Marie-Philip Poulin confiante pour le Championnat du monde

La capitaine de l’équipe féminine canadienne de hockey, Marie-Philip Poulin, est la seule joueuse au monde, autant chez les hommes que chez les femmes, à avoir marqué un but lors de quatre finales olympiques consécutives. La Beauceronne de 31 ans a consolidé sa réputation de buteuse en or en marquant deux fois, dont le but gagnant, lors de la finale des Jeux de Pékin en février dernier, dans une victoire du Canada 3-2 contre les États-Unis. Elle mènera la délégation canadienne au Championnat du monde qui sera lancé jeudi à Herning et à Frederikshavn, au Danemark. Entrevue à l’aube du Mondial.
Les JO ont eu lieu il y a six mois. Il s’agit du troisième championnat majeur en un an. Vous avez subi quelques blessures au genou au cours de votre carrière et avez participé à plusieurs rencontres internationales. Qu’est-ce qui vous a motivée à participer à ce tournoi au lieu de profiter d’un peu de repos ?
L’équipe. Les deux dernières années ont été si spéciales. Nous avons cette culture au sein de Hockey Canada qui se transpose à l’équipe féminine, et c’est vraiment bien. C’est donc difficile pour moi de m’éloigner de cette équipe. Nous avons connu beaucoup de succès au cours de la dernière année, mais nous ne
tenons rien pour acquis. Nous retirons tellement de fierté de porter l’uniforme canadien. C’est un honneur chaque fois et c’est amusant. Mais ça a été un court été, je ne vais pas vous mentir.
Qu’est-ce que ça représenterait de mener le Canada à un troisième titre majeur en un an comme capitaine ?
Je n’ai pas pensé aussi loin, mais le groupe que nous avons est spécial. Il y a beaucoup de talent au sein de la relève également et, bien évidemment, ce serait un honneur. Remporter ces deux tournois majeurs en un an a été très bon pour notre confiance. Mais c’est maintenant du passé, et nous regardons vers l’avenir.
Quelles sont vos fonctions avec le Canadien de Montréal, et comment les jumelez-vous à votre carrière sur la glace ?
Ils [les dirigeants de la formation] savaient, quand je me suis assise avec eux, que ma priorité était toujours de jouer. Il s’agit donc d’un rôle à temps partiel au sein de l’équipe de développement des joueurs. Avec le camp des recrues, en juillet, j’ai été en mesure de m’impliquer pendant trois jours et de voir ce qui s’y passait. C’était vraiment intéressant pour la joueuse que je suis. Vous voyez le sport d’une façon différente quand vous faites partie du personnel d’entraîneurs. J’ai tenté de voir ce qu’il y avait à apprendre pour les joueurs afin de pouvoir l’appliquer à mon jeu. J’ai hâte de pouvoir m’investir davantage dans ce rôle.
Plusieurs rapports indiquent qu’une ligue impliquant l’Association des hockeyeuses professionnelles (PWHPA) verrait le jour, appuyée par Billie Jean King Enterprises et le Mark Walter Group. À quel point êtes-vous près d’avoir la ligue féminine professionnelle que vous souhaitez ?
Ça s’en vient. Je crois que nous avons maintenant un investisseur, mais le processus est plus lent que nous le pensions. Nous voulons tous une ligue dès demain, nous le savons tous. Je pense que nous avons les bonnes personnes en place. Nous leur faisons confiance. Nous avons cette association depuis plusieurs années maintenant, et nous allons continuer d’espérer et de croire en ceux qui travaillent en coulisses afin que ça arrive bientôt.
Pendant combien de temps encore souhaitez-vous jouer pour l’équipe nationale ?
Aussi longtemps que je pourrai suivre les jeunes. Elles ont beaucoup de talent. J’aime encore cela. Quand je n’aurai plus le sourire, quand je n’aurai plus de plaisir à me rendre à l’aréna, je saurai que c’est terminé. Mais ce n’est pas le cas.