Une deuxième coupe Davis pour la Russie

Moscou — Avec un succès sur Jose Acasuso dans le simple décisif, Marat Safin a offert à la Russie sa deuxième Coupe Davis, aux dépens de l'Argentine, battue 3 à 2 hier à Moscou.
Sous pression après la victoire de David Nalbandian sur Nikolay Davydenko dans le premier match de la journée, Safin n'a pas tremblé (6-3, 3-6, 6-3, 7-6 (7/5)) malgré une grande nervosité initiale.«J'étais persuadé que Nikolay allait s'imposer. Lorsqu'il a perdu j'étais très nerveux», a-t-il déclaré, heureux d'avoir pu s'en sortir en quatre sets. «J'avais mal au talon et au genou. Je ne sais pas si j'aurais pu gagner en cinq sets», a-t-il avoué, aussi ému que soulagé.
Avant le début de la finale, il avait longuement exposé ses craintes de voir se reproduire à l'envers le scénario de 2002. A l'époque, opposée à la France à Paris, la Russie avait remporté son premier Saladier d'argent en remontant un déficit de 2 à 1, ce qu'aucune équipe n'avait réussi à faire dans une finale depuis 1964.
«Je me demande si on ne va pas le payer ce week-end», a marmonné tout au long de la semaine Safin, par ailleurs très mécontent de la surface déroulée au stade olympique.
Ses craintes étaient confortées par le fait que la Russie était maudite à Moscou, où elle avait perdu ses deux finales précédentes, en 1994 face à la Suède et en 1995 contre les États-Unis.
«C'est fantastique de s'imposer enfin devant son public, c'est ce qui m'est arrivé de mieux depuis deux ans», a finalement pu savourer hier le Russe qui, sur un plan personnel, s'était mis une énorme pression pour sa première grande finale depuis celle gagnée en janvier 2005 à l'Open d'Australie.
Au gré des blessures, l'ex-numéro un mondial était descendu jusqu'au 104e rang cet été, avant de remonter à la 26e place grâce à une belle fin de saison.
C'est avec beaucoup de courage que le Russe, réputé pour son tempérament cyclothymique, a réussi à faire abstraction de tous ces éléments parasites pour battre un Acasuso surprenant dans le meilleur match de la finale.
Acasuso avait été préféré à Juan Ignacio Chela, décevant dans le premier simple vendredi, même s'il est surtout un spécialiste de la terre battue et qu'il sort d'un automne maussade, où il n'a franchi qu'une fois le premier tour en cinq tournois.
Mais, hormis un début de match raté qui lui a coûté le premier set, l'Argentin, 27e mondial, a fait plus que jeu égal, dominant même la plupart des échanges avec son gros coup droit.
Safin a alors montré une facette de son talent qu'on connaît moins: une ténacité étonnante qui lui permis de ramener un nombre impressionnant de balles et de pousser son adversaire à la faute.