La STM réduit son manque à gagner

La Société de transport de Montréal (STM) a été en mesure de sauver les meubles pour 2023 et pourra améliorer les services d’autobus cet automne. Grâce à l’aide gouvernementale et à une contribution accrue de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), elle a pu réduire son manque à gagner.
La pandémie et la baisse d’achalandage ont fait mal au transport en commun. Aux prises avec un manque à gagner de près de 78 millions de dollars pour 2023, la STM avait laissé entendre l’automne dernier qu’elle pourrait devoir réduire ses services. Le financement annoncé dans le budget du gouvernement du Québec pour le transport collectif, une aide additionnelle de 26,5 millions de dollars provenant de l’ARTM ainsi qu’une réduction des dépenses ont cependant permis à la STM de faire fondre son déficit à 23,2 millions.
Or, l’ARTM assumera le risque lié à ce déficit résiduel, a fait savoir la STM. « Il y a des montants, parfois, qui ne sont pas dépensés dans la région métropolitaine et qui devraient pouvoir venir financer ce montant-là », a expliqué vendredi la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard.
Ce dénouement permettra à la STM d’augmenter le niveau de service prévu dans son budget 2023. À compter de l’automne prochain, des départs seront ajoutés sur environ 75 lignes d’autobus, ce qui représentera une augmentation de l’offre de 3 % par rapport à l’automne 2022. Entre autres, la ligne 24 (Sherbrooke) comptera entre 30 et 35 départs de plus par jour, et les lignes 18 (Beaubien) et 196 (Parc-Industriel–Lachine), entre 25 et 30 de plus. Pour la ligne 211 (Bord-du-Lac), entre 5 et 10 voyages seront ajoutés.
Le service de métro restera au même niveau qu’annoncé l’automne dernier. La STM prévoit toutefois faire des investissements afin d’améliorer la sécurité et la propreté dans le réseau souterrain, soit ajouter 20 constables spéciaux, 20 civils qui agiront comme « ambassadeurs de la sécurité » et 20 préposés à l’entretien des stations.
Retrouver l’élan prépandémique
« Il faut revenir à l’élan qu’on avait avant la pandémie, a indiqué le président du conseil d’administration de la STM, Éric Alan Caldwell. Il faut commencer un nouveau cycle. Ce nouveau cycle se manifeste par un besoin de réduire l’entassement, parce que les gens sont de plus en plus au rendez-vous, et de réinjecter dans la fréquence pour rendre notre service plus attractif. »
À l’heure actuelle, l’achalandage ne représente que 74 % de celui enregistré avant la pandémie. La STM vise à atteindre un taux de 80 % d’ici à la fin de 2023.
Reste que l’incertitude demeure pour les années à venir, car la STM n’est pas à l’abri d’autres déficits. M. Caldwell a toutefois rappelé que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, avait déjà annoncé son intention de trouver des solutions à long terme pour le financement du transport collectif dans le cadre d’un plan échelonné sur cinq ans.
« Encore une fois, l’ARTM et le gouvernement du Québec viennent à la rescousse de la STM. Maintenant qu’il en a les moyens, le transporteur public montréalais propose une hausse de l’offre de service de 3 % pour les autobus dès l’automne 2023. Les usagers du métro, eux, devront s’armer de patience et s’entasser », a déploré la conseillère d’Ensemble Montréal Alba Zúñiga Ramos.
L’opposition s’inquiète aussi de l’incapacité de la STM à garantir le maintien de l’offre de service pour 2024 et lui reproche de rester silencieuse sur les stratégies qu’elle adoptera pour éviter d’autres déficits.