Candidat au titre de joueur par excellence de la NCAA - De la Beauce au tournoi universitaire américain
Boston — Le moins qu'on puisse dire, c'est que Lucien Lessard, candidat au trophée Hobey Baker qu'on attribue au meilleur joueur universitaire américain, n'a pas emprunté un parcours habituel.
Le Beauceron a joué midget AA chez lui (dans le même trio que Stéphane Veilleux, du Wild du Minnesota), puis il a choisi d'évoluer dans une ligue junior A en Saskatchewan, d'où il a été rapidement échangé à une formation de Portage La Prairie au Manitoba.Cette semaine, il participe à la finale universitaire américaine, le Frozen Four à Boston, dans l'uniforme de l'Université du Minnesota à Duluth, et il saura demain s'il sera le récipiendaire du trophée Hobey Baker. La première étape de son plan de carrière a donc réussi.
«J'étais vraiment petit à l'époque et je n'ai pas été retenu par l'équipe midget AAA de Cap-de-la-Madeleine, ni repêché par une équipe de la Ligue junior majeure du Québec. J'ai donc décidé d'aller dans l'Ouest pour apprendre l'anglais et accéder à une université américaine.»
Il est arrivé dans les prairies sans parler anglais ou presque, et voilà qu'il se prépare à recevoir son diplôme universitaire en langue anglaise! «Je veux enseigner l'anglais au Québec, ça ne devrait pas être difficile», dit en riant celui qui s'est fait connaître aux États-Unis sous le nom de Junior Lessard.
Les études dans les universités américaines, explique-t-il, «sont beaucoup plus sérieuses pour les joueurs de hockey parce que, contrairement aux joueurs de basketball ou de football, ce n'est pas leur seule porte de sortie. Ils peuvent chosir le hockey junior.» Autrement dit, eux vont à l'université par conviction.
La LNH en vue
Mais l'enseignement va attendre si Lessard parvient à réaliser la deuxième étape de son plan de carrière. Car le jeune homme de 23 ans a grandi et grossi (même s'il exagère en affirmant mesurer six pieds) et il rêve toujours de jouer dans la LNH. Pour le moment, il ne peut parler de rien car les équipes professionnelles n'ont pas le droit, en principe, de discuter avec des joueurs universitaires. Mais même s'il ne parvient pas à faire carrière professionnelle, Lessard ne regrettera jamais les choix qu'il a faits.
Deux des candidats au trophée Hobey Baker sont des Québécois, l'autre étant le gardien Yann Danis, qui appartient au Canadien. Le troisième a aussi du sang francophone puisque Zach Parisé est le fils du Franco-Ontarien Jean-Paul Parisé, un ancien joueur de la LNH. Lessard était cependant le seul joueur du Québec dans toute la section ouest. «C'est un très bon exemple pour les jeunes Québécois, insiste-t-il. Le hockey universitaire américain est vraiment une bonne option.»
Le calibre de la NCAA est plus fort que celui du junior canadien, selon Lessard, qui a joué devant une foule de 19 200 personnes quand son équipe a affronté les Gophers de l'Université du Minnesota au Excel Center de St.Paul.
Quant aux chances de gagner le trophée Hobey Baker, Lessard estime qu'elles sont égales entre les trois finalistes. L'athlète a déjà été le joueur de l'année junior A au Canada, quand il a marqué 60 buts en 1999-2000.