Consensus de cinq maires autour d’un tracé pour le prolongement du REM de l’Est

Selon Guillaume Tremblay, maire de Mascouche (qu’on voit ici en compagnie du maire Stéphane Boyer, à droite), huit véhicules sur dix sur son territoire sont occupés par des personnes qui travaillent à Laval ou à Montréal.
Marie-France Coallier Archives Le Devoir Selon Guillaume Tremblay, maire de Mascouche (qu’on voit ici en compagnie du maire Stéphane Boyer, à droite), huit véhicules sur dix sur son territoire sont occupés par des personnes qui travaillent à Laval ou à Montréal.

Des maires de la région métropolitaine pressent Québec de réaliser le Projet structurant de l’Est — ancien REM de l’Est — en incluant des prolongements vers leurs municipalités. Le tracé qu’ils souhaitent voir retenu par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) permettrait aux trains de se rendre jusqu’à Mascouche, au nord, et jusqu’à Repentigny, à l’est.

Réunis à l’hôtel de ville lavallois lundi, le maire de Laval, Stéphane Boyer, et ses collègues de Terrebonne, Repentigny, Mascouche et Montréal-Est ont fait savoir qu’ils en étaient venus à un consensus et qu’ils privilégiaient un tracé en forme de fer à cheval, entre Mascouche et Repentigny, qui traverserait leurs villes.

Ce scénario ne faisait pas partie des quatre options de prolongement examinées par l’ARTM lorsque celle-ci avait déposé son rapport préliminaire sur le projet de train léger en janvier dernier.

Un grand territoire à développer

Ce scénario a été évoqué par l’ARTM par la suite, a souligné M. Boyer. Selon l’élu lavallois, les avantages de ce tracé sont nombreux. Il permettrait un bien meilleur lien entre sa ville et celles de Terrebonne et de Mascouche en plus de favoriser le développement de l’est de Laval, a-t-il expliqué. « C’est le dernier grand territoire voué au développement à Laval qui n’a pas encore été développé. Selon nous, il y a une opportunité en or d’y faire un quartier axé vers la mobilité durable et le développement durable. »

Photo: Ville de Laval Les maires de Laval, Terrebonne, Repentigny, Mascouche et Montréal-Est privilégient un tracé en forme de fer à cheval pour le Projet structurant de l’Est.

La faible densité actuelle ne devrait pas être perçue comme un désavantage pour un projet de transport structurant, croit-il. « Il y a beaucoup de pays en Europe qui mettent une gare de métro dans un champ et qui construisent le quartier alentour », a expliqué le maire Boyer.

Il a cependant tenu à préciser que le secteur à développer n’était pas situé dans le périmètre de la zone agricole permanente, qui, elle, est située au nord de l’avenue Marcel-Villeneuve.

Le maire de Terrebonne, Mathieu Traversy, croit qu’un train léger tel que proposé réduirait la congestion sur l’autoroute 25 et serait plus efficace que le train de Mascouche, qu’il a qualifié de « moribond ». « On a une population qui désespère d’avoir un réseau structurant pour pouvoir utiliser une alternative à la voiture. On a près de 200 000 personnes dans la MRC des Moulins qui cherchent des solutions à l’auto solo », a-t-il souligné.

Maire de Repentigny, Nicolas Dufour a rappelé que seulement 6 % de la population de sa ville utilisait les transports en commun. « Et ce n’est même pas de leur faute », a-t-il dit, en évoquant le manque d’options efficaces.

Des maires pressés

De passage à Montréal la semaine dernière, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, avait indiqué qu’elle s’attendait à recevoir la version finale du Projet structurant de l’Est d’ici la fin de son mandat, en 2026. Mais selon le maire Dufour, il faut accélérer le pas. « Nos populations ne peuvent pas attendre jusqu’en 2026 ou en 2029. Il va y avoir une élection en 2026 à Québec. Qui sait ce qui va arriver ? » s’est-il demandé.

De son côté, la mairesse de Montréal-Est, Anne St-Laurent, voudrait que sa ville puisse obtenir une station sur son territoire, ce qui n’était pas prévu dans l’ancien projet du REM de l’Est. Elle soutient que Montréal-Est dispose de 23 millions de pieds carrés (2,1 kilomètres carrés) à développer dans un parc industriel. « C’est un potentiel unique au Québec, j’irais même dire au Canada. On a absolument besoin de cette station, a-t-elle dit. Ça va devenir un pôle d’emploi important pour l’est de Montréal. »

Selon Guillaume Tremblay, maire de Mascouche, huit véhicules sur dix sur son territoire sont occupés par des personnes qui travaillent à Laval ou à Montréal. Un lien direct vers Laval et Montréal serait une « opportunité grandiose » pour ces travailleurs, croit-il.

L’ARTM a confirmé que le tracé privilégié par les maires était à l’étude, mais n’a pas souhaité émettre d’autres commentaires. Le groupe de travail chargé de piloter le Projet structurant de l’Est poursuit ses travaux et déposera son rapport et ses recommandations en juin, a rappelé Simon Charbonneau, directeur des communications de l’ARTM.

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