Les promoteurs proposent 9500 logements pour le secteur Bridge-Bonaventure

Les promoteurs immobiliers qui comptent faire du développement dans le secteur Bridge-Bonaventure suggèrent une augmentation du nombre de logements sur le site. À quelques jours du début de la consultation sur le développement de ce secteur stratégique par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), ils proposent un plan qui ferait grimper à plus de 9500 le nombre de logements à construire.
Il y a un peu plus d’un an, le consortium de promoteurs formé notamment du Groupe Mach, de Devimco et de la firme d’urbanisme Fahey et associés avait dévoilé un plan de développement comportant 7500 logements, dont 3500 logements sociaux, abordables et familiaux.
Après avoir tenu des discussions avec des groupes communautaires du secteur et consulté des experts, les promoteurs sont revenus avec une proposition de plus de 9500 logements, dont 6000 condos, 2257 logements sociaux et 1500 logements abordables. Ils proposent aussi une augmentation de la hauteur de certains immeubles à 120 mètres, soit une quarantaine d’étages.
« La solution passe par la densité », a soutenu Pierre Jacques Lefaivre, premier vice-président du Groupe Mach, lors d’une conférence de presse mardi. Selon lui, un tel plan libérerait de l’espace au sol pour l’aménagement de parcs et d’équipements collectifs et culturels. La densité générera aussi plus de revenus pour la Ville, de manière à financer l’aménagement de rues, la construction d’infrastructures et la restauration du patrimoine industriel.
Crise du logement
Lors du dévoilement de leur nouvelle vision, mardi, les promoteurs ont cependant exprimé le souhait que la Ville de Montréal choisisse un processus d’approbation réglementaire le plus efficace possible afin que les travaux puissent débuter en 2025 comme prévu. La crise du logement requiert d’agir rapidement, ont-ils répété.
« C’est cette densité-là qui permet l’abordabilité », a pour sa part fait valoir Serge Goulet, président de Devimco.
Le nombre de logements proposé est cependant supérieur à celui présenté par la Ville en mars dernier dans son Plan directeur de mise en valeur. L’administration Plante évoquait alors 7600 logements, avec un potentiel de 1500 logements sociaux et de 1500 logements abordables.
Les promoteurs, qui ont eu maille à partir avec les autorités municipales en avril 2022 concernant la densité visée sur le site, affirment que le dialogue est désormais rétabli avec la Ville et que celle-ci a d’ailleurs évolué dans ses intentions. « On n’est pas dans la confrontation », a affirmé Serge Goulet.
M. Goulet précise par ailleurs que le plan des promoteurs correspond à une densité deux fois inférieure à celle de Griffintown, dont les immeubles, pourtant moins hauts, s’élèvent jusqu’à 80 mètres. Bridge-Bonaventure comportera aussi un volet emploi qui n’était pas présent dans Griffintown, a-t-il signalé. « Ça va être un projet différent parce qu’on est à une époque différente et un emplacement différent. »
Les promoteurs croient par ailleurs qu’un nouveau modèle de financement devra être élaboré pour les travaux d’infrastructure liés au site, dont la décontamination des terrains, l’aménagement des rues et la construction du réseau souterrain. La facture pourrait atteindre deux milliards de dollars.
Tant le secteur privé que les gouvernements fédéral et provincial devront apporter leur contribution, a soutenu Serge Goulet. « On doit inventer un nouveau modèle de financement. Ça va nécessiter des changements législatifs. On est obligés de penser en dehors de la boîte, un peu comme pour Blue Bonnets et l’est de Montréal. C’est un grand défi qu’on a avec la Ville et on y travaille. »
Les promoteurs prévoient sur le site la présence de bâtiments municipaux, mais ils comptent laisser à la Ville le soin de déterminer quels équipements seront offerts, qu’il s’agisse d’une école, d’une bibliothèque ou d’un complexe sportif.
À l’instar de la Ville, les promoteurs souhaitent que CDPQ Infra construise une station du Réseau express métropolitain (REM) dans ce secteur. « Il ne faut pas que la station du REM arrive alors que les trois quarts du projet sont réalisés. Il faut que la gare soit opérationnelle à la première phase », a souligné Serge Goulet.
Lorsque questionné mardi, en marge d’une conférence de presse sur le développement du secteur de Lachine-Est, le responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry, n’avait pas encore pris connaissance du mémoire que déposeront les promoteurs à l’OCPM. L’élu s’est toutefois réjoui de la participation de ceux-ci à la consultation, car, a-t-il dit, cela permettra d’alimenter les discussions avec la population. « À la lumière des consultations, on va prendre connaissance du rapport de l’OCPM pour présenter un plan directeur bonifié », a-t-il indiqué.