Le Canadien aura connu des hauts et des bas sous le régime de Geoff Molson

Le bureau de Geoff Molson, au septième étage du Centre Bell, est empli d’objets souvenirs du Canadien de Montréal.
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne Le bureau de Geoff Molson, au septième étage du Centre Bell, est empli d’objets souvenirs du Canadien de Montréal.

À peine dix jours après l’annonce de la vente du Canadien à la famille Molson, la formation montréalaise subissait une transformation comme elle en avait rarement vu auparavant. Le 30 juin 2009, l’équipe obtenait l’attaquant Scott Gomez des Rangers de New York.

Le lendemain, le directeur général, Bob Gainey, s’entendait notamment avec les joueurs autonomes Brian Gionta et Mike Cammalleri, après avoir décidé de laisser partir les populaires Saku Koivu et Alex Kovalev sur le marché.

« C’était l’équipe que j’ai adoptée quand j’ai fait l’acquisition, a raconté la semaine dernière Geoff Molson en entrevue àLa Presse canadienne à son bureau du septième étage du Centre Bell. Et si vous vous en souvenez, la première année a été miraculeuse, avec [Jaroslav] Halak devant le filet. »

Le Tricolore a ensuite connu des hauts et des bas pendant sa première décennie sous le régime de Geoff Molson, et le visage de l’équipe sur la patinoire du Centre Bell a continué à évoluer. Cependant, M. Molson a participé au processus d’embauche d’un seul directeur général, nommant Marc Bergevin le 2 mai 2012.

De plus, Bergevin a procédé à un seul changement d’entraîneur, remplaçant Michel Therrien par Claude Julien le 14 février 2017.

Sans se faire un devoir d’assurer une certaine stabilité au sein du personnel hockey de l’équipe, Geoff Molson a néanmoins fait preuve de patience depuis qu’il a pris la présidence de l’équipe, le 30 juin 2011.

« C’est très difficile quand on ne fait pas les séries, mais ce serait trop facile de prendre une décision sévère quand nous avons tellement de bonnes personnes autour de l’équipe, a dit M. Molson. « Il y a des cycles et il faut avoir la discipline de le comprendre. »

Une fierté ébranlée

 

Un cycle mentionné par M. Molson a clairement pris fin au terme de la saison 2017-2018, quand le Canadien a conclu la campagne au 28e rang du classement général de la LNH.

« Si l’on recule d’à peu près huit ans, c’était le début d’un autre cycle, a raconté M. Molson. On a connu des performances extraordinaires en atteignant la demi-finale ou en perdant au deuxième tour. […] On avait [Carey] Price, [P. K.] Subban, [Max] Pacioretty, [Alex] Galchenyuk, [Brendan] Gallagher.

« Pendant cinq ans, nous avons bâti autour d’eux. Puis on a pris la décision il y a quelques années de s’ajuster un peu parce qu’on veut gagner. On a échangé Max Pacioretty, on a échangé Galchenyuk, on a nommé [Shea] Weber capitaine et on a acquis beaucoup de talents. »

La fierté des partisans et celle de M. Molson ont été altérées par la saison catastrophique de 2017-2018.

M. Molson avait participé au bilan de fin de saison aux côtés de Marc Bergevin et avait lancé d’une certaine manière un cri du coeur en affirmant que « le statu quo n’est pas acceptable ». Il avait aussi mentionné un désir d’améliorer l’expérience partisan au Centre Bell, notamment avec une meilleure offre en ce qui a trait aux concessions alimentaires.

Fin d’une longue série

Malgré de nombreux investissements dans les restaurants et de nouvelles options alimentaires au Centre Bell, la séquence de matchs présentés à guichets fermés du Tricolore s’est officiellement arrêtée le 15 octobre 2018 après 582 salles combles consécutives.

Le Canadien a disputé 24 de ses 41 matchs à domicile dans un amphithéâtre au maximum de sa capacité de 21 302 spectateurs au cours de la dernière campagne, mais a affiché une moyenne de 21 047.

Pourtant, l’équipe a connu un excellent début de saison et a joué du hockey dynamique, qui a ravivé la flamme de nombreux partisans.

« Au début, à part nos joueurs dans le vestiaire, il n’y avait pas beaucoup de monde qui y croyait, a rappelé M. Molson en revenant sur les succès de la dernière saison. Je pense que le monde attendait de voir si Marc avait vraiment pris les bonnes décisions. Ç’a pris du temps, mais en deuxième moitié de saison, on a commencé à voir des salles combles et l’engouement revenir — la fierté d’encourager l’équipe, les Go Habs Go sans qu’on les pousse, qui viennent vraiment du coeur. Ç’a fait du bien de voir ça.

M. Molson espère donc que le nouveau cycle lancé la saison dernière guidera le Canadien vers son 25e triomphe de la Coupe Stanley.

Il reste toujours un noyau du cycle précédent avec la présence de Price, Gallagher et Weber. Marc Bergevin y a greffé de bons éléments, avec notamment Max Domi. C’est sans compter la nouvelle génération, qui inclura Jesperi Kotkaniemi, Ryan Poehling et Nick Suzuki.

« C’était un point où les partisans n’étaient plus fiers de l’équipe devant eux et, maintenant, ils le sont, a reconnu M. Molson. Ça prenait des changements, et nous les avons faits.

« On croise les doigts [en espérant| que nous avons fait de bons choix. Si Poehling peut marquer trois buts comme il l’a fait pendant les 82 matchs, ça va être bon ! », s’est-il exclamé en riant.

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