L’année Alexander Ovechkin

Ovechkin s’est levé en marquant quinze buts, un sommet pendant les séries éliminatoires.
Photo: Jay LaPrete Associated Press Ovechkin s’est levé en marquant quinze buts, un sommet pendant les séries éliminatoires.

Lorsque les Blue Jackets de Columbus ont balayé les deux premiers matchs de leur série de premier tour, à l’étranger de surcroît, plusieurs observateurs et amateurs voyaient déjà une autre fin de saison hâtive et décevante pour les Capitals de Washington. Alexander Ovechkin s’est toutefois levé, comme jamais auparavant.

Celui qui traînait le boulet depuis bon nombre d’années, soit d’être incapable de mener son équipe aux plus grands honneurs, a fait taire ses dénigreurs en procurant aux Capitals la première coupe Stanley de leur histoire.

Au passage, les Capitals ont finalement renversé leurs tortionnaires, les Penguins de Pittsburgh. Ils ont aussi gâché la magnifique année cendrillon des Golden Knights de Vegas.

 

Ovechkin s’est levé en marquant quinze buts, un sommet pendant les séries éliminatoires. Il l’a fait aussi en s’impliquant dans toutes les facettes du jeu et en affichant une émotion hors de l’ordinaire. Il a joué avec tant de brio qu’il a remporté le trophée Conn-Smythe, même si son coéquipier Evgeny Kuznetsov a terminé au premier rang des marqueurs des séries avec cinq points de plus.

Après un été pour le moins festif, Ovechkin ne donne aucun indice qu’il est enfin rassasié. Le prolifique russe de 33 ans a amassé 29 buts à ses 33 premières rencontres, un sommet dans la LNH, incluant 10 en 6 parties au début décembre.

À ce rythme, non seulement mettra-t-il la main sur le trophée Maurice-Richard pour la huitième fois de son illustre carrière, mais il va pulvériser son sommet personnel de 65 buts, réalisé à sa troisième saison dans la LNH, en 2007-2008.

Deux Québécois immortalisés

 

Trois ans après qu’il aura annoncé sa retraite, Ovechkin vivra assurément le moment dont rêve tout athlète professionnel : celui de son intronisation au Temple de la renommée de son sport.

Les Québécois Martin Brodeur et Martin St-Louis ont savouré pareille consécration en novembre dernier, à leur première année d’admissibilité. Ce sont là des sélections incontournables.

Mais qu’en est-il du choix de Gary Bettman ? On pourrait d’abord contester le fait qu’il soit encore en poste, bien que ses prédécesseurs Clarence Campbell (1966) et John Ziegler (1987) aient eu droit au même privilège.

Il n’y a aucun doute possible : qu’on l’apprécie ou non — et il y a beaucoup plus de gens dans la seconde catégorie, surtout à Québec —, Bettman a permis au hockey de faire des pas de géants.

Depuis son entrée en poste, en 1993, les revenus de la LNH ont plus que décuplé, passant de 400 millions $US à presque 5 milliards $US. Il a été audacieux en matière d’expansion en ouvrant la ligue à des marchés non traditionnels, parfois avec brio (Nashville, Vegas), parfois moins (Atlanta, Arizona, Sunrise, la Caroline).

Toutefois, son curriculum vitae demeurera toujours entaché par trois lockouts. Et il y a le fameux dossier des commotions cérébrales. La LNH s’accroche à la notion qu’il n’existe pas encore de liens directs entre les coups à la tête au hockey et le phénomène de l’encéphalopathie traumatique chronique. Or, le 12 novembre, le jour même de l’intronisation de Bettman au Temple de la renommée, une entente de principe est intervenue dans un litige entre la LNH et 146 anciens joueurs victimes de commotions cérébrales.

En vertu de l’entente, dans le cadre de laquelle la LNH rejette toute responsabilité, la ligue versera 22 000 $ à chacun des joueurs. Une somme maximale de 75 000 $ pourra aussi leur être octroyée si des tests neuropsychologiques venaient montrer la gravité des traumatismes.

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