«Pas de troisième report» pour le REM sur la Rive-Sud

Il n’y aura pas de « troisième report » de la mise en service du Réseau express métropolitain (REM) sur la Rive-Sud montréalaise, prévue d’ici la fin du printemps, assure un de ses hauts responsables. Plusieurs simulations sont d’ailleurs en cours entre Brossard et le centre-ville de Montréal afin de parer à toute éventualité, dont des incendies et des problèmes électriques.
« Aujourd’hui, on a toute une infrastructure qui est installée. La station est construite, le terminus est construit, le centre d’entretien est construit, l’édifice de bureaux est construit. On est prêts », a déclaré vendredi le vice-président à l’exploitation et responsable de la phase opération du REM, Denis Andlauer, dans le cadre d’une visite des installations de la station Brossard du train léger.
Des trains du REM étaient d’ailleurs nombreux à circuler à vide vendredi sur la Rive-Sud, dans le cadre d’un exercice de « marche à blanc » qui consiste à faire passer le train léger à la même fréquence que lorsqu’il sera officiellement en fonction, « mais sans clients », a expliqué M. Andlauer. En parallèle, diverses simulations ont lieu pour préparer les employés du REM à diverses éventualités, comme des pannes d’ascenseurs, des écrans non fonctionnels et des problèmes d’alimentation électrique dans une voiture de train. La simulation d’un incendie dans une rame de train aura aussi lieu lundi prochain.
« Il y a encore toute une série de tests à faire à bord » afin de s’assurer d’avoir un « système fiable » dès le premier jour d’exploitation du train léger, a noté le responsable. « C’est pour ça que pour nous, c’est difficile de vous donner une date aujourd’hui, parce que si la fiabilité n’est pas au rendez-vous, on n’ouvrira pas, a-t-il enchaîné. Quand on ouvre, on veut que ça reste ouvert. »
Peut-on s’attendre à de nouveaux retards dans l’entrée en fonction du REM sur la Rive-Sud ? « Il n’y aura pas de troisième report », a indiqué le vice-président à l’exploitation. L’entrée en fonction du train léger sur la Rive-Sud devrait donc avoir lieu avant la fin du printemps, soit d’ici le 21 juin, si tout se passe comme prévu. « L’objectif, c’est de rouler dès que possible », a affirmé Denis Andlauer.
L’an dernier, l’entrée en fonction du REM, d’abord prévue pour l’été 2022, a été reportée à deux reprises, pour être finalement fixée au printemps 2023.
« Petites pannes » attendues
« Une période de rodage » servira à l’adaptation des procédures à l’arrivée des premiers clients sur le réseau. Des pannes pourraient notamment survenir, causées par des portes maintenues ouvertes par des usagers. Grâce à l’apport de modifications au service en fonction de ces « petites pannes » attendues, les responsables du REM pourront s’assurer qu’il sera fin prêt à fonctionner avec un minimum d’imprévus « pour la rentrée scolaire », entrevoit le responsable.
La fréquence des trains évoluera elle aussi de façon progressive. Ainsi, il y aura un passage toutes les 3,5 minutes aux heures de pointe au jour 1 de la mise en service, jusqu’à l’atteinte d’un passage toutes les 90 secondes à terme. « Notre objectif, c’est d’adapter la fréquence à la demande. Plus il y aura de clients, plus on va augmenter la fréquence, a expliqué Denis Andlauer. On ne fera pas rouler des trains à vide pour rien. »

Le train léger parcourra d’ailleurs la distance entre Brossard et la gare Centrale, au centre-ville de Montréal, en moins de 18 minutes, et sa vitesse de pointe atteindra 100 km/h sur le pont Samuel-De Champlain. « C’est impossible à faire en voiture », a noté M. Andlauer.
250 employés
Contrairement au métro de Montréal, le train léger du REM roule sans conducteur. La supervision du déplacement des voitures, l’entretien du réseau et le service à la clientèle mobiliseront néanmoins dans un premier temps quelque 250 employés, qui ont tous déjà été recrutés. Un nombre qui continuera d’augmenter avec l’entrée en fonction d’autres lignes du REM dans les prochaines années.
Ainsi, l’automatisation du REM n’aura pas permis de réduire le nombre d’employés mobilisés pour assurer le service et l’entretien, a indiqué vendredi Denis Andlauer. « La grande différence, c’est d’avoir des gens qui conduisent les trains, vous avez des gens qui font du service à la clientèle », a-t-il évoqué. « Donc, ce n’est pas une question d’économie de personnel, mais de sécurité et de fiabilité, a poursuivi M. Andlauer. Parce que l’humain, il est faillible, mais le système automatisé, il ne l’est pas. »
La ligne du REM qui relie Brossard à la gare Centrale comprend cinq stations vitrées et lumineuses construites selon un modèle similaire. À terme, le REM viendra également relier l’ouest de la métropole et l’aéroport Montréal-Trudeau au centre-ville, en plus de comprendre une branche qui remplacera l’ancienne ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes.