Melbourne — Andy Roddick, battu au milieu de la nuit par l'Allemand Philipp Kohlschreiber en cinq sets 6-4, 3-6, 7-6 (11/9), 6-7 (3/7), 8-6 et 3h53 de jeu, ne verra pas la deuxième semaine de l'Open d'Australie pour la première fois depuis six ans.

L'Américain, tête de série no 6, a été victime d'un joueur inspiré, qui a délivré le total assez incroyable de 104 coups gagnants et fait la différence dans le dernier jeu grâce à trois superbes passing-shots. Il a même presque fait jeu égal au service avec Roddick, les deux hommes ayant fait tomber une pluie d'aces (42 à 32).

«Qu'il ait bien joué est un euphémisme, a applaudi Roddick. Je ne pense pas l'avoir déjà vu aussi performant, surtout au service et en revers. Ce soir [dans la nuit de jeudi à hier], il a joué comme un très grand.»

C'est la deuxième fois que Kohlschreiber, qui rencontrera le Finlandais Jarkko Nieminen (no 24) en huitièmes de finale, atteint la deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem après 2005, déjà en Australie. Il s'était alors incliné contre... Roddick en huitièmes.

Il était arrivé à Melbourne mis en confiance par sa victoire au tournoi d'Auckland. Grâce à sa bonne année 2007, il occupe à 24 ans le meilleur classement de sa carrière à la 27e place.

Roddick paraissait lui aussi en bonne condition après son succès à l'exhibition de Koyoong. Hier, il a été décevant, sauf au service (42 aces).

Huées

Pas à l'aise avec son tennis, le Texan a déversé son agacement sur l'arbitre à propos d'une balle qu'il aurait selon lui dû faire rejouer. Son comportement lui a valu les huées du public australien, pourtant réputé pour son indulgence.

Les autres candidats à la finale, dans cette partie inférieure du tableau masculin peut-être un peu moins relevée — Roger Federer, Novak Djokovic et David Nalbandian sont dans l'autre — n'ont pas été inquiétés.

Rafael Nadal a bien été mené 5-2 par le Français Gilles Simon dans le premier set, mais une série de neuf jeux remportés à la file lui a permis de retourner la situation.

«Normalement, je commence très fort. Aujourd'hui [hier], je l'ai plutôt regardé jouer au lieu de jouer agressif avec mon coup droit. Une fois que j'ai pris le contrôle des points et que je l'ai fait bouger, le match a changé», a dit le Majorquin, vainqueur 7-5, 6-2, 6-3.

Le no 2 mondial rencontrera en huitièmes de finale un autre Français, Paul-Henri Mathieu.

Match facile pour Serena

Dans le tableau féminin, Serena Williams a franchi le troisième tour beaucoup plus facilement que sa grande rivale Justine Henin.

La Belge, no 1 mondiale, a dû batailler pour se débarrasser de la coriace Italienne Francesca Schiavone, tête de série no 25, en deux sets 7-5, 6-4. L'Américaine, opposée à une adversaire beaucoup moins expérimentée, la Biélorusse Victoria Azarenka (no 26), s'est imposée 6-3, 6-4.

«Elle m'a toujours posé des problèmes dans le passé. C'était un troisième tour très dur et je suis très satisfaite de m'en être tirée en deux sets», a dit la Wallonne, victorieuse de son 31e match d'affilée depuis le mois de juillet.

Williams s'est appuyée sur son service (15 aces) pour écoeurer sa jeune adversaire de 18 ans et affrontera au prochain tour une rivale nettement plus dangereuse, la Tchèque Nicole Vaidisova.

Parmi les favorites, celle qui connaît le plus de difficulté est Jelena Jankovic. Passée au bord de l'élimination au premier tour contre l'Autrichienne Tamira Paszek, la Serbe (no 3) a encore perdu un set contre la Française Virginie Razzano (no 30) avant de l'emporter 6-2, 4-6, 6-1.

La vedette d'un jour a été l'Australienne Casey Dellacqua, 78e mondiale, qui s'est offert Amélie Mauresmo, la gagnante du tournoi il y a deux ans, en trois sets 3-6, 6-4, 6-4. Une surprise certes, mais pas une révolution car la Française, tombée à la 18e place mondiale, n'a jamais retrouvé son niveau depuis une opération de l'appendicite en mars dernier.