La CMM veut mieux répondre aux défis de l’avenir

Leïla Jolin-Dahel
Collaboration spéciale
Pour la présidente de la commission de l’aménagement et de la mobilité de la CMM, la densification passe par des milieux de vie complets. « C’est par exemple de pouvoir se déplacer facilement, que ce soit en transport collectif ou actif », explique Marie Plourde.
Photo: Communauté métropolitaine de Montréal Pour la présidente de la commission de l’aménagement et de la mobilité de la CMM, la densification passe par des milieux de vie complets. « C’est par exemple de pouvoir se déplacer facilement, que ce soit en transport collectif ou actif », explique Marie Plourde.

Ce texte fait partie du cahier spécial Grand Montréal

Pour sa cinquième édition, l’Agora métropolitaine se penchera sur les dix ans du Plan métropolitain d’aménagement et de développement du Grand Montréal (PMAD). Cet exercice, qui s’appuiera sur les données issues du bilan 2023 du Plan — tout comme ce cahier — permettra de réunir les élus et la société civile, alors que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) révise le Plan pour mieux répondre aux défis de l’avenir.

Cette année, la rencontre sera différente des précédentes, explique Marie Plourde, présidente de la commission de l’aménagement et de la mobilité de la CMM. Ainsi, l’événement qui se tiendra le 23 mai prochain dressera le bilan des cibles et des objectifs réalisés ou à atteindre en matière de transport, de protection des milieux naturels et d’aménagement du territoire. « On se donne cette rencontre avec la société civile, les citoyens, qui peuvent participer, et les élus », résume-t-elle.

Cette cinquième édition de l’Agora métropolitaine a lieu alors que la CMM planche sur la refonte de son PMAD. « Cette année, on demande à la société civile de contribuer à l’élaboration de la version révisée du plan », dit celle qui est également conseillère municipale à la Ville de Montréal dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

« Aujourd’hui et maintenant, quels sont les nouveaux défis auxquels il faut nous adapter ? Quels sont les objectifs que l’on doit amplifier ? Ce sont à ces questions que nous aurons à répondre », résume de son côté Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et coprésidente de l’Agora métropolitaine.

Densifier le Grand Montréal

« Rêver » à une meilleure densification urbaine, c’est ce que permettra notamment l’Agora métropolitaine, croit Mme Plourde. Elle estime que plusieurs ont encore une mauvaise définition du concept. « Partout, à l’échelle de la planète, les gens ont des images de bâtiments staliniens dans des mers d’asphalte. C’est vraiment vu comme des milieux hostiles », illustre-t-elle.

L’élue municipale veut au contraire démontrer qu’une telle densification passe plutôt par des milieux de vie complets. « C’est par exemple de pouvoir se déplacer facilement, que ce soit en transport collectif ou actif », explique-t-elle.

Cette question sera au coeur des discussions, croit de son côté Mme Junca-Adenot. Une démarche qui devra être adaptée selon les différentes villes et MRC du territoire métropolitain. Appartements accessoires, aménagement des cours… « On ne peut pas penser fonctionner de la même façon à l’échelle de la communauté métropolitaine, mais on peut quand même réfléchir à des solutions pour densifier partout et utiliser mieux notre territoire », résume-t-elle.

La préservation du patrimoine, les milieux agricoles et protégés, la requalification d’espaces tels que les centres commerciaux, les golfs et les terres contaminées seront également à l’ordre du jour. « Il va falloir trouver comment redévelopper tout ça en tenant compte du fait que notre métropole s’étend sur un territoire très large », indiqueMme Junca-Adenot.

« Et à travers ça, c’est la qualité de vie de la population, l’équité, l’essor économique, la question de la main-d’oeuvre, et celle des gens qu’il faut loger » qui feront l’objet de discussions, poursuit-elle.

Regarder vers l’avenir

Les élus des 82 municipalités de la CMM ont adopté une première version du PMAD en 2011 afin de les guider dans leurs décisions en matière d’aménagement.

« Quand on va sortir de l’Agora, il va y avoir un certain nombre de recommandations. Elles vont être transmises à la commission spéciale qui a été mise en place pour la révision du PMAD, au chapitre de la CMM », explique Mme Junca-Adenot.

Ce groupe, formé en septembre dernier, compte 16 membres, parmi lesquels des élus de Montréal, de Laval, de Longueuil, et des municipalités des couronnes nord et sud de la métropole, de même que des professionnels. « Il y a aussi des présidents et des vice-présidents des différentes commissions telles que la Commission de l’habitation, de l’environnement, de l’aménagement du territoire, du développement économique, etc. Tout le monde est autour de cette table », explique Mme Plourde, qui préside elle-même cette commission spéciale.

Pour elle, il y a quelque chose de « très enthousiasmant » à réunir autour d’une même table des élus qui ont des demandes et des défis variés venant de la part de leurs citoyens. « La vision de Mirabel n’est pas la même que celle de Longueuil, ni de Mercier, ni de Laval. Comment on fait à travers nos réalités différentes ? C’est ça, la beauté de la chose. C’est de travailler sur un même objectif même si on a des parcours différents », ajoute l’élue montréalaise.

La commission souhaite déposer une première version du Plan revu au gouvernement du Québec en septembre 2023, en vue de tenir une consultation publique l’an prochain. « On espère avoir le PMAD révisé avant juillet 2025 », annonce Mme Plourde.

Plus de quatre millions d’habitants !

La création de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) remonte à 2001. Son rôle consiste notamment à planifier le développement économique et l’aménagement du territoire, qui compte 82 municipalités situées au sein des agglomérations de Montréal, Laval et Longueuil, en plus de celles des couronnes nord et sud. Le territoire de la CMM s’étend de la MRC de Mirabel au nord, aux MRC de Rouville et de Roussillon au sud, de Vaudreuil-Dorion à l’ouest, et des MRC de l’Assomption et de Marguerite-D’Youville à l’est. La population de la CMM est estimée à 4,1 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du Québec.
Claude Fortin, collaboration spéciale

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