Athlétisme: le Canada veut faire meilleure figure à Doha

L’Ontarien Andre De Grasse lors de sa victoire au 100 mètres chez les hommes à l’occasion d’une compétition à Stockholm en 2017, l’année des derniers Championnats du monde d’athlétisme à Londres.
Photo: Jonathan Nackstrand Agence France-Presse L’Ontarien Andre De Grasse lors de sa victoire au 100 mètres chez les hommes à l’occasion d’une compétition à Stockholm en 2017, l’année des derniers Championnats du monde d’athlétisme à Londres.

La première expérience de Glenroy Gilbert en tant qu’entraîneur-chef de l’équipe du Canada aux Championnats du monde d’athlétisme est une expérience à oublier. La délégation canadienne est arrivée à Londres en 2017 avec de grandes attentes, mais des maladies et des blessures ont fait en sorte qu’elle est rentrée sans la moindre médaille.

Andre De Grasse et Derek Drouin, les étoiles de l’équipe, ont déclaré forfait à la dernière minute à cause de blessures. Un virulent virus de Norwalk s’est répandu dans l’hôtel de l’équipe, laissant le décathlète Damian Warner et d’autres compétiteurs trop faibles pour livrer bataille au meilleur de leurs capacités.

« C’est incroyable à quel point les choses ont tourné à Londres, avec tous les malaises et les malheurs qui ont frappé nos athlètes, a déclaré Gilbert. Je n’avais jamais vécu quelque chose de semblable, à titre d’entraîneur ou d’athlète. »

Cette édition des Championnats du monde d’athlétisme aura finalement été un accident de parcours pour une nation qui a récolté huit médailles lors du rendez-vous international de 2015, une récolte historique, et six médailles aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

En 2019 à Doha, au Qatar, où commenceront les Championnats vendredi, le Canada enverra 52 athlètes. Et si Gilbert, blagueur, a affirmé qu’il « aimerait certainement gagner plus de médailles qu’à Londres », il reste qu’il se trouve à la tête d’une délégation forte et diversifiée qui se présente dans la foulée d’une saison estivale excitante.

« Nous pourrions voir un certain nombre d’athlètes sur le podium, ou tour proche », estime Gilbert, médaillé d’or des Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996, au relais 4 x 100 mètres.

Des athlètes prometteurs

 

Le Canada compte 11 athlètes classés parmi les meilleurs au monde. Parmi ceux à surveiller : Warner, numéro deux au décathlon ; De Grasse qui, enfin, est en santé après deux saisons perturbées par les blessures (3e au 200 mètres, et 9e au 100 mètres) ; Aaron Brown (4e au 200 mètres) ; Brandon McBride (4e au 800 mètres) ; Gabriela DeBues-Stafford, qui a réécrit le livre des records canadiens cette saison (4e au 1500 mètres) ; Alysha Newman (3e au saut à la perche) ; Brittany Crew (6e au lancer du poids).

C’est incroyable à quel point les choses ont tourné à Londres, avec tous les malaises et les malheurs qui ont frappé nos athlètes

« Vous pouvez vraiment voir [cette diversité], a déclaré Gilbert, depuis le camp d’entraînement du Canada à Barcelone. J’aime le fait que nous comptions des athlètes répartis dans autant de disciplines. Et même le [jeune] âge des athlètes qui sont dans le système en ce moment représente un élément important. Ça démontre de la profondeur. »

Il y aura cependant deux absences notoires, celles de Drouin et de Melissa Bishop, médaillée d’argent du 800 mètres aux Championnats du monde de 2015, qui sont tous deux blessés.

Les yeux rivés sur Tokyo

 

Par ailleurs, à moins d’un an des Jeux de 2020 à Tokyo, les Championnats du monde représentent aussi un bel outil de mesure, note Gilbert. « Je crois que c’est très important [de bien performer à Doha], d’établir la tendance pour Tokyo la saison prochaine. Ça n’arrive pas toujours, mais souvent ce que vous voyez aux Championnats du monde l’année précédente se concrétise, en quelque sorte, lorsque vous arrivez aux Olympiques l’année suivante. Il s’agit donc de Championnats du monde de grande importance pour tout le monde. »

Par ailleurs, l’édition de 2019 apportera un défi unique à cause des températures à la hausse dans la ville située en bordure du golfe Persique. Pour éviter les chaleurs suffocantes de l’été — le mercure dépasse largement les 40 degrés Celsius —, les Championnats ont lieu beaucoup plus tard en saison. Dans une année normale, les athlètes se trouveraient en période de récupération en ce moment, ou auraient amorcé leur entraînement en vue de la prochaine saison.

« Il s’agit d’un championnat tardif et un revirement rapide pour Tokyo, mais c’est un défi auquel tout le monde fera face. Nous ne sommes pas un cas unique, à cet égard », a fait remarquer Gilbert. « Doha est un environnement inconnu pour beaucoup de gens, et ça ne sera donc pas un défi seulement pour nous. Ce sera un défi pour tous ceux qui seront là », a-t-il enchaîné.

En outre, les athlètes qui prendront part aux épreuves à l’intérieur du stade international Khalifa pourront profiter d’un système d’air conditionné ultramoderne. « Nous avons fait une vérification du stade [l’an dernier], et vous passez de 50 degrés [à l’extérieur] à 24 degrés dans le stade, a confié Gilbert. Donc, c’est très radical, mais je pense que ça devrait aider les athlètes à accomplir les performances sur demande que nous attendons. »

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