La victoire des Raptors de Toronto est soulignée partout sur la planète

Pascal Siakam a porté sur ses épaules le drapeau du Cameroun après la victoire des Raptors jeudi.
Photo: Jack Arent Getty Images/Agence France-Presse Pascal Siakam a porté sur ses épaules le drapeau du Cameroun après la victoire des Raptors jeudi.

Les Raptors de Toronto sont devenus l’équipe du Canada bien avant de remporter la finale de la NBA, mais les grands titres laissaient croire vendredi qu’ils sont champions du monde.

L’équipe — la première hors des États-Unis à gagner un titre de la NBA — est constituée de joueurs provenant de plusieurs pays : États-Unis, Canada, Cameroun, Congo et Espagne.

Les différents médias de la planète ont noté cette diversité à la suite de la victoire des Raptors contre les Warriors de Golden State.

« La mondialisation est l’étoile de la NBA », a titré le Washington Post.

« Une NBA mondiale a maintenant un vrai champion du monde », a pour sa part affirmé l’Associated Press.

Dans certains pays, les médias ont décidé de faire un lien avec leur représentant au sein de l’équipe championne.

Le Cameroun a rendu hommage à Pascal Siakam, qui n’a commencé le basketball qu’à la fin de l’adolescence. Malgré cela, il est en train de s’établir comme l’une des vedettes du circuit Silver.

« Je ne croyais pas pouvoir atteindre la NBA, a-t-il déclaré après la rencontre de jeudi. Et je pense que plusieurs enfants croient que ce n’est pas possible. Ici, ce soir, je peux leur dire : “Regardez, je n’étais qu’un petit gars maigrichon du Cameron, mais je suis champion maintenant”. »

Le Journal du Cameroun n’a pas manqué de souligner sa contribution : « Pascal Siakam sacré champion de la NBA », lit-on en une de son site Internet, encore plusieurs heures après la conclusion de la rencontre.

En Espagne, pays de Marc Gasol, le Catalan News a rapporté : « Des Catalans premiers frères à remporter le titre de la NBA », en référence au frère de Marc, Pau, double champion avec les Lakers de Los Angeles. Les deux hommes sont nés à Barcelone.

Jeremy Lin, un Américain né de parents taïwanais, avait toute l’attention du South China Morning Post, qui a titré : « Jeremy Lin devient le premier Asio-Américain à gagner le championnat de la NBA, alors que les Raptors remportent le match no 6. »

Lin est aussi très populaire à Toronto, où réside une importante communauté chinoise et taïwanaise. Sing Tao, un site de nouvelles basé dans la Ville Reine, a mis en ligne plusieurs photos du réserviste en train de célébrer la victoire des siens en compagnie de sa mère.

Pendant ce temps, le président Masai Ujiri, né en Angleterre et qui a grandi au Nigeria, faisait aussi les manchettes chez lui.

 

« Un ex-basketteur nigérian devient le premier directeur général africain à gagner le titre de la NBA », a noté un média local.

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Plus près du Canada, Rockford, en Illinois, a fièrement accueilli sa version d’un Jurassic Park — site de visionnement des matchs qui ont poussé un peu partout au Canada — en l’honneur de son héros local, Fred VanVleet, qui n’a pas manqué de saluer ses concitoyens.

« Rockford, Rockford, c’est pour toi celui-là ! » a-t-il déclaré au Rockford Register Star.

La diversité de la formation n’est pas passée inaperçue chez les partisans des Raptors.

« J’aime cette équipe parce qu’elle représente Toronto et l’avenir de cette ville, l’incroyable diversité de cette ville, a déclaré Chris Zaleski, qui a regardé le match du centre-ville de Toronto. J’adore cela. »


La fête continue jusqu’à lundi

Les Raptors défileront lundi dans le centre de Toronto pour célébrer avec leurs fans leur victoire historique en finale de la NBA.

Emmenés par leur joueur vedette Kawhi Leonard, ils ont battu le double tenant du titre Golden State par 114 à 110 lors du sixième match de la finale. Leonard et ses coéquipiers défileront lundi à partir de 10 h de leur centre d’entraînement OVO Athletic Center, jusqu’à l’hôtel de ville, en passant par le boulevard longeant le lac Ontario.

La dernière grande parade triomphale d’une équipe de Toronto remonte à 1993, lorsque les Blues Jays avaient remporté la Série mondiale de baseball. En une, de nombreux journaux d’ici ont publié vendredi une photo d’un Leonard les bras levés en signe de triomphe : « Champions », a titré sobrement le Globe and Mail, à l’issue d’une épopée des Raptors suivie dans tout le pays. « Préhistorique : les dinosaures reviennent faire la loi sur terre », titrait le Toronto Sun.

Les célébrations de la victoire des Raptors ont été émaillées de quelques incidents et d’une fusillade au centre de Toronto dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé vendredi la police. Une homme a été blessé par balle et hospitalisé dans la nuit près de la place Yonge-Dundas, où convergent traditionnellement les célébrations à Toronto. Plusieurs personnes, dont le suspect, ont été interpellées. Un autobus et plusieurs voitures de police ont également été endommagés.


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