C’est le temps de se faire valoir pour les recrues du Canadien

Lorsqu’il a participé à son premier camp d’entraînement avec le Canadien de Montréal il y a plus de 25 ans, Jean-François Houle n’a pas eu la chance de vivre un camp des recrues comme celui qu’il dirigera d’ici lundi. Ça ne veut pas dire qu’il ne saisit pas toute l’importance de ces prochains jours pour 27 jeunes espoirs de l’organisation du Tricolore.
« Ce que j’aime [d’un camp des recrues], c’est que c’est la première fois que les joueurs portent le chandail du Canadien. Pour eux, c’est une belle vitrine pour se faire valoir contre des joueurs de leur âge. Je pense que c’est super le “fun” », a déclaré l’entraîneur-chef du Rocket de Laval en mêlée de presse mercredi matin au Complexe sportif CN, à Brossard.
Houle ainsi que ses adjoints Martin Laperrière et Kelly Buchberger ont tour à tour paradé devant une poignée de journalistes à l’occasion de la journée inaugurale de ce camp, pendant que les joueurs se soumettaient à une série de tests physiques et d’examens médicaux.
Jeudi matin, les joueurs participeront à une brève séance d’entraînement sur glace à Brossard avant de s’envoler vers Buffalo, à 11 h.
À compter de vendredi, ils disputeront trois matchs en quatre jours contre les espoirs des Sabres de Buffalo, ceux des Bruins de Boston (samedi) et des Sénateurs d’Ottawa (lundi).
Houle, Laperrière et Buchberger seront derrière le banc lors de ces trois matchs.
Une étape importante
À l’instar de Buchberger lorsque celui-ci a effectué ses premiers pas dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton à la fin des années 80, Houle a été convié directement au camp d’entraînement principal de l’équipe de la LNH — sans étape préalable. C’était en 1997, mais il se souvient encore très bien de ce qu’il ressentait.
« J’étais nerveux. Très nerveux. Pour un jeune qui avait été repêché par le Canadien de Montréal, c’était impressionnant de voir tous ces grands joueurs », s’est rappelé Houle, tout en avouant qu’il aurait aimé vivre un tel camp.
« Ça leur permet de se mettre les pieds à l’eau un peu, de tester leur équipement, de se sentir sur la glace avec des joueurs de ton âge. Je pense que c’est une belle chose », a-t-il ajouté.
La nervosité sera assurément présente chez les jeunes espoirs du Tricolore lors des matchs auxquels ils participeront au cours des prochains jours. Pour cette raison, Houle, Laperrière et Buchberger ne s’attarderont pas à leur imposer une structure trop rigide.
« Ce n’est pas un tournoi qui est super facile au niveau mental, parce que les joueurs veulent tellement bien performer », a fait remarquer Houle.
« On veut qu’ils jouent la tête libre. On ne leur donne pas trop de structure. On pense que c’est important de les laisser jouer, de voir ce qu’ils peuvent nous donner, voir ce qu’ils peuvent faire et permettre aux dirigeants de les évaluer. C’est un moment important pour eux », a-t-il renchéri.
Houle a aussi rappelé qu’un tel camp peut offrir l’opportunité à un jeune joueur de se faire remarquer au point de progresser plus rapidement que ce que l’on aurait pu anticiper. À cet égard, il a donné l’exemple du défenseur Arber Xhekaj l’année dernière.
« Il a joué librement, il ne s’est pas inquiété de quoi que ce soit. Il est allé sur la glace et a joué au hockey. Il a donné de bonnes et dures mises en échec, effectué de bonnes passes, joué à l’intérieur de ses moyens. Il a eu un bon camp l’année dernière, ce qui lui a permis de mériter un poste avec le Canadien », a rappelé Houle.
« C’est ce à quoi sert un camp des recrues. Vous voulez laisser une bonne impression aux dirigeants qui vous regardent, et c’est un départ. C’est un élément important pour un jeune espoir d’une organisation », a-t-il ajouté.
Ce camp des recrues pourrait aussi permettre à Houle et ses adjoints d’avoir une idée plus claire des joueurs qui se grefferont au Rocket lors de la prochaine saison.
Et comme ce sera le cas avec l’équipe à Montréal, la croissance sera le thème principal chez le club-école du Tricolore en 2023-2024.
« La croissance va être très importante. On veut que tous nos jeunes joueurs ou nos joueurs vétérans soient prêts lorsqu’un appel viendra pour jouer à Montréal. On va travailler avec les instructeurs de la Ligue nationale ici à Montréal, avec le Canadien, pour être sur la même longueur d’onde, pour être sûr que tous nos joueurs sont prêts lorsqu’ils sont rappelés », a mentionné Houle.
« On va avoir une bonne équipe. On va être jeune. La progression va être importante. On y va au jour le jour. Dans la Ligue américaine, il y a tellement d’impondérables, avec les gars qui peuvent se faire rappeler. Mais je pense qu’après Noël, on veut voir une belle progression de nos jeunes joueurs », a-t-il conclu.