Le propriétaire du Canadien explique sa position aux joueurs
Brossard — L'équipe de l'heure dans la LNH, les Capitals de Washington, sera de passage au Centre Bell ce soir, mais c'est le dossier des coups portés à la tête qui a continué d'alimenter les discussions dans l'entourage du Canadien hier.
Il faut dire que les joueurs ont reçu de la visite rarissime, celle du propriétaire de l'équipe, Geoff Molson, qui est venu leur livrer une allocution avant qu'ils ne s'entraînent au complexe sportif Bell de Brossard.«Une visite fort appréciée», a souligné l'entraîneur Jacques Martin.
Après s'être adressé aux amateurs par le truchement d'une lettre ouverte, jeudi dernier, M. Molson a ressenti le besoin de partager son point de vue avec les joueurs.
«Ç'a été l'occasion pour Geoff de fournir de l'information aux joueurs, a relevé Martin. Il leur a d'abord dit combien il trouve la situation préoccupante et il leur a ensuite expliqué la démarche qui l'a amené à s'adresser aux partisans.»
Le jeune proprio se retrouve sous les feux de la rampe depuis qu'il s'est élevé contre les coups portés à la tête. Il a tenu à clarifier sa position directement aux joueurs et au personnel d'entraîneurs.
M. Molson n'a pas apprécié l'inaction de la LNH, à la suite du grave accident qu'a subi Max Pacioretty, mardi dernier. Pacioretty a été victime d'une commotion cérébrale, en plus de se fracturer la quatrième vertèbre cervicale, après avoir frappé de plein fouet le rebord coussiné de la tige métallique d'un montant de baie vitrée. Le jeune attaquant y a été violemment poussé par le géant Zdeno Chara, des Bruins de Boston, qui n'a écopé d'aucune suspension.
L'accident de Pacioretty et la position ferme de M. Molson, prônant une sécurité améliorée pour les joueurs, ont influencé largement le débat à la réunion des directeurs généraux de la LNH, qui s'est amorcée hier en Floride.
M. Molson tenait à faire part de l'approche qu'il préconise et à s'assurer que les mesures qu'il veut mettre de l'avant sont bien saisies.
En attente de la ligue
Une de ces mesures est le remplacement des baies vitrées du Centre Bell, déjà annoncée avant l'accident de Pacioretty.
Le 10 novembre dernier, l'ailier Michael Cammalleri avait étalé la problématique au grand jour, dans une entrevue à La Presse canadienne. «Je déteste nos baies vitrées, avait-il déclaré. C'est comme si on frappait le mur quand on est mis en échec. La plupart des équipes utilisent des baies vitrées plus absorbantes aux chocs. Les risques de subir une commotion cérébrale, une blessure à la tête ou à une épaule sont donc moins élevés.»
Le Canadien avait annoncé depuis ce temps qu'on installerait des baies vitrées moins rigides. Ce serait déjà fait si la LNH avait donné son aval au projet qu'on lui a soumis.
«Cinq autres équipes utilisent les mêmes baies vitrées que nous, a précisé l'entraîneur. Nous sommes tous prêts à procéder à leur remplacement, mais nous sommes en attente d'obtenir l'approbation de la ligue. Les nouvelles baies vitrées seront une amélioration par rapport à ce qu'il y a ailleurs.»
Martin ne pouvait pas dire si la ligue autoriserait l'installation des nouvelles baies vitrées avant la conclusion de la saison.
Dans le cas qui nous préoccupe, la rigidité des baies vitrées n'a rien eu à voir dans la gravité des blessures qu'a subies Pacioretty. Ce sont plutôt les montants et leurs rebords coussinés qui sont en cause. Ça, et la responsabilité des joueurs dans le feu de l'action.