Le Québec sous le charme du basketball

Les Raptors de Toronto, champions en titre de la NBA, ont nourri et cultivé leur statut de club chéri d’un océan à l’autre en organisant notamment une partie de leur camp d’entraînement à Québec au début du mois. Il s’agit d’une vitrine de plus pour le basketball, dont la popularité est montée en flèche au Québec ces dernières années.
La fédération provinciale, Basketball Québec, a pu le constater de façon bien évidente. De 2013-2014 à 2018-2019, le nombre de participants (athlètes, entraîneurs et officiels) est passé d’environ 38 000 à environ 52 000 personnes.
« C’est une hausse très appréciable, mentionne Daniel Grimard, le directeur général de Basketball Québec. La croissance vient surtout des 9 à 17 ans. Aux niveaux collégial et universitaire, c’est assez stable. Il y a une grande demande pour des entraîneurs et, de notre côté, il faudra assumer cette croissance-là. »
« La hausse n’est pas que dans les grands centres, poursuit Grimard. Dans le Centre-du-Québec, le Saguenay, l’Abitibi ou ailleurs, on le voit. C’est vraiment à l’échelle de la province. »
Il y a l’aspect abordable : « Acheter un ballon [de basket], ce n’est pas comme acheter un bâton [de hockey] », dit Grimard, qui inclut aussi, comme autres raisons de l’engouement, les succès des Raptors et les récentes vagues d’immigration. « Les gens arrivent de pays où il y a une culture de basket, et ils veulent continuer leur cheminement. »
Mais la ferveur n’est pas limitée à cette filière, ajoute-t-il. « Nous avons de plus en plus de passionnés de basket au Québec, pas seulement ceux venant de l’immigration. Des personnes qui ont grandi avec le hockey, le baseball et le soccer. »
Engouement dans les écoles
Les Raptors ont pris du coffre depuis au moins quatre ans, culminant avec leur premier championnat en juin.
« C’est sûr que ç’a aidé à rehausser la popularité du basket, dit Alexandre Dufresne, directeur des services aux élèves et des sports au Collège Jean-Eudes, à Montréal. Ça se remarque dans les discussions d’élèves, dans les corridors. »
Son institution offre des concentrations en basket. Il y a 10 ans, il y avait 27 concentrations ou Sport-études de basketball, dans les écoles secondaires du Québec. Il y en a maintenant 48.
La hausse n’est pas que dans les grands centres. Dans le Centre-du-Québec, le Saguenay, l’Abitibi ou ailleurs, on le voit.
Et les bienfaits vont au-delà du terrain. « Pratiquer un sport qu’on aime a un effet sur la motivation et les résultats scolaires », fait valoir Nadia Caron, directrice de l’école Gérard-Filion à Longueuil, qui offre une concentration et du Sport-études. « Le jeune va mieux s’organiser et faire plus d’efforts au niveau académique. »
Au Collège Jean-Eudes, tous les deux ans, les jeunes ont l’occasion de faire un voyage dans la région de Boston où ils assistent à un match des Celtics et à un entraînement d’un club universitaire, entre autres. « Les jeunes voient que ce sont de grosses organisations avec trois ou quatre adjoints à l’entraîneur, un préposé juste pour les ballons, un autre juste pour les gourdes d’eau, etc., confie Maripier Malo, la responsable du programme de basketball. Ça les impressionne. »
En septembre, la Ville de Montréal a annoncé la construction ou la rénovation de terrains de basket dans 10 parcs.