Des résidents de l’Île-des-Soeurs se plaignent du bruit du REM

Des résidents d’un ensemble de bâtiments de L’Île-des-Soeurs se disent incommodés par le passage fréquent des trains du Réseau express métropolitain (REM) et réclament l’aménagement d’un mur antibruit en amont de l’entrée en fonction officielle du train léger, dans les prochains mois.
Le bâtiment qu’habite Jacques Côté est situé à proximité d’une autoroute bruyante qui mène à L’Île-des-Soeurs. Mais il entend tout de même le bruit distinctif du REM, qui mène ces jours-ci des simulations à vide entre Brossard et le centre-ville de Montréal, en prévision de l’entrée en fonction de cette ligne d’ici à la fin du printemps. « Constamment, on a toujours le bruit des voitures du REM, c’est ça le problème », lâche M. Côté.
Déjà, le REM passe fréquemment au centre de l’autoroute 10, où sa vitesse de croisière peut atteindre 100 km/h, mais le pire est à venir en matière d’impacts sonores, craignent des résidents de L’Île-des-Soeurs. Il y aura un passage du train léger toutes les 3,5 minutes aux heures de pointe au premier jour de la mise en service, jusqu’à l’atteinte d’un passage toutes les 2,5 minutes à terme, entrevoit CDPQ Infra, qui est derrière le projet du REM. Le train léger sera d’ailleurs en service 20 heures sur 24, ce qui pourrait perturber le sommeil de certains résidents.
« On se couche et on entend le grondement du REM […] Ça devient agaçant », lance Charles Gref, qui a emménagé dans son condominium à L’Île-des-Soeurs en 2019. « On est anxieux par le bruit que ça fait », ajoute l’homme de 62 ans.
Mur antibruit
Dans ce contexte, des résidents d’un ensemble de bâtiments de L’Île-des-Soeurs ont commencé à interpeller le maître d’oeuvre du REM pour lui demander de remédier à ce problème sonore, par exemple en installant un mur antibruit près des immeubles en question. Ils envisagent d’ailleurs de lancer une pétition pour se faire entendre.
« Au prix que ça coûte, le REM, installer un mur qui va diminuer le bruit, ce n’est pas ça qui va faire sauter la caisse », lance Charles Gref, qui entend continuer d’insister auprès des responsables pour obtenir un meilleur confort sonore. « Il ne faut pas lâcher la carotte, faire nos démarches, en espérant que le gros bon sens sera entendu », lance-t-il.
Des résidents de L’Île-des-Soeurs font d’ailleurs valoir que le studio de MELS, situé dans le quartier Pointe-Saint-Charles, a déjà eu droit à un mur antibruit qui a été aménagé près de ses installations en prévision de l’entrée en fonction du REM.
« Lorsque les plans du REM nous ont été présentés, il a été constaté que les passagers pourraient voir les tournages qui se dérouleraient sur le terrain de MELS. Afin de respecter les ententes de confidentialité conclues avec les mégaproductions qui utilisent nos installations, nous avons donc soulevé ces points à l’équipe du REM », a expliqué par écrit l’équipe responsable des affaires publiques des studios de MELS. Un mur antibruit a alors été aménagé pour répondre aux préoccupations soulevées par ce studio montréalais.
La conseillère responsable des relations avec les médias pour CDPQ Infra, Emmanuelle Rouillard Moreau, a pour sa part indiqué par courriel que plusieurs mesures ont été prises pour limiter le bruit produit par le passage du REM. Le maître d’oeuvre du projet a notamment décidé de miser sur des rails soudés « pour éviter le bruit récurrent de choc entre la roue et le rail qu’il y a habituellement sur les voies ferrées traditionnelles », indique la porte-parole, tandis que les roues en métal du REM sont « spécialement traitées » pour limiter le bruit qu’elles génèrent.
« Une fois que le REM sera en service, un programme de suivi sonore sera mis en place pour s’assurer que les mesures d’atténuation sont performantes et que les niveaux sonores correspondent bien à la modélisation », ajoute la porte-parole.
« Si le suivi relève des impacts significatifs supplémentaires, des mesures additionnelles seront mises en place », comme l’ajout de murs antibruit à certains endroits, a-t-elle conclu.