La STM plaide pour le remplacement des voitures MR-73

La Société de transport de Montréal (STM) estime que l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est entraînera une augmentation d’environ 4000 passagers durant l’heure de pointe sur la ligne verte du métro. Celle-ci devrait être en mesure d’absorber cette augmentation d’achalandage, mais il faudra lancer rapidement les travaux visant à remplacer les vieilles voitures MR-73 par des trains Azur, prévient la STM.
Dans un rapport d’analyse préliminaire publié vendredi, en même temps que celui du groupe de travail sur le REM de l’Est, la STM signale qu’à l’heure actuelle, la capacité de la ligne verte est de 23 300 passagers durant l’heure de pointe, alors que l’achalandage est de 18 500 passagers.
Selon la STM, la capacité de la ligne verte pourrait être accrue de 8700 passagers, soit un gain de 37 %, grâce à diverses mesures, dont l’augmentation de la fréquence du service et le remplacement des voitures MR-73 par des voitures Azur de type boa de plus grande capacité.
« La ligne verte du métro dispose encore d’une capacité résiduelle significative qui devrait suffire pour au moins une dizaine d’années », précise le rapport, tout en signalant qu’avec l’arrivée du REM de l’Est, il sera nécessaire d’accélérer le déploiement de nouvelles mesures pour augmenter sa capacité. L’acquisition de trains Azur, nécessaires en 2036 au plus tard, devrait permettre de répondre à la hausse d’achalandage à la suite de la mise en service du REM de l’Est, croit-on.
Mais pour remplacer les MR-73, dont la fin de vie utile arrivera en 2036, la STM devra construire un nouveau complexe Beaugrand et modifier l’arrière-gare et le garage Angrignon. « L’ensemble des solutions à mettre en place représente un chantier considérable de modernisation de la ligne verte, et par extension de tout le réseau du métro de Montréal. Ce chantier permettra d’augmenter la capacité de la ligne verte, mais aussi, simultanément, de maintenir sa fiabilité, d’améliorer sa performance et de bonifier l’expérience client », souligne-t-on.
Remplacer les MR-73 ne sera pas une mince affaire. La STM recommande donc de lancer, dès 2023, la planification du projet de remplacement des MR-73 ainsi que les études nécessaires pour préciser les échéanciers. Elle suggère de créer rapidement un bureau de projet à cet effet. À lui seul, le remplacement des 360 voitures MR-73 est estimé à 2,9 milliards, auxquels s’ajoutent la construction du complexe Beaugrand (700 millions), la modification de l’arrière-gare et le garage Angrignon (300 millions) en plus du remplacement du contrôle de trains de la ligne verte (1,5 milliard).
Plusieurs scénarios pour le REM de l’Est
Le groupe de travail, dirigé par l’Autorité régionale de transport métropolitain et mandaté par le gouvernement Legault afin d’examiner plusieurs scénarios concernant le futur REM de l’Est, a également rendu public son rapport préliminaire vendredi.
Il s’est d’abord attardé aux antennes principales, celle vers le nord jusqu’au cégep Marie-Victorin, et l’autre vers l’est, jusqu’à Pointe-aux-Trembles.
Rappelons qu’en mai 2022, Québec avait retiré le projet du REM de l’Est des mains de CDPQ Infra afin de le confier à l’ARTM, l’amputant du même coup du tronçon aérien au centre-ville qui avait suscité une vive opposition.
Le comité estime que l’axe Lacordaire, soit l’antenne nord depuis le cégep Marie-Victorin, ne laisse pas entrevoir de problème majeur puisqu’il était déjà prévu en souterrain, ce qui favorise une meilleure insertion urbaine. La qualité du roc dans ce secteur ne devrait pas causer de problèmes pour la construction d’un tunnel, ajoute-t-on.
Comme l’avait indiqué la ministre des Transports de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, lundi, l’option d’un REM aérien dans le secteur de Mercier-Est est abandonnée « compte tenu des enjeux majeurs d’insertion urbaine et d’acceptabilité sociale dans le secteur de Mercier ». À cet égard, le groupe de travail a examiné plusieurs scénarios de tunnels, l’un dans l’axe de la rue Sherbrooke et l’autre dans l’axe de la rue Hochelaga avec une connexion à la station de métro L’Assomption. La première option, dans l’axe Sherbrooke, permettrait aussi une correspondance avec la station Honoré-Beaugrand.
Dans le segment plus à l’est, vers Pointe-aux-Trembles, le groupe de travail a examiné le scénario d’un REM aérien.
Globalement, le comité estime à 18 800 passagers l’achalandage anticipé en période de pointe pour le futur REM de l’Est et évalue un transfert modal de 19 % des usagers qui délaisseront leur voiture pour le transport collectif.
Prolongements
Le groupe de travail avait aussi pour mandat de se pencher sur de futurs prolongements du projet vers Rivière-des-Prairies, Laval et Lanaudière. Un REM qui se rendrait jusqu’au boulevard Rodolphe-Forget ferait bondir l’achalandage de 4000 passagers, soit un ajout de 20 %.
Vers Laval, l’ajout de passagers varierait de 1000 à 1800 usagers additionnels dépendant du secteur desservi. Vers Lanaudière, avec un tronçon de 19,7 km et deux stations, en plus des trois gares existantes, la hausse est évaluée à 2100 usagers. « Cependant, cet ajout de 2100 usagers demeure relativement faible par rapport aux autres composantes du projet compte tenu de la longueur du prolongement à construire et à exploiter », précise le rapport.
Vers Mascouche, le REM, qui est automatisé, ne pourrait emprunter les voies existantes du Canadien National, signale-t-on.
Le rapport définitif du groupe de travail est attendu en juin prochain.