Hockey Canada dévoile son nouveau plan d’action

Le plan d’action s’articule autour de six domaines clés: obligations redditionnelles, gouvernance, vérifications indépendantes sur la sécurité dans le sport, ainsi que normes, sensibilisation et formation.
Photo: Nathan Denette La Presse canadienne Le plan d’action s’articule autour de six domaines clés: obligations redditionnelles, gouvernance, vérifications indépendantes sur la sécurité dans le sport, ainsi que normes, sensibilisation et formation.

Critiqué de toutes parts depuis plusieurs semaines, Hockey Canada a dévoilé lundi son plan d’action pour lutter contre les problèmes systémiques du sport, à la veille d’une deuxième série d’audiences parlementaires sur la gestion par l’organisme d’une agression sexuelle présumée en 2018.

Ce dévoilement intervient aussi trois jours après qu’une deuxième allégation de viol collectif, impliquant cette fois l’équipe junior de 2003, a fait surface.

« Ce plan marque une avancée importante : Hockey Canada s’attaquera aux comportements toxiques — sur la glace et ailleurs — qui vont à l’encontre de ce que la population canadienne attend du hockey et luttera contre la culture du silence qui sévit dans certaines sphères du hockey », peut-on lire dans le communiqué de presse.

« Nous reconnaissons qu’il est urgent de nous attaquer aux comportements qui font en sorte que la population canadienne remette en question, avec raison, certains aspects de notre sport », a commenté le président et chef de la direction de Hockey Canada, Scott Smith.

Le plan d’action s’articule autour de six domaines clés : obligations redditionnelles, gouvernance, vérifications indépendantes sur la sécurité dans le sport, ainsi que normes, sensibilisation et formation. Il comprend notamment la mise en oeuvre d’un système de suivi et de signalement des cas de maltraitance, de mauvais traitements ou de harcèlement. Hockey Canada s’engage à publier les résultats dans un rapport chaque année.

La fédération nationale indique également qu’elle adoptera la version 6.0 du Code de conduite universel du Centre de règlement des différends sportifs du Canada, publiée le 31 mai 2022, pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport. Il est question ici du document de base qui établit les règles harmonisées que doivent adopter les organismes de sport qui reçoivent du financement du Gouvernement du Canada pour faire progresser une culture sportive respectueuse.

Plus encore, elle s’engage officiellement à obtenir le statut de signataire du Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport (BCIS). « Hockey Canada reconnaît l’importance d’un organisme indépendant spécialisé ayant la capacité d’être un protecteur des programmes de sécurité dans le sport — au hockey comme dans d’autres sports », lit-on à la page 7 du plan.

La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a d’ailleurs réitéré il y a plus d’une semaine que le gouvernement fédéral ne recommencerait pas à financer Hockey Canada tant que l’organisme n’adhérera pas au BCIS.

Des comptes à rendre

Le plan dévoilé lundi midi tient compte de l’amélioration de la formation pour les joueurs, les entraîneurs, les employés et les bénévoles « de façon à offrir un volet élargi sur la masculinité, le consentement et les comportements toxiques et à faire la promotion au hockey d’une culture favorisant la prise de parole ». Ces programmes de formation feront l’objet d’une révision exhaustive par un spécialiste indépendant.

Hockey Canada adoptera aussi une disposition selon laquelle « une violation du code de conduite ou un refus de coopérer à une enquête peut se traduire par la perte permanente du privilège de participer aux programmes de Hockey Canada ».

L’organisme promet d’être transparent et de rendre des comptes quant à la réalisation de ses engagements. En ce sens, le conseil d’administration travaille à former un comité spécial d’experts indépendants pour surveiller son déploiement et en guider la mise en oeuvre du plan. Le comité sera nommé d’ici le 15 septembre prochain.

Ces engagements s’ajoutent à ceux annoncés le 14 juillet dans une lettre ouverte à la population canadienne, y compris la réouverture d’une enquête indépendante concernant les allégations d’agression sexuelle impliquant des membres de l’équipe nationale junior 2018.

Rappelons que Hockey Canada avait réglé à l’amiable une poursuite intentée par une femme qui allègue avoir été victime d’un viol alors qu’elle était intoxiquée. L’événement impliquerait huit joueurs dont l’identité n’a pas été révélée, parmi lesquels des membres de l’équipe nationale junior de 2018.

Le Comité permanent du patrimoine canadien se réunira mardi et mercredi pour entendre de nouveaux témoignages. Scott Smith et le chef de la direction sortant, Tom Renney, doivent comparaître mercredi, de même que Dan MacKenzie, président de la Ligue canadienne de hockey, ainsi que les commissaires des trois ligues juniors majeures au pays — la Ligue de hockey junior majeur du Québec, la Ligue de l’Ontario et de l’Ouest. L’ancien vice-président des assurances et de la gestion des risques à Hockey Canada, Glen McCurdie, a également reçu une citation à comparaître.

À voir en vidéo