Un autre été de chantiers à Montréal
Les automobilistes de la grande région de Montréal doivent s’attendre à une autre saison estivale intense en chantiers. Quelque 51 chantiers majeurs sont prévus sur le territoire au cours de l’été.
La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, était dans la métropole, jeudi, pour rencontrer les membres de Mobilité Montréal, l’organisme chargé de coordonner les chantiers dans la région métropolitaine. Parmi eux : la Ville de Montréal, la Société de transport de Montréal (STM), le Port de Montréal, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et l’Association du camionnage du Québec.
Lors d’une mêlée de presse à la suite de cette rencontre, la ministre a reconnu que la coordination des chantiers entre les partenaires était parfois complexe, mais qu’il y avait aussi des lacunes dans les communications faites aux automobilistes relativement aux entraves.
Elle a cependant promis qu’au cours des prochaines semaines, différentes mesures permettraient de mieux transmettre ces informations aux automobilistes. Elle a cité la plateforme de Mobilité Montréal où sont regroupés les détails des différents chantiers, l’envoi d’une infolettre aux abonnés et une présence accrue de représentants du ministère dans les médias, surtout à l’aube des fins de semaine.
« Mon objectif, c’est que les gens reçoivent l’information le plus passivement possible, sans qu’ils aient besoin d’aller courir après et la chercher », a-t-elle dit. « On veut s’améliorer. »
Quant à l’application 511, la ministre Guilbault a admis qu’elle n’était pas parfaite. En revanche, le ministère compte la faire migrer vers un nouveau système qui pourrait permettre d’intégrer d’autres chantiers que ceux du ministère. « Les défis informatiques sont élevés, mais on va y arriver. »
Des cônes en masse
Des 51 chantiers de l’été, 21 sont des chantiers du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) et 19 de la Ville de Montréal.
Parmi les chantiers les plus importants, notons celui du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine qui se poursuivra cet été, et ce, jusqu’en novembre 2025, tout comme celui des tunnels Ville-Marie et Viger. Les travaux sur l’autoroute 40, entre l’échangeur Côte-de-Liesse et le boulevard Provencher, entraîneront des fermetures complètes dans l’une ou l’autre des directions, le soir, la nuit et la fin de semaine.
Le MTMD procédera aussi à des travaux sur le pont de l’Île-aux-Tourtes, lors desquels deux voies de circulation par direction seront maintenues.
De son côté, Montréal doit reconstruire le pont Jacques-Bizard et effectuer des travaux d’infrastructures sur plusieurs artères, notamment sur les rues Saint-Antoine, Viger et Jarry.

La responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal, Émilie Thuillier, a rappelé jeudi que de nouvelles règles seraient désormais imposées aux entrepreneurs et aux gestionnaires de chantiers. Ainsi, les équipements de signalisation devront être installés seulement 24 heures avant le début des travaux et être retirés dans les 24 heures suivant la fin de ceux-ci.
Elle a aussi indiqué que la Ville embaucherait trois inspecteurs de plus afin de s’assurer du respect des nouvelles règles.
Rencontres plus fréquentes
La ministre Guilbault a promis que les membres de Mobilité Montréal, qui n’ont eu aucune rencontre au cours des dernières années, se verraient de façon plus régulière à l’avenir. Une rencontre devrait avoir lieu d’ici l’automne, a-t-elle dit.
Le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, s’est montré encouragé par la volonté de la ministre de rendre plus régulières les rencontres de Mobilité Montréal. Il espère cependant que les efforts nécessaires seront faits pour améliorer non seulement la mobilité, mais aussi la fluidité des déplacements. « Les gens du milieu des affaires sont très conscients de la difficulté de ramener des employés sur les lieux de travail s’ils ont l’impression que dès qu’ils sortent de chez eux, ils sont pris dans la congestion. »
P.-d.g. de l’Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, tente aussi d’être optimiste, mais la congestion et la multitude de chantiers à Montréal rebutent les camionneurs, dit-il. « On a de plus en plus de chauffeurs qui refusent de venir travailler à Montréal. Et les coûts d’opérations ont beaucoup augmenté avec le temps d’attente et la congestion. »
La congestion, ajoutée à la hausse des salaires, n’est pas sans effet sur les coûts des biens de consommation, signale-t-il.