Le musée Jackie Robinson ouvre enfin à New York

Rêve de longue date et sur la planche à dessin depuis plus longtemps que la carrière de l’homme qu’il honore, le musée Jackie Robinson a ouvert ses portes mardi, à Manhattan, avec un gala auquel participaient l’épouse du joueur de baseball qui a brisé la barrière raciale et deux de ses enfants.
Rachel Robinson, qui a eu 100 ans le 19 juillet, a suivi la célébration en plein air d’une demi-heure dans un fauteuil roulant par une chaleur de 27 °C, puis a coupé un ruban pour conclure un projet lancé en 2008.
Sa fille de 72 ans, Sharon, a également assisté à l’événement dans un fauteuil roulant, et son fils de 70 ans, David, s’est adressé à la foule d’environ 200 personnes assises sur des chaises pliantes disposées dans une section fermée de la Varick Street, la grande artère de New York où se trouve le musée de 19 380 pieds carrés.
« Les problèmes du baseball, les problèmes auxquels Jackie Robinson a fait face en 1947, ils sont toujours là, a révélé David Robinson. L’égalité des chances est toujours complexe. »
Rachel Robinson avait annoncé la construction du musée le 15 avril 2008, date du 61e anniversaire de la journée où Jackie a brisé la barrière raciale du Baseball majeur avec les Dodgers de Brooklyn au Ebbets Field.
Une influence au-delà du baseball
Robinson est devenu la recrue de l’année dans la Ligue nationale, le champion frappeur de la Ligue nationale en 1949 et joueur par excellence, il a été sélectionné pour le match des étoiles à sept reprises et a gagné la Série mondiale en 1955. Il a obtenu une moyenne de 0,313, 141 circuits et 200 buts volés en 11 saisons et a été élu au Temple de la renommée en 1962.
Robinson, décédé en 1972, a eu une influence au-delà du baseball, galvanisant une partie importante de l’opinion publique américaine et stimulant le mouvement des droits civiques.
« Il n’y a nulle part sur la planète où le rêve est attaché à notre nom — ou au nom de notre pays, a déclaré le maire de New York, Eric Adams. Il n’y a pas de rêve allemand. Il n’y a pas de rêve français. Il n’y a pas de rêve polonais. Mais il y a un rêve américain. Et cet homme et cette femme ont pris ce rêve et ont forcé l’Amérique et le baseball à dire que ce rêve n’était pas qu’un morceau de papier […]. Nous sommes plus grands grâce au no 42 et parce qu’il avait une femme incroyable qui a compris ce rêve et cette vision. »
Un dîner de gala a eu lieu lundi soir, en avant-première de l’inauguration du musée, qui contient 350 éléments, dont de l’équipement et des objets tels que le contrat des ligues mineures de Robinson avec les Royaux de Montréal pour la saison 1946, d’un montant de 600 $US par mois, et son contrat de recrue de 1947, pour un salaire de 5000 $US. Le musée présente également une collection de 40 000 images et 450 heures de séquences vidéo.
Un groupe de 15 musiciens a joué lors de la cérémonie, en présence de l’ancien lanceur C.C. Sabathia, de l’ancien président de la Ligue nationale Len Coleman, de l’ancien propriétaire des Mets Fred Wilpon ainsi que du directeur de l’Association des joueurs, Tony Clark, et du président du Temple de la renommée, Josh Rawitch. « Sans lui, je ne serais pas là, a mentionné Sabathia. Je n’aurais pas pu réaliser mon rêve de jouer dans le Baseball majeur. »
Le directeur général des Yankees, Brian Cashman, le réalisateur Spike Lee (portant une casquette des Dodgers de Brooklyn) et l’ancienne vedette du tennis Billie Jean King étaient également présents.
« Il semble que nous soyons plus divisés que jamais, a souligné King. Des personnes comme Jackie Robinson sont d’excellents rappels chaque matin, chaque soir que nous devons faire la bonne chose chaque jour. »
Selon les projections initiales, le musée devait ouvrir en 2010 et coûter 25 millions de dollars. La récession a provoqué un retard.
La première pelletée de terre a finalement eu lieu le 27 avril 2017, lorsque la Fondation Jackie Robinson a annoncé qu’elle avait récolté 23,5 millions sur les 42 millions prévus et que le musée devait ouvrir en 2019. La pandémie a causé d’autres retards, et le total recueilli est passé à 38 millions, dont 2,6 millions versés par la Ville de New York.
Les billets coûteront 18 $ pour les adultes et 15 $ pour les étudiants, les personnes âgées et les enfants lorsque le musée ouvrira au public, le 5 septembre. Le deuxième étage comprend un centre d’éducation, qui fait partie d’un plan imaginé par Rachel Robinson.