Basketball: Chris Boucher rentre au bercail

Chris Boucher, originaire de l’île de Sainte-Lucie, était de passage à Montréal-Nord pour présenter à sa communauté le trophée Larry O’Brien.
Photo: Catherine Legault Le Devoir Chris Boucher, originaire de l’île de Sainte-Lucie, était de passage à Montréal-Nord pour présenter à sa communauté le trophée Larry O’Brien.

Le plat préféré de Chris Boucher est du riz avec de la viande griot. Avant un match important, l’ailier numéro 25 des victorieux Raptors engloutit toutefois des pâtes et des quantités d’eau, « parce que s’hydrater, c’est essentiel ». Et s’il reconnaît que ses 26 ans et sa prolifique carrière sportive ont été marqués par des hauts et des bas, il encourage les jeunes à « rester “focusés” » pendant les creux de vague, parce que le succès représente toujours la persévérance.

« Moi, j’étais pourri à l’école. Le basket m’a aidé. J’ai dû travailler plus fort, parce que si je ne continuais pas l’école, je n’allais pas pouvoir jouer au basket », a confié le joueur de basket aux jeunes de Montréal-Nord réunis au parc Le Carignan pour rencontrer leur héros. « Tout le monde a un talent dans quelque chose. »

Le jeune géant de 6 pieds 10, originaire de l’île de Sainte-Lucie, était de passage à Montréal-Nord pour présenter à sa communauté le trophée Larry O’Brien. Il en a profité pour véhiculer un message d’espoir aux jeunes de l’arrondissement où il a grandi. Ces derniers l’ont accueilli avec des applaudissements chaleureux, des questions sur son parcours de champion et des demandes d’autographes.

« Chris Boucher, c’est un modèle qui fait plaisir à voir », a dit Raphaël Constant, membre de l’équipe championne provinciale Les Béliers de l’école Henri-Bourassa.

Tout le monde a un talent dans quelque chose

Des groupes de camps de jour et plusieurs dignitaires de la communauté s’étaient rendus sur le terrain de basket du parc Le Carignan pour accueillir le héros de la NBA. « Chris Boucher représente un rêve devenu possible. Il est le premier de Montréal-Nord à percer aussi loin et en plus, il a gagné. Il permet aux jeunes de rêver à quelque chose de possible. C’est un gars de notre gang, qui parle français », a indiqué Ricardo Telamon, coordonnateur de basketball à l’école secondaire Henri-Bourassa.

Heureux de rentrer à Montréal pour célébrer les succès des Raptors, Chris Boucher a tenu à faire une place de choix aux jeunes du quartier. Du nombre des jeunes du quartier venus interroger leur héros sur les secrets de son succès, il y avait Rim El Amzaoui, 11 ans, qui a demandé au basketballeur si son ascension vers la NBA a été facile. Il répond que non, qu’il y a eu des écueils, notamment sa blessure au genou gauche, qu’il a subie pendant son passage chez les Ducks de l’Université de l’Oregon, qui lui a fait croire que sa carrière était finie. Rim El Amzaoui, elle-même adepte de soccer, affirme que Chris Boucher est une grande source d’inspiration pour les jeunes de son quartier.

Bien qu’il ait driblé ses premiers ballons dans les parcs de Montréal-Nord, c’est à Alma, au Lac-Saint-Jean, que Chris Boucher a perfectionné ses talents en basket, à l’académie de basketball dirigée par Igor Rwigema. Il a ensuite fait le saut vers les États-Unis et progressé au sein du New Mexico Junior College, pour ensuite passer au Northwest College du Wyoming, puis aux Ducks de l’Université de l’Oregon. Après qu’il eut joué un premier match dans la NBA en 2017-2018 (pour les Warriors de Golden State), les Raptors de Toronto l’ont repêché au dernier camp d’entraînement et accordé un contrat à deux volets.

Dans un entretien avec les médias, Chris Boucher a brièvement parlé de sa participation (avec deux autres Montréalais, Luguentz Dort et Khem Birch) au sein du camp d’Équipe Canada en vue de la Coupe du monde de basketball. Il a également répondu aux questions à propos de l’arrivée possible d’une équipe de la National Basket Association à Montréal, en réitérant son appui au rayonnement du basket au Québec.

Toujours est-il que les jeunes visages venus exprimer leur enthousiasme au parc Le Carignan soulèvent beaucoup d’espoir quant au futur de ce sport en sol québécois. « Qui sait ? Peut-être qu’un jour l’un de ces jeunes va représenter Montréal-Nord sur d’autres scènes prestigieuses ? » a lâché la mairesse de l’arrondissement, Christine Black.

Basket ou baseball?

Les Québécois de moins de 35 ans préféreraient avoir une équipe professionnelle de basketball (43 % d’appuis) plutôt qu’une équipe de baseball (35 %), révèle un sondage mené par la firme Léger pour le compte de l’Association d’études canadiennes. La question ne précisait pas si la future franchise de sport professionnel irait à Montréal (où il y a des projets pour le retour du baseball ou l’obtention d’une équipe de la National Basketball Association) ou à Québec, qui souhaite le retour de la Ligue nationale de hockey. Au total, c’est quand même le baseball (47 %) qui serait le premier choix des répondants, devant le basketball (27 %) et le hockey (11 %). La popularité du basketball s’estompe dès lors qu’on atteint la tranche des 35-44 ans (46 % pour le baseball, 23 % pour le basket). Le sondage a été mené en ligne entre le 20 et le 23 juin auprès de 427 Québécois. Guillaume Bourgault-Côté


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