockey. C'est de la foutaise tout ça.»

Pound a d'ailleurs souligné que si les joueurs de hockey professionnel désirent participer aux Jeux olympiques, «ils devront se soumettre au même programme de contrôle que tous les autres athlètes olympiques».

Et il a dit regretter que les responsables du baseball majeur n'aient pas jugé bon de s'aligner sur les normes du Comité international olympique, ce qui a conduit à l'exclusion de ce sport du programme des Jeux.

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