Djokovic retourne au sommet

Novak Djokovic a remporté la mise dimanche à Melbourne où, en gagnant son dixième Open d’Australie face à Stéfanos Tsitsipás, il a égalé le record de 22 titres du Grand Chelem de Rafael Nadal et retrouvé la place de numéro 1 mondial.
« Je dois me pincer parce que je n’arrive pas à y croire. Seule mon équipe sait ce que nous avons traversé ces quatre ou cinq dernières semaines. C’est pour ça que c’est la plus belle victoire de ma carrière ! » a déclaré Djokovic, la coupe entre les mains et vêtu d’une veste avec le nombre 22 déjà dessiné sur la poitrine.
« Quelle aventure ! J’espère que vous me pardonnerez tout ce que je vous fais subir depuis toutes ces années et, ce trophée, il est autant à vous qu’à moi », a-t-il lancé en direction de son camp.
Expulsé d’Australie l’an dernier avant le début du tournoi, Djokovic n’avait pu que constater, impuissant, le retour en force de Rafael Nadal, qui avait pris une longueur d’avance dans la course aux titres du Grand Chelem avec un 21e sacre majeur (20 pour Djokovic et Federer). Quelques mois plus tard, l’Espagnol poussait son avantage à Roland-Garros.
Vainqueur ensuite à Wimbledon, mais interdit d’entrée aux États-Unis pour l’US Open, le Serbe a donc dû attendre le Majeur australien pour revenir à hauteur de Nadal.
Ces impossibilités de jouer et l’absence de points distribués à Wimbledon lui ont fait perdre l’an dernier sa place de numéro 1.
Il l’a récupérée dimanche et va entamer lundi sa 374e semaine au sommet de la hiérarchie mondiale, nouveau record. Depuis 2021, il détient également le record du nombre de saisons terminées en numéro 1.
« Mes rêves, enfant, étaient de remporter Wimbledon et de devenir numéro 1. Les deux se sont réalisés en 2011. Je ne pouvais pas imaginer que j’en serais encore là douze ans plus tard… et pourtant, j’ai une grande imagination », a-t-il commenté.
Polémiques
Oubliée la crise politico-sanitaire de son expulsion l’an dernier, oublié le bandage à la cuisse qu’il a porté tout le tournoi, oubliée la crise diplomatique provoquée par une vidéo montrant son père en train de fêter sa victoire en quarts de finale avec des supporteurs prorusses. Djokovic est redevenu le roi de Melbourne, où aucun des sept adversaires rencontrés ne l’a menacé.
Pas même Stéfanos Tsitsipás, dont le jeu varié et la confiance affichée tout au long de la quinzaine en faisaient, sur le papier, un adversaire redoutable.
Comme les autres, le Grec a dû s’incliner devant le maître des lieux, sans parvenir à prendre une manche au Serbe qui s’est imposé 6-3, 7-6 (7/4), 7-6 (7/5).
De manches, Djokovic n’en aura finalement perdu qu’une en sept rencontres, lors du 2e tour face au Français Enzo Couacaud.
« Je ne sais pas quoi dire de ce que tu as accompli… les chiffres parlent d’eux-mêmes. J’admire ce que tu fais pour ce sport et, quand je joue contre toi, tu me fais toujours mieux jouer », lui a dit Tsitsipás en guise d’hommage.
Le Grec jouait sa seconde finale de Grand Chelem, après avoir perdu celle de Roland-Garros en 2021, déjà contre Djokovic, durant laquelle il avait mené deux manches à zéro.
Cette fois à Melbourne, Djokovic a été nettement supérieur, ne laissant jamais Tsitsipás espérer une victoire malgré les deux jeux décisifs joués.
Match en tribunes
Le match a même été plus serré en tribunes, pour ce qui est des encouragements, entre les nombreux supporteurs grecs et les encore plus nombreux supporteurs serbes, dont plusieurs centaines sans billets pour la Rod Laver Arena ont regardé le match sur un écran géant dans l’enceinte du Melbourne Park.
Une fois la victoire assurée sur une ultime faute de son adversaire, Djokovic est monté dans son box embrasser son équipe, dont son entraîneur, Goran Ivanisevic, et sa mère, Dijana, et s’y est effondré au sol en sanglots. « J’ai craqué parce que, soudain, ce poids que j’avais sur les épaules s’est dissipé », a-t-il expliqué.
« Ça a été un des tournois les plus compliqués », a-t-il ajouté en affirmant qu’il n’aurait vraisemblablement pas joué « s’il ne s’était agi d’un tournoi du Grand Chelem ».
De la même façon que Nadal est chez lui à Roland-Garros (14 titres en autant de finales), Djokovic a démontré que le Melbourne Park était son territoire (10 titres en autant de finales).
« Il est l’un des plus grands de notre sport », a souligné Tsitsipás, avant de se reprendre, sous la pression du public : « Il est le plus grand de tous ceux qui ont un jour tenu une raquette ! »
Je dois me pincer parce que je n’arrive pas à y croire Novak Djokovic »
La Biélorusse Aryna Sabalenka remporte les Internationauxde tennis d’Australie
Melbourne — Les services et d’autres coups étaient lourds. Les points défilaient rapidement — d’ailleurs, 7 des 13 premiers ont été des as. On a tout de suite vu que, dans la finale à Melbourne entre Aryna Sabalenka et Elena Rybakina, celle qui jouerait bien au service, anticiperait les retours et resterait stable dans les moments plus serrés sortirait victorieuse. Cela a été Sabalenka, une Biélorusse de 24 ans, qui a remporté son premier titre du Grand Chelem en battant la championne de Wimbledon Rybakina 4-6, 6-3, 6-4, samedi. Sabalenka a réussi 17 as parmi ses 51 coups gagnants, pour ainsi surmonter 7 doubles fautes. « Nous avons traversé beaucoup de creux l’année dernière, a dit après le match Sabalenka, qui participait à sa première grande finale. Nous avons travaillé si dur et vous [son équipe] méritez ce trophée. Ça reflète plus votre travail que le mien. » « J’espère que nous allons nous affronter souvent encore », a dit Rybakina, qui avait écarté la n° 1, Iga Swiatek, au quatrième tour.
La Presse canadienne