Accueil triomphal pour les Diables rouges à Bruxelles

La Grande-Place de Bruxelles était noir, jaune et rouge dimanche, alors que plusieurs dizaines de milliers de partisans de l'équipe nationale belge ont fêté le retour des Diables rouges.
Photo: John Thys Agence France-Presse La Grande-Place de Bruxelles était noir, jaune et rouge dimanche, alors que plusieurs dizaines de milliers de partisans de l'équipe nationale belge ont fêté le retour des Diables rouges.

La Belgique a joyeusement et bruyamment célébré ce samedi le retour au bercail de ses Diables rouges, au lendemain de la victoire en match complémentaire de l’équipe nationale contre l’Angleterre. Un accueil du genre que l’on réserve à des champions du monde, bien plus qu’à une équipe de troisième position au classement de la Coupe du monde de foot (même si l’élimination d’équipes favorites n’a pas été un mince exploit).

Ce n’était pas ordinaire. Cela dit par quelqu’un qui a vécu des parades de Coupe Stanley. À Bruxelles, avant de rallier Spa pour les FrancoFolies, c’est en touriste amusé que j’ai tenté de me rendre jusqu’à la Grand-Place de Bruxelles, où un autobus à toit découvert devait aboutir après une tournée d’honneur passant par le Palais royal. Mais comme l’autobus des joueurs (suivi par l’autobus d’appoint, pour le reste de l’organisation des Diables rouges et les caméras), je ne suis pas allé loin. La Grand-Place était archibondée depuis le matin, et tout le centre du Bruxelles historique est une nasse de rues étroites. C’est donc sur l’un des écrans géants disposés tout autour du centre qu’à l’instar de milliers de Belges (et pas seulement des Bruxellois), j’ai assisté à la parade et à la présentation des joueurs au balcon du magnifique hôtel de ville.

Unis par leur équipe

 

L’ambiance y était quand même, et les clameurs de la Grand-Place nous parvenaient, enterrant nos propres hourras. Combien de milliers étions-nous dans ce dédale de rues, dans toutes les directions menant à la Grand-Place? Combien étions-nous à l’extérieur des mille cafés du large boulevard Anspach, devant les grandes télés? À un certain moment, l’autobus s’est arrêté, malgré la haie de policiers qui ouvrait vaille que vaille le chemin: les joueurs ont été dirigés à pied vers une entrée discrète (c'est-à-dire à l’écart des caméras). On a retrouvé nos héros, un peu affamés et assoiffés, pour ne pas dire saoulés par un soleil en plomb fondu, dans une salle de l’hôtel de ville, où un buffet les attendait: oui, bière belge et frites belges au menu. Dehors, la foule bon enfant chantait, rigolait, malgré le four qu’est la Grand-Place au zénith.

Minimalement sustentés, les joueurs ont été présentés l’un après l’autre, à commencer par le très affable gardien de but Thibaut Courtois. Les Vincent Kompany, Romelu Lukaku et les autres nouveaux héros de l’histoire du sport belge se sont succédé, chacun y allant de sa petite danse de victoire et de sa réaction propre: l’humble, le fantasque, l’ému, l’intimidé, l’extatique… «Merci la Belgique! Vous êtes les meilleurs!» a simplement lancé Courtois, sous les vivats. Autour de moi, les gens — des jeunes « de 7 à 77 ans », comme disait le journal Tintin — étaient de toutes allégeances, et presque tous dans leurs jerseys aux couleurs rouge et jaune de l’équipe. Je ne crois pas avoir vu la Belgique aussi unie, et heureuse, qu'à ce moment. Ça allait jusqu’à des femmes voilées… où le drapeau belge tenait lieu de foulard. Cette médaille de bronze, comprenait-on, vaut de l’or.

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