9e étape du Tour de France - Le sans-faute de Ricco

Bagneres-De-Bigorre — Riccardo Ricco a profité hier de la course d'attente des favoris pour aller signer sa deuxième victoire d'étape du Tour de France à Bagnères-de-Bigorre, dans la deuxième journée pour grimpeurs de cette édition.
Le «cobra» italien avait porté une première morsure jeudi à Super-Besse, il a enfoncé ses crocs hier dans la première étape pyrénéenne pour signer un sans-faute dans cette Grande Boucle qu'il ne devait pas disputer.Le deuxième du Giro, agacé par les rumeurs qui accompagnent les nombreux contrôles anti-dopage dont il fait l'objet et touché par une chute la veille, a répliqué à quatre kilomètres du sommet du col d'Aspin pour l'emporter en solitaire dans cette neuvième étape.
L'équipe AG2R a placé deux hommes sur le podium, le Russe Vladimir Efimkin, pointé à 1'04, et le Français Cyril Dessel, troisième à 1'17.
Le leader de la Saunier-Duval est le grandissime favori aujourd'hui de la courte étape de 156 km vers Hautacam, première arrivée au bout d'une montée hors catégorie, dont il avait fait son objectif au départ.
«Deux étapes de montagne, deux victoires. Je suis vraiment très satisfait, surtout que rien n'était prémédité, que j'ai improvisé», a déclaré Ricco, revenu au général à 2'35 de Kim Kirchen, toujours en jaune.
À la veille de ce que son entraîneur, Bob Stapleton, qualifie de «première grande bataille» de ce Tour, le Luxembourgeois a bénéficié, sur les 224 kilomètres depuis Toulouse, d'un pacte de non-agression peut-être suscité par la chute à mi-course du favori numéro un, Cadel Evans.
L'Australien, touché au dos et à la cuisse, reste deuxième à six secondes.
Le long raid de Lang
À chaque jour son escapade: les aventuriers de cette première étape de haute montagne ont été Nicolas Jalabert, le Français de service, l'Allemand Sebastian Lang et le Biélorusse Alekrsandr Kuschynski, partis dès la sortie de Toulouse à l'assaut des Pyrénées.
Face à un peloton se réservant pour les premiers grands cols de ce Tour, Peryresourde et Aspin, le trio creusait rapidement un écart consistant, qui culminait à 14'20 après 50 kilomètres.
Les petites bosses du début d'étape favorisaient leur entreprise, mais causaient de belles frayeurs à Evans, qui chutait à l'attaque du col des Ares, au kilomètre 117.
Pour preuve que les hostilités démarraient bien en ce long week-end, le peloton, emmené par les Basques d'Euskaltel, accélérait, sans égard pour le dauphin du Tour 2007.
Touché à la cuisse, au coude et au dos, le leader de la formation Silence-Lotto se faisait soigner par le médecin de la course, Gérard Porte, auprès duquel se portaient également avant Peyresourde Alejandro Valverde et Carlos Sastre.
Coup de bluff avant la première ascension? En tout cas, dans Peyresourde, Sebastian Lang ne trichait pas. L'Allemand partait tout seul, clouant sur place ses deux anciens comparses.
Le coureur de la Gerolsteiner basculait en tête avec 5'25 «d'avance sur le groupe des rescapés, d'où s'étaient extraits le Belge Maxime Monfort, le porteur du maillot à pois, David De la Fuente, et le vainqueur d'Aurillac, Luis Leon Sanchez.
Cet écart ne variait pas jusqu'à l'arrivée d'une étape en forme de statu-quo.