Le Canadien en avantage bonne humeur

Après 15 matchs, le Canadien de Montréal est dans le coup, et ce, parce qu’il lutte fièrement soir après soir.
La formation montréalaise surprend depuis le début de la campagne. Sa fiche de 8-6-1 la place au coeur de la course aux séries éliminatoires. Et s’il est encore tôt dans la saison pour s’emballer, certains facteurs expliquant les succès de l’équipe sont encourageants pour le reste du calendrier.
« Nous sommes dans tous les matchs. Nous n’avons pas eu de mauvais, mauvais match, a souligné le défenseur David Savard, lundi. Nous nous présentons chaque soir et nous nous donnons une chance de gagner le match. Le crédit revient à tout le monde. »
Lors de ses sept défaites, le Tricolore a perdu quatre fois par un but, si l’on exclut les buts de l’adversaire dans un filet désert. Il a aussi gagné trois fois quand il a accordé le premier but et deux fois quand il était en retard au pointage après deux périodes.
Les joueurs du Canadien ne baissent jamais les bras. Ils attribuent une bonne partie de cette attitude au fait qu’ils ont du plaisir à travailler ensemble.
« C’est agréable de se présenter à l’aréna et de passer du temps entre coéquipiers, a souligné Kirby Dach, auteur de quatre buts et 10 aides jusqu’ici à sa première campagne avec le Canadien. La culture ici est très bonne. Les jeunes se mêlent bien aux vétérans. C’est important. »
« Nous avons du succès parce que les joueurs sont aussi proches hors de la patinoire. Je le crois vraiment », a-t-il ajouté.
L’enthousiasme contagieux des entraîneurs contribue à créer un climat favorable à l’apprentissage. L’ambiance aux entraînements détonne avec ce qui a été observé au fil des ans, jusqu’à l’hiver dernier, quand les défaites s’accumulaient à un rythme effréné.
« Ça devenait lourd à l’aréna, a admis Savard en parlant de la campagne 2021-2022. C’est tout le contraire cette saison. Après une défaite ou une victoire, nous allons sur la glace pour travailler, avoir du plaisir et nous améliorer. » « Tout le monde arrive à l’aréna et a le goût d’être là », a poursuivi le Québécois.
Ce contexte positif a permis à Dach de s’épanouir, particulièrement depuis qu’il a été jumelé à Cole Caufield et Nick Suzuki. En sept parties à leurs côtés, il a récolté 11 de ses 14 points cette saison.
Il a aussi permis aux nombreux jeunes défenseurs de prendre leurs aises et de s’établir comme des rouages importants de l’équipe.
« Il va y avoir des moments plus difficiles, mais nous voulions créer un environnement dans lequel ils pouvaient grandir, a affirmé l’entraîneur-chef Martin St-Louis. La LNH est une ligue relevée. Ça peut devenir lourd. Notre approche est de leur dire que c’est correct de faire des erreurs et de continuer de travailler. »
« Nous voulons une ambiance familiale dans laquelle ils se sentent appuyés. Nous voulons des joueurs vers qui ils peuvent se tourner sur la glace et hors de la patinoire. C’est ce que nous avons, et c’est important dans un contexte où nous comptons sur beaucoup de jeunes joueurs », a renchéri l’ex-joueur étoile du Lightning de Tampa Bay.
Allen est honoré
D’autre part, le Canadien a annoncé que le gardien Jake Allen était le lauréat du trophée Jean-Béliveau pour la saison 2021-2022. Ce trophée est remis annuellement depuis 2003 à un joueur du Tricolore pour son implication dans la communauté et pour son dévouement à réduire les barrières à la participation sportive.
Le trophée est assorti d’un don de 25 000 $ remis par la Fondation des Canadiens pour l’enfance à un organisme au choix du joueur honoré. Allen a choisi de remettre ce montant à la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais afin de soutenir ses initiatives visant à prévenir et réduire l’intimidation, la discrimination et la violence en milieu scolaire.
Par ailleurs, les attaquants Joel Armia et Jonathan Drouin ont profité d’une journée de traitements lors du retour du Canadien à l’entraînement, lundi matin.
Armia et Drouin n’ont donc pas accompagné leurs coéquipiers sur la glace.
Les deux ont participé à la victoire de 5-4 en prolongation du Canadien samedi soir face aux Penguins de Pittsburgh. Drouin en a profité pour amasser une aide.
St-Louis s’est contenté de dire que leur disponibilité pour le prochain match face aux Devils du New Jersey serait réévaluée mardi.
Slafkovsky ne changera pas son style de jeu
Brossard — Juraj Slafkovsky a deux raisons d’avoir des remords pour sa mise en échec dangereuse à l’endroit de Matt Luff mardi dernier face aux Red Wings de Detroit.
D’abord, l’attaquant recrue du Canadien de Montréal a été suspendu pour deux matchs pour son geste, qui a envoyé Luff en convalescence pour une période de 10 à 12 semaines. Ensuite, cette suspension l’a empêché de jouer devant sa famille, qui était de passage à Montréal ce week-end.
« Ma mère a pu rester. J’espère pouvoir jouer demain [mardi] », a souligné Slafkovsky après l’entraînement du Canadien, lundi.
Le tour de Slafkovsky pourrait dépendre de la disponibilité des attaquants Joel Armia et Jonathan Drouin. Les deux ont raté l’entraînement, lundi, bénéficiant plutôt d’une journée de traitements. L’entraîneur-chef Martin St-Louis s’est contenté de dire que leur disponibilité pour le prochain match face aux Devils du New Jersey serait réévaluée mardi.
Slafkovsky, lui, espère pouvoir réintégrer la formation. Malgré un temps de jeu limité, il avait marqué ses trois premiers buts dans la LNH lors des cinq matchs qui ont précédé celui face aux Red Wings.
Le premier choix au dernier repêchage a souligné avoir profité du temps à l’écart pour travailler sur certains aspects de son jeu.
« J’ai pu permettre à mon corps de récupérer un peu, tout en travaillant sur certaines choses, a dit le Slovaque âgé de 18 ans. Évidemment, vous voulez toujours jouer, mais quand vous n’avez pas d’autre option, vous devez tirer avantage du temps qui vous est offert. »
Une chose est certaine, Slafkovsky n’a pas l’intention de changer son jeu, même si sa première suspension est survenue lors de son 10e match seulement dans la LNH.
« Oui, je veux continuer de terminer chaque mise en échec lors de chaque présence sur la glace. C’est un élément qui va nous aider à gagner », a-t-il souligné.
Questionné sur la mise en échec par-derrière qu’il a portée à l’endroit de Luff, Slafkovsky a noté la différence de gabarit entre l’attaquant ontarien et lui.
« Je n’avais pas beaucoup de vitesse sur le jeu. Ce n’est pas évident quand vous êtes plus lourd de 50 livres que l’autre joueur. Je n’ai même pas essayé de le frapper avec puissance. »
Selon les données de la LNH, Luff mesure 6 pieds 2 pouces et pèse 192 livres, tandis que Slafkovsky est listé à 6 pieds 3 pouces et 238 livres.
De son côté, l’entraîneur-chef Martin St-Louis a affirmé qu’il ne croyait pas avoir besoin de faire la leçon à son poulain avant de le renvoyer dans la mêlée.
« Je vais le laisser jouer, a-t-il dit. Il faut qu’il s’adapte un peu. Si je pense qu’il faut lui parler, je vais lui parler. Mais nous franchirons le pont quand nous serons à la rivière. »
Même s’il a tenté d’amenuiser l’importance de sa charge, Slafkovsky a néanmoins souligné qu’il avait envoyé un message texte à Luff pour s’excuser.
« Il m’a répondu en me remerciant d’avoir pris le temps de le joindre. Je pense que c’était la moindre des choses après l’incident », a conclu Slafkovsky.
La Presse canadienne