López remporte la 17e étape du Tour de France

En remportant l’étape la plus exigeante du Tour de France, Miguel Ángel López s’est aussi emparé du troisième rang cumulatif.
Photo: Benoit Tessier Agence France-Presse En remportant l’étape la plus exigeante du Tour de France, Miguel Ángel López s’est aussi emparé du troisième rang cumulatif.

Le Colombien Miguel Ángel López a remporté l’étape la plus exigeante du Tour de France, mercredi, tandis que le détenteur du maillot jaune de meneur au classement général, Primož Roglič, ajoutait quelques secondes déterminantes à son avance devant son principal adversaire, Tadej Pogačar.

Roglič a fini en deuxième place de la 17e étape à 15 secondes de López, tandis que Pogačar a terminé troisième, à 30 secondes.

Après l’étape, López a expliqué pourquoi l’altitude ne l’avait pas affecté. « À 2000 m d’altitude, je me sentais comme à la maison. J’ai profité des circonstances, a-t-il confié. C’est merveilleux. L’équipe a fait du très bon boulot tout au long de l’étape… Nous sommes ambitieux et nous n’avons jamais perdu espoir, car nous luttons jour après jour. Cette victoire d’étape est sublime. »

Le Québécois Hugo Houle, le coéquipier de López chez Astana, a abouti en 55e place, à 25 : 17. Le cycliste de Sainte-Perpétue est maintenant 47e au classement cumulatif.

La montée finale de cette étape de 170 km vers la station alpine de Méribel a culminé à 2304 m — l’altitude la plus élevée au Tour de France de 2020 — au col de Loze, sur une distance de 21,5 km qui affichait par moments une pente de 24 degrés.

« Je me sentais très bien lors de la montée, mais les quatre ou cinq derniers kilomètres n’ont rien de comparable. Je suis heureux que cette étape soit terminée, a convenu Roglič, qui a salué le travail de son coéquipier américain Sepp Kuss afin de lui faciliter la tâche pendant cette ascension périlleuse. Dans de telles conditions, chaque mètre compte. Son aide a été très précieuse. »

López a lancé son attaque au moment idéal alors qu’il ne restait que 3 km à franchir, tandis que Roglič accélérait pour s’éloigner de Pogačar. Ce dernier a comblé une partie de l’écart, mais pourrait bien devoir oublier la conquête du titre de la Grande Boucle cette année.

« J’ai perdu quelques secondes. C’était très abrupt. J’ai fait de mon mieux, mais j’ai perdu un peu de temps derrière López et Roglič, mais ce n’est pas terminé, a martelé Pogačar. Il reste une autre étape très difficile [jeudi]. Ce sera une autre belle bagarre. »

Roglič dispose d’un coussin de 57 secondes devant Pogačar, avec quatre étapes à négocier. López a dépassé Rigoberto Urán au troisième rang au classement cumulatif, à 1 h 26 de Roglič. Urán a glissé au sixième rang.

« Le travail n’est pas terminé. Suis-je satisfait de l’écart devant Pogačar ? Et bien… Ce n’est jamais assez. Quand tu as quelque chose, tu en veux toujours plus, a-t-il expliqué. J’ai vu tellement de drapeaux de la Slovénie ces derniers jours en bordure de route, tout au long de chacune des étapes. Ça te donne toujours un peu plus d’énergie, car c’est une sensation unique en son genre. J’espère qu’ils sont fiers de nous en Slovénie. »

Les cyclistes s’attaqueront jeudi à une autre étape corsée, en altitude.

Au fil d’arrivée

Tandis que les coureurs grimpaient la section la plus à pic du col de Loze, pavé depuis l’an dernier seulement, Pogačar a accéléré le rythme avec environ 4 km à faire, suivi de Roglič, tandis qu’Urán était largué.

López a ensuite poursuivi Richard Carapaz, l’un des cinq cyclistes s’étant détachés et le dernier à être rattrapé, à 3 km du fil. Avec López en avant, Roglič s’est concentré sur Pogačar, qui a su limiter les dégâts en fin de parcours.

Le président français, Emmanuel Macron, était sur place pour applaudir López quand il a franchi le fil d’arrivée après quatre heures, 49 minutes et huit secondes (4 h 49 min 8 s) d’efforts sur ce parcours comportant deux cols hors catégorie.

Les autres coureurs composant l’échappée initiale étaient Julian Alaphilippe, Dan Martin, Gorka Izagirre et Lennard Kämna, vainqueur de l’étape de mardi. Ils ont augmenté le rythme une fois passé le château de Miolans, une forteresse perchée sur une colline, que les comtes de Savoy ont transformé en prison, d’où le marquis de Sade s’est échappé à la fin du XVIIIe siècle.

Quand ils ont atteint le bas du col de la Madeleine, ils avaient environ six minutes d’avance sur le peloton du maillot jaune. Quand ils ont atteint le sommet, à 2000 m d’altitude, après une montée de 17,1 km, leur avance n’était plus que de 1 h 15.

Sam Bennett a conservé le maillot vert de meilleur sprinter, mais Benoît Cosnefroy a perdu celui à pois de meilleur grimpeur aux mains de Pogačar.

Champion en titre, Egan Bernal s’est retiré avant l’épreuve de mercredi. Le Colombien a éprouvé des ennuis depuis vendredi, dans les montagnes du Jura, où il a perdu plus de sept minutes sur les meneurs.

La 18e tape liera Méribel à La Roche-sur-Foron sur 175 km, un parcours ponctué d’un col de catégorie 1, suivi d’un autre dans le col d’Aravis, avant un hors catégorie dans le plateau des Glières.

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